Liste des groupes Heavy Metal H-Bomb Coup de Metal

« Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... » chantait le petit-grand Charles Aznavour. Pas question pourtant de tomber dans la nostalgie. Quoique...
A cette époque, le téléphone portable n’existait pas, internet était rangé dans un carton de chercheurs universitaires américains. Donc avant, c’était quasi désertique.

Un peu comme la scène rock française, et surtout celle du rock musclé, le Hard comme on disait. En dehors de Trust, Warning et Satan Jokers qui avaient sorti des albums, tournaient et passaient sur les antennes de télévision et de radio (parfois, à dose homéopathique sans doute), peu de chose à se mettre sous la dent en ce début d’années 80.
C’était l’époque où les radios n’étaient pas encore libres. Pour les anciens de la région parisienne, je suppose que Radio Mouvance leur parlera. Radio « libertaire », émettant en bordure de la bande FM, proche des fréquences de l’armée. J’avais une quinzaine d’années et c’était l’oreille collée au transistor ou le casque du baladeur (on disait surtout Walkman) vissé sur la tête que je passais une partie de mes nuits à écouter les émissions. Je partageais leur dose d’adrénaline au cours de l’écoute des nouveaux futurs grands (Metallica, Slayer, Twisted Sister...), lors des descentes attendues de la police en pleine émission, cherchant à confisquer leur émetteur pirate, mais plus sympathiquement lors des émissions où les invités défilaient. Les membres d’H-Bomb en faisaient souvent partie.

C’est donc à l’été 83 que je prends ce Coup de Métal en pleine tronche. Il est l’œuvre de 5 joyeux lurons : Didier Izard au chant, Armando Ferreira et Christian Martin aux guitares, Philty Garcia à la basse et Gérard Michel aux fûts. Enfin, un groupe de speed en France. Oui, un savant mélange de Judas, Metallica et Motörhead. A l’époque, la Bay area de San Fransisco était le berceau d’un hard-rock joué avec des roulements de doubles grosses caisses (Prenez l’intro du titre « H-Bomb ») et de soli envoyés sur une rythmique à perdre haleine (« Le Loup », « Dans les griffes d’Attila » et « Chasseur de frime »).
H-Bomb, on adore ou on aime moins. A l’époque, le débat tournait autour du timbre de Didier Izard. En ce qui me concerne, j’adore. H-Bomb sans Didier ce serait Paris sans la Tour Eiffel... Il donne un cachet unique à la musique de son groupe. Chant guttural, montant dans les aigus et alternant vers les basses aussi (« Coup de Métal »), il maintient la cadence d’un morceau tout en variations comme « Condamné à Mort » et son refrain autoritaire. Des problèmes de polypes sur les cordes vocales ruineront très vite la carrière d’un vocaliste sans égal.

H-Bomb c’était aussi une paire de guitaristes complémentaires et doués. Soutenu par un Philty aux lignes de basse de bombardier, la musique d’H-Bomb fera le bonheur des jeunes hardos français jusqu’en 85. Bien court au final.
Pour les amateurs de vieilleries, une démo datant de la fin de l’année 82 est disponible sur YouTube, qui s’appelle « le Pire et l’Enfer ». Magnifique moment et un grand merci à celui qui l'a mise à disposition. Un peu la synthèse de ce que ce fantastique groupe aura vécu...