BulletBoys

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17/20
Nom du groupe BulletBoys
Nom de l'album BulletBoys
Type Album
Date de parution 1988
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1. Hard As a Rock
2. Smooth Up in Ya
3. Owed to Joe
4. Shoot the Preacher Down
5. For the Love of Money (The O' Jays Cover)
6. Kissin' Kitty
7. Hell on My Heels
8. Crank Me Up
9. Badlands
10. F#9

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BulletBoys


Chronique @ adrien86fr

25 Avril 2011

Vous avez dit David Lee Roth ?

« We’re black on black, we’re a sex attack, we’re the Bullet Boys rockin’ with a sonic blast… » chantait prompteusement Kery Doll dans les clubs enfumés de seconde zone du décadent et débauché Sunset Strip avant que son groupe Doll ne devienne le mythique Pretty Boy Floyd suite à son départ et à l’arrivée providentielle du charismatique et classieux Steve « Sex » Summers derrière le microphone du combo sleaze le plus sous-évalué de l’Histoire. Savait-il alors qu’un groupe dénommé BulletBoys s’avérait être au même moment en gestation active sous les Washingtonia filifera et le soleil de plomb d’Hollywood en cette époque bénie et irretrouvable de sexe, de drogues et de rock n’ roll ou les plaisirs des paradis artificiels constituaient les seules préoccupations d’une jeunesse dont l’exubérance n’avait d’égal qu’un goût immodéré pour l’esthétisme d’une attitude destroy mais paradoxalement glamour ?

BulletBoys se forme en 1987 autour du vocaliste et accessoirement ex guitariste de Ratt Marq Torien, du six-cordiste Mick Sweda (ex King Kobra), du bassiste Lonnie Vencent et du batteur Jimmy D’Anda (futur Lynch Mob). Quoi de plus naturel pour Torien que de former son propre groupe pour enfin rencontrer gloire et succès et vivre la rock star life, lui qui précéda Warren DeMartini dans Ratt avant l’enregistrement du légendaire Ratt EP, lui qui passa infructueusement l’audition finalement remportée par Brad Gillis en vue de remplacer le regretté Randy Rhoads dans Ozzy Osbourne en 1982, lui qui tint quelques mois durant le micro de King Kobra, et enfin lui qui fit brièvement partie d’un groupe du Motown baptisé Kagny & the Dirty Rats ? Après avoir roulé sa bosse comme il se doit dans tous les clubs ou presque du greater Los Angeles et y avoir acquis une bonne réputation tant auprès des fanatiques de sleaze rock/hair metal que des jeunes groupies marquées par une dépendance addictive plus que certaine à la semence chaude et visqueuse de rock stars brushées et lipstickées ; BulletBoys dégotte un record deal avec la division musicale du géant Warner Bros. Un premier album éponyme produit par le mythique Ted Templeman (The Doobie Brothers, Montrose, Van Halen entre autres) et doté d’une pochette que n’aurait certainement pas renié Guillaume Tell jonche les bacs de tout record store de Californie et de Navarre qui se respecte le 20 septembre de l’année 1988.

La pressing factory se serait-elle trompée et n’aurait-elle pas gravé du David Lee Roth sur les galettes de silicium initialement destinées à recevoir l’enregistrement du premier disque de BulletBoys ? Cette question s’avère être on ne peut plus légitime à mesure que l’efficace et introductif « Hard As A Rock » met en scène un hard rock de bonne facture et bien produit permettant à l’auditeur de faire connaissance avec le timbre d’un Marq Torien qui semblerait n’être à première vue qu’un vulgaire sosie vocal de l’ex Van Halen. Rappelant également l’anthologique Bon Scott sur certains passages notamment aigus sans parler de l’indubitable feeling roots que dégage le hard rock de BulletBoys, Marq Torien n’en est pas moins un mauvais chanteur mais confère à la musique de ce premier album éponyme l’irrémédiable propension à rappeler infailliblement les premières moutures des légendaires Van Halen et AC/DC. Manque d’originalité pour les uns, talent interprétatif remarquable pour les autres ; BulletBoys réussit pourtant l’exercice de proposer à son auditoire un opus relativement inspiré et surtout très efficace à l’image des sympathiques « Smooth Up In Ya », « Kissin’ Kitty », « Crank Me Up » et autres « Badlands » qui présentent également l’intérêt de mettre en scène des musiciens maitrisant leur instrument avec autant de classe que de technique. Alors qu’en 1988 le genre se rapproche à grands pas vers les affres de la saturation avec la gestation des inqualifiables Trixter, Slaughter et Firehouse entre autres qui décrédibiliseront quelques années plus tard encore un peu plus le style qui nous est si cher grâce ou plutôt à cause d’albums stéréotypés et formatés à souhait ; l’intéressant BulletBoys tend remarquablement à se démarquer d’une relative grande partie de ses contemporains en gratifiant les amateurs de sleaze rock/hair metal d’une production à la fois puissante, efficace et notablement roots.

Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on sait que « BulletBoys » fut produit par un certain Ted Templeman qui connait son boulot depuis 1971 et son travail sur le premier album éponyme des mythiques Doobie Brothers de San José ? Aussi, Marq Torien qui fêtera son 26ème anniversaire deux jours après celui de la sortie du disque n’est pas né de la dernière pluie et doit certainement beaucoup plus dans sa vision du rock n’ roll à Led Zeppelin et plus généralement à la décennie 70’s qu’à Poison ou à Mötley Crüe. Même si ce premier effort s’avère être on ne peut plus en phase avec l’année de sa parution en ce qui concerne notamment son efficacité, sa remarquable production et son infaillible côté catchy voir quelques fois FM, un excellent feeling roots apporte un plus indéniable à cet album que l’on tendra dès lors ; toute proportion gardée bien sûr ; à ranger dans sa discothèque auprès des immuables « Appetite for Destruction », « L.A. Guns » et autres « Faster Pussycat ». Pour le plus grand plaisir des amateurs de rock n’ roll groovy à même de faire se déhancher fatalement un tétraplégique muet et diabétique dont Motus ainsi que Des Chiffres et des Lettres s’avèrent être les seules et uniques distractions quotidiennes ; le hard rock de BulletBoys transpire incontestablement ce feeling roots cher aux vénérés instigateurs de la musique de la Bête comme se complaisaient à la qualifier les puritains à l’époque des autodafés purificateurs et autres délires des plus paranoïaques. A ce titre, relevons les jouissifs « Owed to Joe », « For the Love of Money » (reprise du tube de 1974 du groupe de soul/r’nb The O’Jays) et autres « Hell On My Heels » ainsi que le bien nommé « Shoot the Preacher Down » qui indescriptiblement transpirent le rock n’ roll à grosses gouttes et font de BulletBoys un combo digne d’un culte quasi mystique. Pas de ballades mielleuses sur la galette, Marq Torien et son gang ayant probablement privilégié le feeling et l’efficacité rock n’ roll aux émotions primaires et superficielles chères à certains de leurs confrères obéissant au doigt et à l’œil à des labels cupides assoiffés de liasses de billets verts et accessoirement d’air play.

A défaut de constituer unanimement un chef d’œuvre du genre auquel on le rattache et malgré l’éternelle question relative à la personnalité ou plutôt au manque de personnalité vocale de son leader et chanteur Marq Torien, ce premier disque éponyme de BulletBoys qui précisons le, atteindra avec mérite la 34ème place du Billboard 200 s’avère être une production très efficace et non moins bien exécutée et sentie par un groupe qui en 1988 a pu donner à tort la brève illusion que le sleaze rock/hair metal avait encore quelques bonnes années devant lui. Mérite incontestablement une attention des plus particulières tant de la part des fanatiques de la scène metal hollywoodienne que des simples amateurs de bon vieux hard rock efficace et sans fioritures estampillé 80’s.

8 Commentaires

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adrien86fr - 26 Avril 2011: Je dois avouer qu'il y a peut être un peu de ça.. J'attache personnellement quasiment autant d'importance à la musique d'un groupe qu'au folklore rock n' roll qui tourne autour.. Dans le genre gendres idéaux du hair metal, le groupe Nelson est je pense inatteignable, avec Stryper bien sur. J'ai trouvé le 1er BulletBoys sur amazon.fr à un prix raisonnable (5/6 euros).
ZazPanzer - 05 Septembre 2011: Bon j'ai enfin pris le temps d'écouter ce disque !
Verdict personnel : très bon album, auquel manquent peut être un ou deux morceaux qui sortiraient vraiment du lot (je n'ose utiliser le terme "hit"), car l'album, qui propose 10 titres sans fautes est à mon gout un peu trop linéaire. J'ai eu du mal à en retenir quelque chose en l'écoutant distraitement. Ce n'est qu'une fois l'effort de concentration fait que j'ai pu apprécier l'opus à sa juste valeur. De même, la prod de TT est -je trouve- un peu trop sage et léchée pour un groupe qui propose un RNR sentant les aisselles et la bière Fink Brau. Il manque le grain de folie qui fait tout exploser comme sur les deux premiers Dave Lee Roth. Perso j'aurais bien vu une prod plus chaude à la "Metal Health" même si elle aurait alors été un peu datée.
Mon titre préféré : Crank Me Up.
Voilà, j'ai refait le monde ;- ) Merci pour cette nouvelle découverte Adrien.
PS : Carrément affolant le monde qui a défilé dans ce groupe !
adrien86fr - 06 Septembre 2011: 'Welcome ;-) Exact, à l'image de DJ Ashba, entre beaucoup d'autres..
samolice - 25 Juin 2013: Excellent chro Adrien, merci.

Je me souviens que ce groupe s'était fait allumer par la presse qui le comparait à un Van Halen bis. Un peu comme pour Kingdom Come avec Led Zep. J'avais quand même acheté le vinyle et je n'ai pas regretté.
Du bon hard rock Us qui tient encore la route 25 ans plus tard.

Il me semble que l'album a fini platine aux US. One million (hard rock) fans can't be wrong!
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