Alors que la tendance est au cyber/djent depuis un bon moment, un pays en particulier semble détenir une réserve de groupes de cette mouvance : la Suisse. Si on prend
Sybreed,
Breach The Void et récemment Neosis, on se rend compte que ces groupes partagent le même type de son tout en ayant une forte personnalité. Ils profitent de la polyrythmie et des saccades pour renforcer les structures mécaniques tout en intégrant les éléments cybernétiques adéquats pour immerger l’auditeur dans un monde futuriste et synthétique. Un quatrième groupe est en passe de retrouver ce trio de choc :
Clawerfield.
Originaire de Thun, ce quintet se situe en effet dans la même mouvance que ces compatriotes et il est clair qu’au premier coup d’oreille, on ne peut que le comparer à la bande à Drop, à celle d’Alex et à celle de Greg. Mais
Clawerfield ne fait pas dans la pâle copie. Même si on retrouve la fameuse recette du succès, il arrive à apporter sa patte grâce, notamment, à des influences plus diverses. Le chant ne se limite pas à un schéma basique chant crié au couplet et chant clair au refrain. On retrouve alors plusieurs types de vocaux, à savoir du crié, du growlé, du clair (à peine !) mais aussi du synthétique, intégrés de façon différente tout le long de l’album. De plus, les riffs ont beau avoir ce ton « djent », ils peuvent devenir plus death lors des parties les plus costaudes mais aussi plus doux lorsque l’électro a le monopole. Quant aux touches électro/cyber, elles s’intègrent parfaitement aux compos. Le groupe évite la surenchère mais en profite pour soulever certains passages ou renforcer une ambiance particulièrement froide ou sombre.
En tout cas,
Clawerfield maîtrise parfaitement bien les codes du cyber actuel. Bien qu’on retrouve le cliché de la machine et de l’hybridité sur la pochette, la musique jouit d’une efficacité et d’une férocité bien adaptée au genre. Avec ses atmosphères pessimistes et décadentes, son enrobage électronique procurant un côté ultra synthétique et le duo guitare/chant mécanique tranchant comme une lame de rasoir, l’album «
Circular Line » propose des titres qui font tous mouche, de l’introduction instrumentale purement cybernétique « I.S.S » au terrible «
Redemption » (dont les riffs peuvent rappeler « Bioactive » de
Sybreed) en passant par le sombre «
Shelter » ou le futuriste « Open
Ocean », tout y est. Progression impeccable, vocaux torturés et déshumanisés de bonne facture, folie cybernétique bien exécutée, bref. Chaque morceau possède son riff et sa petite bidouille électronique qui tapent en plein dans le mille, en n’omettant pas de laisser place à des plages atmosphériques de toute beauté et à des parties particulièrement sombres et décharnées.
«
Circular Line » est un très bon compromis pour les nostalgiques de « Slave Design » (
Sybreed) couplé à une nouvelle âme, à une force impeccable et à un sens tout particulier du dramatique. Mixé par Drop au Downtone Studio (d’où la patte
Sybreed…), l’album a de quoi concurrencer ses cousins. Une très belle découverte cybernétique, en somme.
Si tu dit vrai, ce serait franchement énorme, vais aller écouter^^
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