Coven

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15/20
Nom du groupe Cultes Des Ghoules
Nom de l'album Coven
Type Album
Date de parution 25 Novembre 2016
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album19

Tracklist

DISC 1
1.
 The Prophecy (Prologue) - Devell, the Devell He Is, I Swer God… (Scene I)
Ecouter22:49
2.
 Mischief, Mischief, the Devilry Is at Toil… (Scene II)
Ecouter11:32
3.
 Strange Day, See the Clash of Heart and Reason… (Scene III)
Ecouter20:47
4.
 Storm Is Coming, Come the Blessed Madness… (Scene IV)
Ecouter14:39

Durée totale : 01:09:47



DISC 2
1.
 Satan, Father, Savior, Hear My Prayer… (Scene V)
Ecouter28:03

Durée totale : 28:03

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Cultes Des Ghoules



Chronique @ valentheris

06 Décembre 2016

Une pièce majeure et massive partie pour faire parler d’elle.

Pourtant très discrets depuis leurs débuts et malgré l’aura mystérieuse planant autour du groupe, les Polonais de Cultes des Ghoules ne manquent pas de déchainer les passions auprès d’une fanbase grandissant sans cesse depuis quelques années. Si une partie des fans du groupe était restés sur leur faim à la sortie de l’EP « The Rise of Lucifer », force est de constater que le groupe a surpris tout le monde à l’annonce de ce nouvel opus au concept pour le moins ambitieux. Perpétuant la collaboration avec le label polonais Under The Sign of Garazel Productions qui leur montre un soutien sans faille depuis presque une dizaine d’années lors de la sortie de leur premier EP et plus récemment Hellsheadbangers Records, « Coven…Or Evil Ways Instead of Love » paraît en novembre 2016 sous la forme d’un double album façonné en secret au No Solace et The Black Lodge Studio avec l’aide du chanteur de Mgla.

Au premier abord très différent dans son approche visuelle, comme l’illustration de Mar.a en témoigne, « Coven » se veut également plus singulier dans sa forme. Une forme plus théâtrale qu’auparavant. Alors que « The Rise of Lucifer » avait le mérite de ne pas être un fond de tiroir de « Henbane » il montrait cependant un Cultes des Ghoules un peu plus en pilote automatique, comme si ceux-ci, sans toutefois sortir quelque sortir quelque chose de piètre qualité, s’étaient contentés du minimum dont ils étaient capables. « Coven » met très vite les pendules à l’heure en offrant un rendu sonore proche de son prédécesseur tout en incorporant bon nombre d’éléments similaires à « Häxan », permettant à l’auditeur familier avec la discographie du groupe de s’avancer en terrain connu tout en constatant que leurs ambiances passées et celles plus modernes arrivent désormais à fusionner pleinement.
À l’image du premier titre « Devell, the Devell He Is, I Swer God… », les riffs véloces et les rythmiques à la fois martiales et brutales du deuxième album font leur retour. Les guitares gardent cet aspect cru et hargneux tout en se mêlant à la basse, très en avant, qui tient une grande partie du rythme à elle seule et couvre la musique d’une couche de noirceur supplémentaire tout en ajoutant une profondeur certaine à l’atmosphère des compositions. Ces dernières, qui disposent d’une durée bien plus conséquente qu’auparavant, seront teintées (toujours à la manière de la première piste) de passages plus lents, plus atmosphériques, portés par des riffs simples faisant monter la tension petit à petit et développant une ambiance plus lourde telle qu’ils le faisaient sur « Häxan » avec des titres comme « Baptised By Barron » ou « Stregoica Dance » avant de repartir de plus belle dans une symbiose parfaite des deux albums, de manière totalement prenante, dans une ambiance froide, sombre et possédée qui perdurera tout au long de l’écoute.

