Après trois albums et une notoriété qui ne dépassa jamais vraiment les frontières U.S, Numskull splitta dans l'indifférence générale. Bien décidé à poursuivre son bonhomme de chemin vers quelque chose d'encore plus radical,le guitariste Shaun LaCanne enregistre dans la foulée, et entièrement seul, la démo "
Bleed for Me". Le style de
Putrid Pile, puisque c'est ainsi qu'il baptisa son bébé, est déjà on ne peut plus clair: ce sera donc une carrière entière au service du slam-brutal-death avec les lyrics et les pochettes total-gore qui vont avec, dans la veine des monstres texans
Devourment ou des gentils Japonais de
Vomit Remnants. Un deal est rapidement trouvé avec les brutasses de
United Guttural pour envoyer Shaun réenregistrer sa démo plus sept autres titres au
Mercenary studio de Scott Creekmore, une pointure de l'underground ricain... et ancien batteur de Numskull, histoire de rajouter un peu de consanguinité.
L'album sort en avril 2003, se nomme "
Collection of Butchery", et ça va bientôt être l'armageddon.
Les one-man-band ne sont pas légion dans le metal, un peu plus dans les courants extrêmes: il y a des trucs comme
Decay,
Anal Penetration, un paquet de groupes d'electro-grind à la S.M.E.S... et bien
Putrid Pile les enfonce tous
666 pieds sous terre avec son brutal-death brise-nuque. La voix arrive de suite: pas aussi profonde qu'un John Gallagher au top mais très impressionnante tout de même... presque du
Devourment parfois, on en a la larme à l'oeil. Et les vocaux ultra-criards sont juste effroyablement bons aussi. Le tout sans effets: la grosse classe.
Un groupe de slam-death se doit de créer des riffs brise-mâchoire. Ceux de l'ami Shaun brisent des colonnes vertébrales façon
Mortal Kombat. Sans rire: ce riff à 0.23 sur la première "Drenched in gasoline"... rhooolàlà le hit. La deuxième, même punition à 0.32... La chanson titre? Elle te reste dans la tête toute la semaine. Mes deux chouchoux? "
Bleed for Me" et "Severed
Head Memento", une grinderie de 13 secondes chrono en main accouplée à une chanson super lourde et "sick" de 4 minutes qui donne envie de faire des choses... répréhensibles.
Il n'y a pas un titre plus faible que l'autre et pas une nano-seconde pour s'ennuyer durant cette leçon de 32 minutes (seulement).
La boîte à rythmes ne tombe pas dans la surenchère du blast-mitraillette à tout va mais apporte au contraire une touche froide et inhumaine qui va à ravir à PP, et l'absence d'un vrai batteur n'est jamais, au grand jamais un handicap. Bon, la double par contre c'est une mitraillette, mais ça fait partie du truc. Le mix de la b.a.r n'est pas trop mis en avant, juste dosé comme il faut.
Et dire que le gars a tout fait tout seul... la prod de Creekmore, au top lui aussi, permet d'entendre tous les instruments distinctement, y compris la basse, même si celle-ci se contente de suivre la gratte. Oh, vous vous attendiez pas à du
Primus quand même????
Un petit mot sur les intros aussi: il y en a quatre en tout, bien placées, pas trop longues, sympas quoi. Elles ne sont pas transcendantes, mais ne lassent jamais non plus (l'intro de"Gallery of Horrors", c'est tiré de Star Wars-L'attaque des clones!!!).
Pour un premier coup,c'est donc un coup de maître. Une entrée fracassante qui place
Putrid Pile directement aux côtés des ténors du genre que sont
Devourment,
Vomit Remnants, Soils of
Fate et
Goretrade. Mais encore en-dessous des mega-stars de
Dying Fetus, faut pas déconner... un very very must-have quoi qu'il en soit.
Excellent disque.
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