Au cœur de la nuit, accompagné de plusieurs amis vous vous rendez en boîte de nuit, là ou les corps rentrent en transe et se frottent sensuellement les uns aux autres. Un premier verre, un deuxième… Le temps de rentrer dans l’ambiance de cette soirée est arrivé. Sentant l’alcool traverser votre sang, vous allez danser sur la piste, rejoignant votre partenaire à qui vous aviez donné rendez-vous. Seulement, vous la surprenez en train de danser avec une autre personne, l’homme en question tient votre amie par les hanches pendant que celle-ci guide ses mains là ou elle le désire. La rage se propage en vous, votre agressivité se décuple, estomaqué vous n’arrivez plus à parler ni à vous contrôler, un seul chemin s’impose : la force de vos poings… Étrangement, après plusieurs jours, une fois la déception essuyée, une seule chose reste gravée dans votre mémoire : l’étrange musique, d’une originalité rare, qui se diffusait grâce aux enceintes.
Ce son si particulier, mélange de techno hardcore, de transe, dubstep, etc. et de deathcore a été créé par les Texans de «
The Browning ». Composé de 4 membres, ces bougres sortent ce «
Burn This World » à travers Earache Records, l’écurie dénicheuse de talents par excellence (
Oceano,
Anaal Nathrakh,
At The Gates,…) et ont la ferme attention de repousser les limites posées en matière d’ electro metal.
Effacez de votre mémoire les grands noms du metal industriel (
Rammstein, Ministy,…), la démarche de
The Browning n’a presque aucuns points communs avec de telles formations. Là où les groupes étiquetés metal indus greffaient quelques éléments plutôt electro à leur metal, en privilégiant le dernier style cité, les 4 musiciens de
The Browning donnent une place aussi importante à leur côté électronique qu’à leur côté metal.
A la manière d’
Emmure, en restant dans la simplicité, Jonny (chant, ex-As
Blood runs Black) et sa bande gardent les rudiments du deathcore ancrés dans leurs compositions. Ainsi les breakdowns, les rythmiques hardcore, les allers-retours, vocaux gutturaux et autres éléments du genre sont de mises sur la quasi-entièreté des morceaux. Tel de l’acier en fonte, ces techniques musicales viennent se greffer, fusionner aux fonds électroniques omniprésents, s’écoutant l’un l’autre pour soit ne former plus qu’un, soit se différencier, soit laisser parler à une des deux parties. Ainsi, tandis que la plupart des breakdowns et la voix gutturale puissante de Jonny tranchent brutalement avec la musique électronique, les allers-retours et les lignes de doubles croches des grattes, à l’image de morceaux comme « I Choose You », «
Tragedy Of Perfection » ou «
Standing on the Edge », se fondent aux éléments transe, hardcore ou autres. Alors que les blasts beats sont répartis avec parcimonie aux endroits stratégique de l’album, il arrive souvent, que pendant de courts instants, à l’image de «
Time Will Tell », «
Bloodlust », « Not Alone » et d’autres, les instruments à cordes et la batterie rejoignent le silence pour laisser la part belle aux parties electro en tout genre.
Également, dans le but de donner une ambiance unique et singulière aux 13 titres de l’album, outre les interludes où seule la programmation est présente, des nappes de synthé sont de temps à autres disposées sur certains morceaux. Ces dernières peuvent apporter des atmosphères tantôt dramatiques comme sur le morceau « Ashamed », tantôt épiques à l’image du titre final « The
Sadist » accompagné de ses magnifiques chœurs, tantôt reposant ou à la limite de l’étrange tel que «
Forgotten » ou « Living
Dead » le proposent.
Finalement,
The Browning repoussent bien plus que les limites de la créativité de la scène deathcore en elle même. Ces gaillards repoussent les limites de la scène metal en général en allant explorer des fonds jusqu’ici inexploités.
Certains pourront reprocher aux musiciens le manque de technicité employée sur leurs instruments ou la voie de la facilité choisie en faisant suivre les instruments à cordes sur les parties electro. Mais peut-on réellement parler de facilité lorsqu’une nouvelle sous-branche de metal est sur le point de naître ?
Jolie chronique, voici donc une pièce a écouter; mais a éviter pour tous les haters de musique éléctronique!
Chacun ses gouts comme dirais l'autre.
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