Liste des groupes Death Metal Maveth Coils of the Black Earth

Lorsqu’en 2011 le label Nuclear Winter Records sortit Breath of an Abomination, un « album » compilant deux EPs précédents du groupe finlandais Maveth, les deathsters versés dans l’art de l’underground s’attendaient à quelque chose de gros pour la suite. Avec un son proche des légendes du passé comme Incantation ou de groupes destinés à le devenir comme Dead Congregation, les auditeurs attendaient donc que le groupe confirme. Et lorsque l’on apprit que c’était nul autre label que Dark Descent Records qui allait se charger de sortir ce premier album de Maveth, les espoirs de promesses tenues semblaient hauts.

Et pourtant, le résultat est plus que déconcertant. Alors que toujours plus de nouveaux groupes apparaissent jour après jour et que chaque mois 10 à 15 nouveaux albums « indispensables » sortent dans les bacs, la probabilité que Coils of the Black Earth passe à la postérité semble bien ténue. Jusqu’à présent, toutes les personnes avec qui j’ai pu échanger sur l’album sont toutes unanimes : cet album est une déception. Les morceaux sont devenus bien plus longs, ne semblent pas aller dans une direction précise et souffrent d’une production complètement à l’ouest, ce qui les rend indissociables les uns des autres, génériques et interchangeables à volonté. Médiocre, décevant, voire même chiant, sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent dans la bouche de tout le monde.

Ceci est principalement et malheureusement du aux « qualités » de la production. Tout semble enterré sous un mur quasi impénétrable de distorsion qui fait sonner tous les instruments comme un gros bruit aléatoire. Rien ne semble se distinguer, ce qui malheureusement rend l’écoute particulièrement insipide. Et n’allez pas croire que ce sont juste mes oreilles : en temps normal je suis plutôt adepte de ces productions spoliées et raw, en témoigne mon appréciation de groupes comme Encoffination, Vomitchapel et… enfin, vous voyez où je veux en venir.

Je suppose que si vous avez lu jusqu’ici, il y a désormais peu de chance que vous vous posiez la question suivante : vais-je acheter cet album ? C’est aussi ce que je me disais mais je décidais de laisser un temps certain ce disque de côté avant d’y revenir pour enfin pondre cette chro. Et, avec plusieurs autres écoutes, au casque cette fois-ci, j’ai commencé à entre-apercevoir où le groupe voulait finalement nous embarquer et lentement, oui, très lentement, j’ai même commencé à l’apprécier. En évitant de trop se concentrer sur la batterie qui a la mauvaise tendance a éclipser les autres instruments dans le mix, cela ne rendait certes pas l’album moins massif et imposant mais on pouvait au moins déceler les subtiles variations que le chant et les autres instruments peuvent offrir. Ceci permettant d’atteindre le moment où l’on peut, enfin, apprécier l’atmosphère sombre et dense de la musique de Maveth.

Toutefois, comme dit plus haut, avec la flopée de groupes et de sorties qui inondent la scène de nos jours, il semble quasi impossible que la majorité des gens ne fassent pas l’impasse sur cet album, que je considérerais au final comme étant à mi chemin entre réussite et déception. Ce qui ne devrait pas laisser beaucoup d’options à Maveth pour leur prochaine sortie s’ils veulent grandir de leur statut d’outsider : il faudra rectifier le tir. Cela donnera aussi certainement une leçon à tous les autres groupes qui peuvent arriver à la conclusion hâtive que faire du Death Metal sans ou avec peu de production est chose simple et que les groupes « à succès » dans ce registre y ont peut-être accordé plus d’importance et de réflexion que leur son ne peut laisser paraitre au premier abord.