Deuxième album de ce groupe austère,
Void of
Silence approfondie son style déjà peu commun au sein de ce disque malsain naviguant toujours entre le doom-métal, le black ainsi que l’atmosphérique ambiant.
Ceci-dit, certains points ont été modifiés par rapport à l’excellent premier album. Des parties indus des samples provocateurs (dont un emprunté au film « l’Exorciste ») parcourent les neuf titres, tantôt religieux à base de chœurs, tantôt radiophoniques, instaurant un aspect mécanique, mais qui se lient très bien à l’aspect religieux. Il est évident que ces deux aspects, mécanique froide des moyens de communication ainsi que l’ancienneté de la religiosité vont de pair. Des discours du pape se marient avec des phrases très ironiques et macabres sur des sujets prêtant à la polémique sur le nationalisme ainsi que sur la guerre, au nom de la religion (« No war, No peace » ou encore « It’s so sweet and meet fitting to die for ones country »).
Si textuellement le groupe joue la carte d’un débat pour le moins sinistre et ambiguë, sa musique est un reflet purulent de notre société moderne. Déchirements industriels sur des chants religieux, voix radiophoniques monolithiques, chants blacks vociférateurs et plaintifs, proche de l’agonie, de
Malfeitor Fabban. Les guitares sont à la fois mélodiques et spectrales mais possédant une forte charge d’insalubrité. Enfin, le tempo lent se conjugue à un style contenant non moins une certaine noblesse voire une certaine valeur dans un doom lugubre et des plus sombres ponctué de nappes de claviers répandus transformants par instants le flux musical en dark-ambiant, ainsi que d’un chant clair profond, très religieux, immatériel et lointain.
Void of
Silence joue à l’épicentre de toutes les rancœurs humaines et se montre tel un prophète de sensations néfastes, de destructions et de mortalité (morale ?), même si on sent une thématique, pas si éloigné d’
Aborym (on y retrouve certaines sonorités) où se trouve d’ailleurs
Malfeitor Fabban.
Cet album est extrêmement fort par sa charge malsaine antipathique et aussi fascinant par le message prodigué par le groupe. Une telle haine, une telle hostilité, c’est un véritable auto-portrait purulent de l’espèce humaine. Noyez vous dans cette symphonie à la fois noble et pernicieuse, rachitique et vaillante. C’est cela
Void of
Silence, un état entre-deux.
Autant réservé aux amateurs de doom que de black.
Un disque terrifiant, extrême, provocateur et habile.
Un sommet du genre.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire