Carbon Core

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20/20
Nom du groupe Lustmord (USA-1)
Nom de l'album Carbon Core
Type Album
Date de parution 2004
Style MusicalDark Ambient
Membres possèdant cet album5

Tracklist

Re-Issue in 2013 by Ant-Zen
1. Immersion
2. The Conflict of Symbols
3. Beneath
4. Born of Cold Light
5. Sublimation

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Lustmord (USA-1)


Chronique @ Svartolycka

22 Septembre 2006
Alors que Gyorgi Ligeti vient de s’éteindre (le 12 juin dernier), peu de personnes se rendent compte de l’importance qu’avait le compositeur hongrois sur la scène musicale au sens large...

On savait que Lustmord n’allait pas s’arrêter, suite à « Zoetrope » bande originale d’un court-métrage de Charlie Deaux mais aussi descente vertigineuse et sombre dans les abysses de la psyché humaine. Deux ans plus tard le compositeur anglais revient sur le devant de la scène pour prouver, une fois de plus, qu’il n’a de leçon à prendre de personne. Agissant toujours seul ou se trouvant un projet de collaboration de temps à autre, Brian Williams n’a pas son pareil pour créer des structures ambiantes inédites et indémodables et « Carbon Core », le nouvel album ne va sûrement pas dire le contraire.

On savait que l’Anglais avait une prédominance pour les atmosphères cosmiques, tout ce qui était lié de près ou de loin à l’espace. De plus, le compositeur a toujours mis l’accent sur le travail quasi scientifique du son et de ses flux. Deux raisons pouvant faciliter Lustmord à l’immersion de son auditeur (spectateur) dans les méandres de ces compositions « cinématographiques » (l’album « Metavoid »).
À ce titre, « Carbon Core » est l’un des albums des plus angoissants et glauques qu’est composé à ce jour Brian Williams (si ça ce n’est pas le plus...). Dés les premières secondes, on se sent happé et projeté dans un espace « intra-dimentionel ». Oui, quand on écoute ce disque on a l’impression qu’un intervalle sidéral est mouvant au sein de notre corps. Une émotion dont Brian Williams s’est montré pour le moins garant et expert grâce notamment à son « étude » de densité effectuée sur les textures sonores. Un travail inégalable qui se répercute encore ici...

Je me souviens encore du choc émotionnel ressenti à l’écoute de « Lux Aeterna » de Ligeti, œuvre choral apparaissant dans le film de Stanley Kubrick « 2001, l’Odyssée de l’Espace ». Ligeti avait créé la partition du silence, celui qui vous fige vous terrorise et vous plonge dans un sentiment de terreur diffus. Brian Williams, lui, est le détenteur de se savoir (l’école spectrale : décomposition du timbre, évolution temporelle du son, perception), et même plus, de cette science. Sa musique se fait par instant silence où l’on peut tout imaginer et ressentir dans ces interstices allongés...
Apparitions fantomatiques d’instruments à cordes et de chœurs, drones persistants sortant tout droit de je ne sais quels abysses cosmiques, percussions fonctionnant en écho. Chaque « note » et trituration est pensées pour que l’auditeur (spectateur) se sente le plus près possible de la « sensation du rêve », celle qui fige, terrorise, tourmente et torture la perception. Exploit à mettre au compte d’un minimalisme de plus en plus flagrant des titres de Lustmord couplé à la puissance grondante des basses acquerrant ici une présence palpable...
J’en reviens toujours pas...

Gyorgi Ligeti est peut-être décédé, mais son successeur est là. Il s’appelle Brian Williams, son projet est Lustmord et jamais les compositions de l’anglais ne se sont aussi rapprochées de la terreur du silence du « Requiem » du Hongrois... « Carbon Core » est son exemple le plus flagrant. En un mot : Immense...

2 Commentaires

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morgothduverdon - 27 Fevrier 2018:

Excellente chronique !

Le titre Born of cold light est juste magique, et termine dans un choeur d'une beauté et d'une tristesse infinie, ça s'adresse clairement aux morts.  Mais de très belle manière ici. Ça me fait penser à ce qu'on pourrait appeler le paradis, mais c'est un "paradis" qui n'est propre qu'à nous mêmes, après quoi reviennent ces sons totalement déshumanisés, spaciaux, qui se désintéressent de l'espèce humaine, de toute espèce vivante, et même de l'intérêt lui même, n'ont aucune émotion. Et effectivement, ces silences. Ici il réussit à donner une densité presque physique au silence.

C'est dingue. Et comme tu dis, on se sent happé.

 

Quand on écoute, et qu'on essaye en prenant des trucs, c'est juste magique. Mais super sombre ouais.

 

Au passage, bel hommage à Ligeti, un grand compositeur, qui est allé bien au delà de la musique au sens où ou l'entends.

D'ailleurs ses musiques plus musicales sont vraiment pas mal, entre autre les Musica Ricercata (interprétées par Pierre Laurent Aimard, interprète attitré par Ligeti lui-même).

Merci pour cette chronique, même si je pense que tu ne viens plus du tout ici.

 
yutani - 29 Mai 2021:

Les superlatifs me manquent pour décrire le génie de cet album, l'analogie avec Ligeti étant évidente, assumée même je pense par Williams. Merci pour ta chronique et la perfection de ta notation, comment mettre moins ^^..

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