Cold as Winter's Ice

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15/20
Nom du groupe Beyond Forgiveness
Nom de l'album Cold as Winter's Ice
Type Album
Date de parution 18 Juillet 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Intro
Ecouter01:42
2.
 Consumed
Ecouter05:55
3.
 Remembering
Ecouter06:10
4.
 No Reasons
Ecouter05:02
5.
 When Sorrow Awakes
Ecouter06:00
6.
 Across the Stars
Ecouter06:14
7.
 Never Alone
Ecouter04:33
8.
 Drown in Your Promises
Ecouter05:43
9.
 Cold as Winter's Ice
Ecouter05:45
10.
 Wilderness
Ecouter06:19

Durée totale : 53:23

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Beyond Forgiveness



Chronique @ ericb4

05 Août 2025

Un chatoyant et gracieux élan insufflé par le combo étasunien...

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par ce quintet étasunien originaire de Fountain, dans le Colorado : créé en 2009, le combo fera patienter quelque sept années jusqu'à la sortie de son introductif et encourageant EP « The Ferryman's Shore », auquel succédera un dantesque album full length, « The Great Wall », un an et demi plus tard, lui-même relayé d'un sensible et troublant effort de même acabit, du nom de « Live to Tell the Story », en 2019. S'ensuivra une longue traversée du désert, soudainement interrompue par deux singles (« Cold as Winter's Ice » et « Drown in Your Promises » en 2025), soit deux des dix pistes que compte leur troisième et présent album de longue durée, « Cold as Winter's Ice ». Cela étant, les 53 minutes du ruban auditif de cette auto-production permettront-elles à nos valeureux gladiateurs de guerroyer plus sereinement encore dans la si concurrentielle arène metal symphonique gothique à chant mixte en voix de contraste ?

Dans ce dessein, le line-up de la précédente traversée est resté inchangé. Aussi y retrouve-t-on agrégés les talents de la soprano, parolière et arrangeuse Talia Hoit (Talia Hoit, Ob Nixilis, ex-AnaDies), du parolier, guitariste rythmique et growler Richard Marcus (Hell's Eden, ex-Dun Moloch, ex-Vindiction), du lead guitariste et growler additionnel Greg Witwer (Hell's Eden, Vital Malice), du batteur/percussionniste Sean Rogers, et du bassiste Jim Lasselle (Distant Warning). Avec la participation, pour l'occasion, de la flutiste Ann Vest, le groupe nous immerge à nouveau au cœur d'un espace metal mélodico-symphonique gothique aux colorations prog, folk et dark, souvent calé sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, et ce, dans la veine coalisée de Leaves' Eyes (première période), Darkwell, Theatre Of Tragedy, Tristania, Savn et Midnattsol.

Ce mouvement à la fois épique, énigmatique et romanesque repose à son tour sur une production d'ensemble de bonne facture : co-enregistré par Eric Madrid (Enharmonic Studios), pour les lignes de basse et de chant, par Talia Hoit, pour les orchestrations, les sections de batterie et de flute, et par Greg Witwer, pour la partie guitare, l'opus n'accuse pas l'once d'une sonorité résiduelle ; édité et mixé par Mane Cabrales (pluri-instrumentiste et producteur de Dimension et de Thy Shade) et mastérisé aux Fascination Street Studios par Tony Lindgren (Amorphis, Angra, Arch Enemy, Elvenking, Leprous, Powerwolf...), ce nouvel élan jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre instrumentation et lignes vocales et de finitions passées au crible. De quoi nous intimer d'aller explorer plus attentivement la soute du navire...


C'est sur une mer d'huile que démarre notre périple, à l'aune de la brève et bien-nommée « Intro » ; une gracieuse et engageante pièce symphonico-cinématique aux arrangements ''nightwishiens'', instillée d'une flute gracile, d'un accordéon tout en légèreté et de choeurs samplés des plus frissonnants. Mais l'arbre, aussi majestueux soit-il, ne saurait cacher la forêt bien longtemps...

