Cold Lands

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17/20
Nom du groupe Cold Lands
Nom de l'album Cold Lands
Type EP
Date de parution 14 Janvier 2012
Enregistré à Le Hangar 38 Studio
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. My Heaven
2. Back to Hell
3. Jail
4. The Thing

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Cold Lands


Chronique @ Vrael

15 Avril 2012

Cold Lands surprend agréablement par son authenticité palpable et son intimisme marqué

Un arbre squelettique, noir, dépourvu de feuilles, sur un fond blanc immaculé. Cold Lands, les terres froides. Telle est l’imagerie du quartet Grenoblois : l’importance du blanc… et du noir.
Les membres du groupe officient depuis une dizaine d’années dans divers projets, dont Radical Engines et Cold Lands sont les premiers à percer. Premier constat, plutôt surprenant pour un groupe à vocation atmosphérique, l’absence de claviériste dans le line-up. Cold Lands se disant influencés par Katatonia et Paradise Lost (entre autres), groupes n’utilisant pas de synthé non plus, ça se tient. De plus, même si Cold Lands ne cherche pas ouvertement le minimalisme, le but du projet est d’être sincère (le synthé ayant souvent tendance à servir de remplacement à un orchestre ou à remplir facilement le vide) : ainsi, juste deux guitaristes, un chanteur et un batteur, aucune modif sur les vocaux ni d’ajout d’éléments électro non plus. Comme le blanc immaculé de la couverture du EP le revendique, c’est la pureté qui prime.


Le disque s’ouvre sur le riff lourd de My Heaven avec lequel s’entrecroise la mélodie de la lead, comme du lierre sur une branche. S’ensuit un court break acoustique où officie une basse claire qui dessine des arabesques circulaires, dont le son évolue dans le vide comme des rides sur la surface d’un étang. On retrouvera ce type de passages acoustiques un peu partout au fil des morceaux, notamment dans le début de Jail et The Thing.
Dès le début, la dimension mélodique est posée et l’on se rend compte de l’importance de la batterie et de la basse vrombissante, mis plus en avant que les guitares, ce qui donne beaucoup de volume au son. De plus, on ne peut qu’apprécier le naturel des vocaux clairs d’Alexandre, capable de gérer des couplets graves comme de monter dans les aigus. Pour finir, My Heaven expose la thématique de la vie après la mort, qui sera le fil conducteur de tout l’EP.

Cold Lands se poursuit avec le début trompeur de Back to Hell, un riff puissant montant mais ne débouchant pas sur le morceau heavy auquel on aurait pu s’attendre. Back to Hell est le morceau le plus progressif du disque, pas juste à cause de sa durée mais aussi par la présence de deux breaks et de plusieurs mélodies différentes, évoluant dans une atmosphère cendreuse, tantôt aérienne et légère, tantôt alourdie par le tandem guitare/basse qui se fait sourd et pesant. Le thème est celui de la seconde chance : peut-on atteindre au paradis lorsque l’on vient de l’enfer ?

Le troisième morceau se nomme Jail, pour geôle : les guitares et la basse forment des murs autour de nous, progressivement, via un instrumento plutôt discret et bien géré. La sensation d’enfermement est accentuée par une batterie cassante, qui semble rebondir sur les parois, renforçant cette illusion d’espace confiné que le chant désespéré rend paniquante. Jail exprime la volonté de s’évader des prisons qu’on se crée nous-même, ce qui est ironiquement métaphysique puisque celui qui écoute s’enferme de plein gré dans la chanson…
Cold Lands se ferme sur The Thing, qui quant à lui met en valeur le sentiment d’empathie afin de mieux dénoncer l’indifférence humaine envers la souffrance d’autrui : comment se fait-il que des gens soient capables de se détourner d’une personne torturée, de ne pas l’aider ? The Thing est la meilleure conclusion possible à l’EP, qui pour le coup s’achève sur un magnifique solo lourdement appuyé par la batterie afin de clôre sur cette émotion forte.


Le style du quartet se veut extrêmement aérien, doucement mélancolique, gris et froid (mais pas dépourvu de chaleur, grâce à une basse très présente). Heureusement, Cold Lands reste plus proche du heavy ou du doom que de l’éther d’un atmogothique facile, en général caractérisé par une ambiance de dépression noyée dans le synthé.
Les Grenoblois recherchent l’exacerbation des sentiments à travers une atmosphère onirique plus que par la démonstrabilité de la technique ou une complexification des morceaux, même si les quelques breaks, montées en puissance et la durée confortable des quatre pistes donnent une dimension progressive à l’ensemble – ici « atmosphérique » n’est pas un cache-misère, la technique se sent dans la justesse des accords et de la parfaite coordination du groupe.
En conclusion, Cold Lands surprend agréablement par son authenticité palpable et son intimisme marqué. Rien n’est superflu et à aucun moment le synthé vient à manquer. Cette musique est facile d’accès sans être pauvre, bien au contraire.

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