Le regain de forme soudain du Thrash
Metal aura contaminé le monde à vitesse grand V ces dernières années, il était logique que le virus touche aussi le pays de Sarcofago et
Sepultura. Pour
Violator tout commence en 2002 lorsque quelques amis décide de monter un groupe pour jouer du Thrash old-school à la
Exodus ou
Whiplash. Quelques splits, EP ainsi que des concerts remuants en compagnie notamment de
Bywar et Sexthrash, et
Violator s’impose comme une des valeurs montantes Thrash
Metal du pays.
Après
Municipal Waste et son terrible deuxième album
Hazardous Mutation, Earache lance donc les jeunes brésiliens dans le grand bain leur offrant l’opportunité d’enregistrer leur premier full-lenght
Chemical Assault (2006). Si les déchets municipaux envoient un Thrash mâtiné de Hardcore dans la mouvance new-yorkaise, la musique de
Violator prend sa source du côté de la Bay
Area et de l’Allemagne. L’ombre de Sodom plane en effet sur le trio, partageant la même frénésie dans les guitares et le même son cru et incisif, le chant teigneux de Pedro « Poney Ret » renforçant cette impression.
En tout cas le mot mélodie est ici banni du langage, les riffs se succèdent sans temps mort, un titre comme UxFxTx trépidant à souhait propose des plans imparables et dévastateurs comme à la belle époque, et quel fin énorme à reprendre en cœur en concert :
United for Thrash !
United for Thrash !…
Violator joue du Thrash
Metal cryogénisé sans aucune intention de faire évoluer le style et assume parfaitement, à l’image d’
Addicted To Mosh qui porte bien son nom et qui donne envie à son écoute de sortir dans la rue et défoncer à grands coups de lattes tous les malheureux qui se trouvent sur le chemin...
Les jeunes thrashers (putain à voir les photos je pourrais être leur père…) assument sans complexe leurs clichés, affichant fièrement vestes à patchs et cartouchières ainsi que les baskets blanches avec la fameuse langue aussi grande que la cape de Zorro, avec aussi cette pochette qui même dans les années 80 aurait été moche, le tableau est complet.
Rarement on aura entendu dans les années 2000 un Thrash joué avec autant de conviction, d’énergie et d’authenticité, chaque titre est une invitation au Headbang et à la furie tel un
Lethal Injection ne laissant à aucun moment le temps de souffler.
On signalera que les textes de l’album sont intégralement basés sur le film
Mad Max 2, ce qui ne paraît pas illogique pour des titres comme
Atomic Nighmare ou le final After
Nuclear Devastation qui termine ce disque comme il avait commencé : dans la frénésie la plus totale.
Au milieu d’une multitude de combos de ce style apparus presque simultanément il n’est pas facile faire un tri mais
Violator peut s’affirmer parmi les combos du dessus du panier grâce à une hargne peu commune et une authenticité indéniable. Evidemment pour l’originalité on repassera mais peu importe l’essentiel n’est pas là, le Thrash
Metal des familles dans sa forme la plus pure ne s’embarrasse pas de gros mots comme « évolution » ou « modernité ».
Thrash Till Death !
BG
Tu vas au helllfest?
Pleasure to kill
Survive the Eternal Nightmare
A sick mind is possessed by Fire
Legacy of Socialized Hate
Rise now with aggression
(Et pour ceux qui auraient le cerveau lent, on retrouve dans l'ordre: Kreator, Vio-Lence, Exumer et Atrophy.)
Un peu scolaire, le principal reproche qui pourra être fait au groupe, ce premier album pose à nouveau les bases du thrash punchy. Tant d'autres suivront par la suite, notamment en Espagne (Crisix, Angelus Apatrida).
Ah, les mosh-parts de "U.F.T." suivies par les riffs brise-nuques de la fin du morceau, un petit régal !
Un bon 15/20 qui lorgne vers le 16.
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