Comme il nous y a accoutumés, c'est à la lecture de ses passages à la cadence tempérée que le collectif marque ses premiers points, et non des moindres. A commencer par « Consumed » intrigant et ''tristanien'' mid/up tempo syncopé aux riffs épais, où les claires inflexions de la belle n'ont de cesse de faire front aux growls caverneux d'une bête revêche. Et la sauce prend sans tarder. Dans une même énergie, et non sans rappeler Leaves' Eyes, l'aérien « Drown in Your Promises », pour sa part, vogue sur une sente mélodique des plus enveloppantes tout en se dotant d'un entêtant refrain souligné par les cristallines impulsions de la sirène. Bref, une ''tubesque'' offrande que l'on ne quittera qu'à regret. On pourra, enfin, retenir le ''darkwellien'' mid/up tempo « Cold as Winter's Ice » pour ses truculents arpèges d'accords comme pour son fuligineux solo de guitare. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche en réserve...

A l'instar des précédents efforts, le combo a également misé quelques espoirs de l'emporter par le truchement de pièces symphonico-progressives. Ce à quoi nous sensibilise, tout d'abord, « Remembering », pléthorique plage polyrythmique dans le sillage de Leaves' Eyes, que l'on retiendra tant pour ses effets de contraste oratoire et la soudaineté de ses accélérations que pour le flamboyant solo de guitare à mi-morceau décoché. Dans cette mouvance, on ne saurait davantage esquiver l'invitant « When Sorrow Awakes » eu égard à sa mélodicité toute de fines nuances cousue et aux grisantes montées en régime de son corps orchestral. Non sans renvoyer à Theatre Of Tragedy, le sculptural « Across the Stars », quant à lui, déverse ses quelque 6:14 minutes d'un parcours aussi tourmenté qu'exaltant, laissant par là même entrevoir des enchaînements intra piste ultra sécurisés. Difficile également de passer outre l'épique et ''tristanien'' « Wilderness » à la lumière de ses couplets finement ciselés, relayés chacun d'un fondant refrain encensé par les angéliques modulations de la princesse. Peut-être bien l'une des pépites de l'opus.

Quand ils nous mènent en des espaces plus tamisés, nos compères trouvent, là encore, matière à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce qu'illustre, d'une part, « No Reasons », ballade progressive pétrie d'élégance, à mi-chemin entre Darkwell et Midnattsol ; dotée d'un refrain immersif à souhait mis en habits de soie par nos deux tourtereaux et d'un poignant solo de guitare, la tendre aubade ne saurait être éludée par le féru de moments intimistes. Dans cette veine, on retiendra non moins « Never Alone », au regard non seulement de ses délicats arpèges pianistiques, de sa flute aux abois et d'un discret mais chatoyant accordéon, mais aussi d'un fin picking à la guitare acoustique développé sur un pont technico-mélodique bien amené. Magnifiée, en prime, par les célestes ondulations de la maîtresse de cérémonie, cette ballade atmosphérique gothique d'une sensibilité à fleur de peau, au confluent de Savn et de Midnattsol, serait une réelle invitation au voyage en d'oniriques contrées.


Au terme d'une croisière au long cours et des plus seyantes dans un océan aux innombrables remous, force est d'observer que l'on ressent, une fois encore, l'envie de remettre le couvert dès la chute finale amorcée. Un potentiel technique savamment exploité, des mélodies finement esquissées et des plus avenantes et de saisissants effets de contraste oratoire sont autant de qualités à mettre à l'actif de ce mouvement. Marchant dans les pas de son prédécesseur sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, ce nouvel effort laisse néanmoins place à davantage de prises de risque et de latitude par rapport aux sources d'influence de la troupe nord-américaine.

S'il a veillé à varier ses exercices de style et à soigner sa production, il conviendrait toutefois que le collectif consente à diversifier ses joutes oratoires – par le biais de l'un ou l'autre duo en voix claire, par exemple – comme ses phases rythmiques, up et mid tempi manquant à l'appel. Partiellement compensées par la délicatesse du propos délivré et par la forte charge émotionnelle projetée, ces carences ne sauraient cependant empêcher nos acolytes d'espérer rejoindre dès lors les valeurs montantes de cet espace metal. Bref, un chatoyant et gracieux élan insufflé par le combo étasunien...

Note:15,5/20

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