Xevnnizh, le projet de Sagamore, est avant tout un projet d’exploration. Effectivement, Sagamore se montre avant tout aventureux, il voyage dans des comtés où peu de personnes osent mettre les oreilles où le chaos et l’angoisse règnent en maîtres : celui du
Dark Ambiant. Il explore afin de revenir dans notre réalité pour nous proposer ce que nous refusons nous même d’imaginer. Non, non, ici, on ne repousse pas les limites de ce genre afin de réserver son travail à une poignée d’élus. Quoique, ne nous le cachons pas, cette musique s’adresse à un public averti et dont l’envie est d’entrer dans cet univers malsain que crée Sagamore par sa musique, autrement, l’ennui vous prendra beaucoup trop vite.
L’artwork, sublime, nous montre un homme aux allures étranges, voire inquiétantes entouré par les ténèbres. Son visage nous est inconnu. Peu importe, cet album est le miroir de nos vies, il n’a pas de visage. Effectivement, cet album représente le parcours d’une vie : nous jalousons, nous haïssons, nous pleurons, nous mourrons pour finalement nous taire. Telle est la vison d’une vie selon Sagamore.
Mais comment s’y est-il pris pour nous l’exprimer à travers la Musique?
Premièrement,
Xevnnizh privilégie les ambiances minimalistes, non pas glaciales comme bien des groupes, mais simplement noires, vides, lugubres et glauques. Une ambiance vide de sens, tel que notre existence. L’univers hypnotique que crée Sagamore est un cercle vicieux, un éternel recommencement. Lorsqu’on démarre la machine, impossibilité de faire marche arrière. Bien entendu, le pré-requis est d’avant tout rechercher ce genre de sensations. Si c’est le contraire, et c’est malheureusement un défaut majeur de
Xevnnizh, vous sombrerez bien vite dans le sommeil. Son oeuvre requiert plusieurs écoutes actives avant de pouvoir en venir à bout pour finalement l’apprécier à sa juste valeur. Plusieurs auditeurs abandonneront le déchiffrage de cet album avant d’en avoir, non pas compris le sens, car comme je l’ai dit, cet album en est dénué, mais d’en avoir compris l'atmosphère pour la ressentir pleinement. Le minimalisme est un couteau à double tranchant...
Par conséquent, l'instrumentation que va utiliser Sagamore s’en retrouve réduite au maximum. On ne retrouve qu’une espèce de tambour, servant de boîte rythmique dans certains titres. La guitare n’est utilisée qu’à de rares occasions. Le reste, ce sont des échantillons (ou des «samples»). Un son utilisé en boucle lors des morceaux, créant donc cet effet si hypnotique. Sagamore exploitera des samples particulièrement lugubres et glauques. Par exemple, vous pourrez entendre les bruits de la foudre, de la pluie et du vent. Sans compter bon nombres de bruits indescriptibles. Par ces faits, on pourrait même classer cet album dans le genre de la «Musique Bruitiste».
Deuxièmement, nous remarquons une certaine vision de tristesse par rapport à l’existence humaine par la longueur des chansons et leurs titres. «Il Hait» ne comporte qu’une minute comparativement à «Il Pleure», qui en fait plus de sept. Peut-être a-t-il voulu proportionner la durée des morceaux par rapport à leurs durées dans la vie. Ce sentiment se transmet directement à sa musique: les ambiances prioritaires sont vides, un abîme... On peut penser à «Il Pleure» et ses notes de guitare errant sans cesse, sans but précis dans l’orage, tel qu’une âme en peine dans notre monde, ou encore à la pièce incarnant le vide lui-même : «Il Meurt». Ce morceau est dépouillé de de toute dignité, cela en devient insupportable. Quelques variations auraient été appréciées, et je parle au niveau de l’album en général sur ce point.
Mais toutes ces ambiances, quoiqu’en un sens tristes, n’arrivent pas à cacher la part des vices habitant en chacun de nous. La haine et l’envie se montrent puissantes dans les pistes «Il Jalouse» et «Il Hait». Et c’est dans ce genre d’ambiances, malsaines et angoissantes, que nous baignons au début de cet album: ces bruits effroyables et répétitifs, ces chuchotements lointains, mais pourtant si proches, vous hanterons longtemps....
Bref, il est inutile de s’acharner plus longtemps vu le peu de morceaux que nous propose
Xevnnizh. C’est je crois, encore un fois un des défauts de cet album. Il ne nous laisse que trop peu de temps pour explorer son univers. Univers un tantinet trop répétitif, nous rendant hésitants face à une seconde invitation pour ce voyage malsain.
Enfin, pour conclure, «
Catharsis» est une production qui est avant tout réservée aux personnes voulant d’abord et avant tout plonger dans des mers inconnues. Tel n’est pas le but du
Dark Ambiant? Cependant, il nous faut savoir qu’il n’est pas recommandé au novice en la matière non plus.
Sinon je m'excuse pour mon orthographe ...
Enfin passons, une chronique bien ficelée, tu expliques bien cet opus dans les détails, on sait à quoi s'attendre sur les points positifs et négatifs.
Personnellement j'ai assez aimé, c'est une belle composition, quoiqu'un peu courte en effet..
Mais la tristesse et l'obscurité qui y règne compensent malgré tout, mais ne calme pas ma faim encéphalique de musique ambiante.
16/20.
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