Toutefois, il est important de noter que si cela peut sembler décevant lors de la découverte de l’album, Cultes des Ghoules ayant jusqu’à présent toujours dépeint un paysage particulier sur chacune de ses sorties, « Coven » tire son épingle du jeu grâce à trois éléments principaux : son concept, la qualité de l’écriture et son potentiel de réécoute. En effet, dépassant l’heure et demie d’écoute, ce troisième jet possède deux sens de lecture qui se complètent parfaitement. L’auditeur acharné et/ou curieux prendra plaisir à parcourir les cinq actes de l’album en lisant les paroles très travaillées, à l’écriture authentique d’une époque dépassée, qui lui permettra de comprendre que bon nombre de riffs sont attachés à des personnages ou des situations et que la réutilisation de certains ou le prolongement d’autres n’est pas là juste pour prolonger l’écoute mais instaurer quelque chose de plus grand encore. Tout cela est bien sûr secondé par une section rythmique servant pleinement ce but, la batterie ne s’arrêtant à aucun moment, permettant à la menace de toujours planer quand elle ne délivre pas ses frappes les plus furieuses et jouissives, mais aussi par la voix de M. toujours fidèle au poste et avec un panel vocal toujours aussi riche, fou et possédé. Ce dernier parvient par ailleurs à toujours garder sa personnalité à chaque sortie tout en se renouvelant et en ne devenant ainsi pas une parodie de lui-même, ses râles (plus proches de l’époque « Häxan/Spectres »), exhalent toujours autant d’amour pour le diable et apportent plus de richesse aux textes en collant un timbre propre à chaque personnage.

Les autres qui se moquent de ce genre d’éléments trouveront alors une version plus ambiancée d’ « Henbane » la plupart du temps, notamment sur un titre comme « Mischief, Mischief, the Devilry is at Toil … » dont les mid-tempos plus nombreux où les passages instrumentaux leur donneront un aperçu plus ritualiste de la musique, presque hypnotisant qui ne devrait en rien gâcher leur écoute s’ils apprécient toujours autant l’atmosphère emplie de sorcellerie et de sadisme du groupe. Une musique distillée de manière plus lente mais qui s’ancre plus profondément et puissamment dans notre esprit. Un album avec un côté plus contemplatif mais à l’atmosphère païenne, sinistre et donnant l’impression d’assister à plusieurs rites sataniques toujours aussi présente.

Hormis quelques arrangements studios, des intro/outros ou des instruments originaux (« Strange Day… ») qui représentent une part dérisoire du temps d’écoute, le Black Metal ici présent n’est pas surgonflé d’éléments extérieurs ou modifié pour justifier une branlette intellectuelle quelconque, de même qu’il n’y a pas eu de raccourcis faciles dans le concept pour coller à relative simplicité du Black Metal de Cultes des Ghoules. Ce qui fait la force de « Coven » c’est que tout a été pensé comme un pur album du Cultes des Ghoules actuel et tout se rejoint. On déplorera tout de même l’ombre de ses prédécesseurs (« Henbane » en tête), un peu trop présente, faisant de « Coven » la seule œuvre du groupe à ne pas être originale à 100%. Il n’en demeure pas moins que les Polonais viennent d’apporter à cette fin d’année 2016 une pièce majeure et massive partie pour faire parler d’elle une fois encore, la qualité suivant le concept une fois encore.

"Voices in the night: Wherefore thou seek to hide, why all this fear ?
Join us, our songs be pleasant to thine ears."

5 Commentaires

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Icare - 06 Décembre 2016: Pareil pour moi, ta chronique est fidèle à mon ressenti, je crois d'ailleurs que j'aurais mis la même note.
J'avais une chro en cours, je ne vais peut-être pas la publier du coup, car nos avis se rejoignent et je n'apporterais pas grand chose à ton texte déjà bien complet.
valentheris - 06 Décembre 2016: Tu n'as pas eu de chance parce que j'ai bien attendu avant ne serait-ce que de la commencer.
Après je n'ai pas d'exclusivité, si tu veux poster la tienne vas-y, deux avis valent mieux qu'un ça ne me pose aucun problème et je la lirai comme les avis francophone se font rares.

@Amertume : Merci pour le compliment.
Icare - 06 Décembre 2016: Pas de problème, l'essentiel est d'informer le lecteur et en ça, ta chronique fait bien le taf!
enthwane - 11 Décembre 2016: L'objet est superbe. Ce n'est pas un double album classique, c'est un opéra à part entière dont les différents personnages et leurs dialogues sont introduits dans le livret. Rien à voir avec ses prédécesseurs, donc, celui-ci est beaucoup plus ambitieux.

Malheureusement, il souffre de longueurs qui deviennent très vite pénibles, même en se concentrant sur les paroles des protagonistes. Pas vraiment une déception, mais "Coven" aurait facile pu être amputé de 25 minutes.
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