Il faut bien le comprendre, le passage le plus difficile pour un nouveau groupe, ce n’est pas forcément la sortie d’un premier album, mais bien de réussir celle du second.
Moins de deux ans après un premier album très réussi avec lequel, comme je le disais dans sa chronique, le groupe s’est mis lui-même la barre très haute, les Canadiens de
Cauldron reviennent. Et autant dire que, personnellement, après l’éblouissement que m'a procuré
Chained to the Nite, ce que j’attends surtout de
Burning Fortune, ce n’est pas un surpassement, mais simplement une confirmation. Celle des talents détectés.
Une confirmation, qui devra être flagrante par delà les changements de batteur et surtout de producteur, entre les deux opus.
Une production plus rugueuse et anguleuse que pour le premier album, faisant perdre un peu le côté «Heavy Doux» découvert sur
Chained to the Nite et qui était pour beaucoup dans mon coup de cœur pour
Cauldron. Mais qui malgré tout, ne fait rien perdre au côté Glam de ce Heavy Thrashy Sexy.
Un Heavy Thrashy, qui plonge toujours ses racines dans les années 80, impression accentuée par la production elle aussi très 80s (comparée au premier CD) singeant aussi bien ses bons côtés que ses tares. Et qui a pour principale défaut par rapport à celle du précédent album, de dater terriblement les atmosphères.
Faisant passer le clin d’œil référentiel du premier pour une vénération dogmatique sur le second.
Une production qui fait passer les 80s plus comme une influence qu’une inspiration.
Et comme je l’ai déjà dit, je préfère et trouve plus productif un groupe ou une production inspiré, qu’un groupe ou une production sous influences.
Alors bien sûr, j’ai presque envie de dire que
Burning Fortune est «normalement» moins bon que
Chained to the Nite. Mais ce serait trop simple et bien trop court… et aussi, faux.
Après un premier album aussi inspiré, fort et rafraîchissant que
Chained to the Nite,
Cauldron n’avait que 2 choix : 1 - faire mieux ; 2 - ne pas décevoir. Ou encore une troisième solution, mais qui ne serait pas un choix, mais la conséquence de vouloir faire mieux, coûte que coûte, sans en avoir les capacités : faire une grosse daube. Et qui entraînerait en plus, pour ma part, une énorme déception.
Apparemment,
Cauldron à fait le second choix, ne pas décevoir, dans la continuité, mais sûrement pas dans la stagnation. Et il s’en sort plutôt bien, même très bien.
Continuité dans un Rock très 80s, mais en élargissant encore le champ, vers un Heavy plus radical, mais osant les inspirations Pop, voir New Wave, lorgnant sur le
Hard FM, délaissant pratiquement l’aspect Thrash. En réalité, de gros changements pour une continuité. On doit appeler ça, l’évolution…
Une évolution, qui quand on garde le premier Cd en tête, en vérité, n’apparaît pas de suite, il faut quelques écoutes pour que
Burning Fortune finisse de décevoir… il faut bien le dire, à la première écoute, pour enfin prendre toute son ampleur.
De prime abord, ce qui semble le plus décevant, c’est la prod, qui entre autre, donne à la batterie un son de répète, une prod plus «roots» qui contraste nettement avec la précédente. Mais au bout de 4 ou 5 écoutes, la «nouvelle» orientation musicale et la
Prod deviennent parfaitement cohérentes.
Alors que
Chained to the Nite sonnait moderne et nettement nord-Américain, la
Prod de
Burning Fortune, moins sophistiquée et plus radicale, renforce l’aspect British que prennent certaine compos.
Comme d’entrée avec le premier titre, «All or
Nothing», furieuse cavalerie NWOBHM rappelant
Judas Priest et
Saxon. On retrouvera aussi, ici des accents à la
Deep Purple, là du Ozzy ou
Def Leppard.
Cauldron, tout au long de ce nouvel album, continue sa visite des années 80, tout en élargissant son spectre, et confirme son talent de composition, même si ses racines sont profondément ancrées en cette époque, jamais, même si les références sont explicites,
Cauldron ne semble se limiter à la simple copie.
Ok, il y a comme une impression de moins bien, de moins recherché que sur le premier album, mais cette impression ne dure que le temps des premières écoutes.
Cauldron ici, me fait penser à Iron Maiden ou
Van Halen, le principal défaut de VH II (ou
Killers), est d’être le second album de VH (ou I.M.), mais il n’est pas moins bon que le premier album de VH (ou I.M.). Et je crois qu’il en est de même avec ce superbe
Burning Fortune.
Bon, il est vrai aussi que
Chained to the Nite n’avait aucun (ou quasiment aucun) défaut.
Pas de mauvais titre et surtout, l’avantage de la découverte d’un groupe original et malgré le genre, novateur.
Un genre, qui dans les années 80, s’appelait simplement «
Hard», qui allait sans gêner de
AC-DC à
Metallica, en passant par Queen, Motörhead,
Led Zeppelin,
Kiss ou Electric Light Orchestra ou
Rush.
Un genre ouvert et non sectaire. Qui ne se sclérosait pas tout seul dans ses propres dogmes et limites, vu qu’il n’en avait pas… encore.
Et on retrouve cet esprit dans les deux premiers albums de
Cauldron. Et je suis persuadé que si l’ordre de sortie avait été inversé, ma chronique aurait été sensiblement la même. (Après inversion des arguments… bien sûr).
Cauldron nous offre ici un second album qui confirme bien le talent d’écriture et un champ varié.
Une personnalité affirmée et confirmée également, le chant étant très important à ce niveau, donnant à
Cauldron un irrésistible côté Glam indéniable, même sur des titres franchement Heavy
Metal ou tranchant comme le Thrash du premier Opus.
Cauldron nous livre un album qui ne se répète pas, mais avec un axe clair, les 80s… rien que les 80s.
A l’image de «
Frozen in
Fire», condensé de cette époque, où l’on retrouve aussi bien
Def Leppard,
Saxon, Hanoï Rocks ou
Trust, avec ce son mat et malheureusement, sans relief, caractéristique de ces âges farouches, mais sans prise de tête sur les étiquettes.
Un second album qui confirme un groupe, qui apparemment, a le bagage pour plaire et durer.
En tout cas, pour moi, c’est une évidence.
Il est plus difficile de transformer l’essai que de le marquer.
Mais même bien transformé, le match n’est pas encore gagné.
A suivre
fabkiss
Sinon j'ai corrigé le reste, je pense...
sinon, oui mais non, le public de Santana ou ELO, était majoritairement Hard
et l'un comme l'autre, le pratiquaient, à petite dose, certe, mais...
sinon, BG, toi qui fait des révolutions parce que tu trouve certain commentaire creux sur tes chro
à tu remarqué l'énorme poutre que tu à dans l'oeil ???
sinon, Thrashy ne veux pas dire Thrash, mais inspiré du
comme Punky, Catchy, Bluesy...
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