Certains attendent depuis des lustres une reformation de
Carcass qui a d’ailleurs eu lieu récemment, et espèrent un nouvel album à la clef, ce qui reste pour le moment grandement hypothétique. En revanche ce début d’année voit le retour du groupe qui est peut-être le plus digne de succéder aux anglais dans le trône du Death / Grind /
Gore, j’ai nommé
General Surgery. En activité depuis plus de 20 ans, et ayant sorti une flopée d’EP et Split, les suédois proposent seulement leur second album avec Corpus in Extremis – Analysing Necrocriticism (2009) toujours chez Listenable, rien que dans le titre on sent déjà l’hommage à la bande de Jeff Walker.
Un Necronomics dévastateur et express de 45 secondes renseigne de suite sur les intentions de Joacim Carlsson et les siens : en mettre plein la gueule pour pas un rond. A l’image des musiciens posant en chemises blanches maculées de sang et d’un artwork signé Sven De Caluwe) glorifiant le dieu scalpel, aucune finesse n’est décelable sur Corpus in Extremis, juste une succession de missiles Grind / Death tantôt pesants tel Restrained
Remains, tantôt effrénés comme sur un Final Excarnation développant des riffs très carcassiens.
On trouve tout au long de l’album ces petits soli vicieux et très Rock’n’Roll parsemant des compositions directes dépassant rarement les deux minutes et demi, comme sur l’entame du brutal Exotoxic Septicity, combinant à merveille le côté dérangeant de
Carcass et la brutalité d’un
Vomitory /
Deranged. D’ailleurs l’enregistrement au
Off Beat Studio de Stokholm et le mastering de Peter In de Betou a porté ses fruits, la production est à la fois énorme mais sans annihiler ce côté crade qui leur va si bien, les guitares sont notamment toujours baveuses et la batterie sonne comme un hachoir claquant sur une planche à découper.
Erik Sahlström remplace ici Grant Mc Williams au chant avec application et talent, même si on sent un peu moins de folie dans le guttural qu’avec son prédécesseur, quelques lignes superposées sont du meilleur effet comme sur le long et écrasant
Virulent Corpus Dispersement, très Death
Metal. Entre le frénétique Mortsafe
Rupture, le déjanté et groovy Perfunctory
Fleshless Precipitate ou un Deadhouse final très Punk / Grindcore, les chansons sont suffisamment variées pour entraîner l’auditeur sans problème jusqu’au bout de cette excursion pathologique : un vrai bonheur.
Oui les titres de Corpus
In Extremis fleurent bon la régression et sonne comme de l’anti Death moderne par excellence. Si le Death ultra rapide et technique tenait la corde ses derniers temps, ce début d’année 2009 voit le Grind / Death frapper fort avec des Cleptocracy (
Kill The Client), Time Waits For No Slave (
Napalm Death) et maintenant ce Corpus
In Extremis lui aussi apportant un peu de fraîcheur (avec paradoxalement des paroles pestilentielles…) et de spontanéité.
A se procurer d’urgence.
BG
Toutefois, bien qu’il me demande encore de nombreuses écoutes approfondies (je l’apporte en vacances celui-là, sans hésitation), Corpus in Extremis me semble moins percutant que son illustre prédécesseur. Left Hand Pathology bénéficiait non seulement de l’effet de surprise, disparu sur Corpus in Extremis, mais s’était aussi imposé à moi dès les premières écoutes, à coups de These Walls Could Talk, League Of Extraordinary, Convivial Corpse, me renversant invariablement à chaque passage. La perte du growler originel Grant McWilliams reste également dommageable...
Fabien.
Je veux bien t'accorder en revanche que Erik Sahlström, malgré une excellente prestation reste un tout petit cran en dessous de l'ancien vocaliste.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire