Cosmic Void

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15/20
Nom du groupe Sxuperion
Nom de l'album Cosmic Void
Type Album
Date de parution 29 Avril 2016
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Ardent Hymns Accumulating
 06:27
2.
 Irreligious Cosmic Void
 08:30
3.
 Prime Calignosity (Disharmony in the Empryrean Kingdom)
 08:30
4.
 Crepuscule Devout Whore
 05:05
5.
 From All That Is Not
 06:33

Durée totale : 35:05

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Sxuperion


Chronique @ Miskatonic

17 Mars 2017

Old age should burn and rave at close of day. Rage, rage against the dying of the light.

Entité US confidentielle officiant depuis 2003 dans un registre brutal et cosmique, Sxuperion est menée par un seul homme, Matthew, rude gaillard vivant reclus dans sa montagne de Mammoth Lakes, avare d’interviews comme de publicités, et auteur d’un troisième album en avril 2016. Petite sortie estampillée Bloody Mountain Records, propre label du bonhomme, Cosmic Void vient clore une trilogie initiée deux ans plus tôt par Through Cosmic Corridors, suivi de près par EON, un album de transition purement ambient.
Lorsqu’on découvre la cover, un ange et sa lyre au milieu de ce qu’on pourrait interpréter comme la chute des anges déchus, on est en droit d’attendre un son tournant autour de la scène black bestiale. En effet, le "dress code" de l’artwork nous oriente vers cette idée : dessin mystique aux contours blancs sur fond noir, accompagné d’un logo rouge. Le Fallen Angel of Doom de Blasphemy (1990), œuvre matricielle du genre, vient déjà dans toutes les têtes, une marque graphique stylistique largement popularisée par la suite par Chris Moyen dès The Oath of Black Blood (Beherit – 91) ou Angelcunt (Archgoat – 93). Pourtant, c’est davantage vers un death astral et bestial que nous emmène Matthew, aka Lord Sxuperion, également batteur chez Valdur et Weverin.

Dès les premières secondes d’écoute, un mur de son, massif et abscons, vous colle violemment dans une centrifugeuse. Blast beat, guitare épaisse et lourde en mode multicouche, growl abyssal de haute volée, et une ambiance spatiale produisant l’aspect cosmique promis par le titre de l’album ainsi que par l’iconographie de la pochette. Le riffing est dépouillé, primitif, raw, plus noir que noir. Cet hermétisme musical évoque d’ailleurs le Nihl d’Altarage sorti deux mois plus tôt, groupe avec lequel certains liens musicaux peuvent être faits, aussi bien que les vétérans d’Archgoat, dont la lourdeur, l’occultisme blasphématoire et le chant top caverneux, trouvent un écho chez Sxuperion. Mais très vite, un break - et l’album en regorge - fait de chœurs cléricaux apaisants, avant de subir une nouvelle attaque stellaire, dévastatrice celle-ci. Premier morceau, le ton est donné, tuerie sidérale, et rapport au Through Cosmic Corridors initiant la trilogie, on comprend que le père Matthew a choisi de resserrer son propos, en coupant les intros, et en diminuant les passages ambient ainsi que les samples science-fictionnels qui foisonnaient sur le premier album. Le résultat est un gain maximal en efficacité. Pour autant, ces réductions n’empêchent nullement ce nouveau méfait d’être aussi ambiancé que le premier album. Bien que les leads y soit moins présents et moins développés, il en existe un pour peupler chaque piste : simpliste, basique, à des années-lumière de toute technicité, ok, mais bien senti, aérien, et donnant vie à la profondeur instrumentale supra grave qu’on se prend d’emblée dans la face.

La recette de Sxuperion depuis son premier album, c’est le côté atmosphérique qui vient spatialiser un riffing déshumanisé et apporter de l’intensité à une rythmique véloce et broyante. Le démoniaque "Crepuscule Devout Whore", qui voit littéralement Yog Sothoth te filer le train, mais qui sans prévenir te breake la trogne avec un passage ambient faisant écho à EON. "Irreligious Cosmic Void" aussi, qui te parachute direct dans le Nostromo durant sa courte intro, te glace avec ses cloches, mais t’emporte par son riff central répétitif et prenant ; rapide, evil, sombre, c’est un vaisseau supraluminique qui traverse le cosmos, et les quelques serpentins mélodiques terminent d’atmosphériser ce death à l'ambiance black certaine, qu’on aurait cru de prime abord sans concessions, avant un petit sample du film Gattaca en outro. "Prime Calignosity", véritable sangsue cosmique à tiroirs, contient lui aussi ce mille-pattes mélodique interstellaire d’une malsaine simplicité, habitant une rythmique totalement déboulonnante. Plus d’une fois, on pense au dernier Nuclearhammer (2014) : son nihilisme rageur, sa vitesse, son intensité, son riffing et son tempo mécanisés, inhumains, supra austères, bien qu’ici quelques breaks permettent de reprendre son souffle, avant de subir de nouveaux assauts terrifiants visant à éradiquer le moindre souffle de vie.
Seul le dernier morceau de la galette dénote de ces 30 minutes d’un tabassage fait d’un death bestial sombre et atmosphérique : "From All That is Not", et son down tempo quelque peu doomy, habité du growl incantatoire de Matthew, qui conclut astucieusement le déluge sonore abyssal et hypnotique qui a vidé la galaxie de ses occupants. Une sonorité différente dans la guitare et un style de compo que n’aurait pas renié un Bölzer sur son premier et excellent EP, Aura, en 2013. Le morceau se clôt sur un ultime sample issu de ce chef d'oeuvre que constitue le film Interstellar.

Rapport à Through Cosmic Corridors, ce nouvel opus se montre plus efficace, plus direct, et doté d’une prod plus puissante et mieux équilibrée. Le côté atmosphérique n’est pas renié, il est juste tempéré, canalisé, et les leads astraux se font plus rares mais d’une simplicité qui paye, en colorant les morceaux qui s’impriment derechef dans le cortex. Quand aux parties de batterie de Matthew, qui sont depuis les débuts du groupe sans triggers et 100 % naturelles, elles sont intenses et hypnotiques, faites de blasts éprouvants, de breaks et de terribles roulements ("Prime Calignosity"), conférant ainsi, en accord avec le mur de grattes impénétrable, une coloration black metal un rien cabalistique, qui serait vite suffocante si les ambiances (effets, samples, leads, ambient) n’étaient pas de la partie. Au final, une entité occulte et obscure, dont le côté cosmique prononcé en fait une sorte de Incantation de l'espace, inscrivant ainsi Cosmic Void dans cette mouvance magnétisante, annihilatrice, et indiciblement noire.

2 Commentaires

10 J'aime

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kasha - 17 Mars 2017: Je reconnais là ta patte!
J'ai hâte de le découvrir, et de m'immiscer dans le côté supra austère !
Drakthar - 18 Mars 2017: Teerible album!, Merci pour la découverte!
Entièrement d'accord avec les rapprochement que tu fais avec Altarage et Archgoat. Un album terriblement intense (merde ces riffs hypnotiques sur le premier morceau qui te tiennent en haleine) avec une ambiance atmosphèrique finement distillée!
Merci de la chro.
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