Difficile d’y voir clair dans la discographie de
Criminal Element après la sortie du génial
Guilty as Charged en 2008, qui réunissait une bonne partie du gratin de
Suffocation,
Dying Fetus et
Misery Index. La formation du growler Vince Mattiews s’est en effet égarée dans des enregistrements mêlant de rares nouveautés à des reprises et beaucoup de recyclages, à l’image de son LP
Modus Operandi qui s’apparentait ni plus ni moins, pardonnez l’expression, à un bon foutage de gueule.
L’autre mauvaise nouvelle chez
Criminal Element réside dans le départ successif du guitariste Darren Morris et du batteur Adam Jarvis (
Misery Index team), l’excellent frappeur ayant hélas été remplacé par une boite à rythmes. Aux côtés de Maliq
Emanuel à la guitare, Vince Mattiews peut en revanche compter sur le retour de Terrance Hobbs et Derek Boyer (
Suffocation team), bien que nos deux acolytes se cantonnent à l’interprétation.
Voici donc le line-up de
Criminal Element en 2014, lors de l’enregistrement de
Criminal Crime Time durant l’été. Le menu est cette fois plus consistant, puisque le groupe capture sept nouveaux titres s’étalant sur une courte demi-heure, tout en ajoutant au passage le bon morceau The
Bitch Set Me Up présent sur son EP
Crime and Punishment II de 2010, histoire de montrer qu’il reste encore un pro du recyclage.
Globalement, il n’y a rien à redire sur la qualité même des nouveaux morceaux ni sur leur interprétation,
Criminal Element conservant ce riffing percutant, cette voix dynamique & hargneuse de Mattiews, et ce côté urbain qui forge tout le caractère de la formation. On reste toutefois quelques crans en dessous des titres carrément craquants de
Guilty as Charged et de sa production si nerveuse, le plus préjudiciable dans l’histoire restant d’assez loin l’absence cruelle d’Adam Jarvis derrière les fûts, un peu comme si
World Downfall avait été enregistré sans Pete Sandoval et à l’aide d’une B.A.R.
Loin d’être mauvais,
Criminal Crime Time est un album tout à fait sympathique, mais relativement mineur en comparaison de tous les espoirs que l’on pouvait placer dans
Criminal Element en 2008. Sans se hisser dans le haut du panier de l’année 2015, ce dernier jet a eu au moins le mérite de me réconcilier en partie avec le gang nord-américain, ce qui n'est déjà pas si mal.
Fabien.
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