Héritiers du HC-punk virulent en d-beat de
Discharge, et formé autour de Lee Barrett & Dean Jones, tous deux issus d’
Extreme Noise Terror,
Disgust est un parfait représentant du crustcore, musicalement proche du punk tout en empruntant les vocaux altérés & la lourdeur métallique du grindcore, à l’instar des anglais de
Doom ou des états-uniens de
Disrupt. En 1993, le groupe rejoint l’ingénieur du son Graeme Tollit pour les sessions express de son premier album
Brutality of War, sortant en novembre de la même année pour le compte du célèbre label Earache Records.
A l’image de son titre et de sa pochette particulièrement évocateurs,
Brutality of War est un album aux propos contestataires, basés sur l’horreur et l’absurdité des guerres. Les textes sont exprimés simplement autour d’une idée directrice, tout comme la musique expéditive de la formation britannique. En effet, fidèle à la désinvolture de l’esprit punk,
Disgust lâche un crust sans fioriture, construit à partir de rythmes en d-beat et de riffs basiques, sur une structure binaire en couplet & refrain, agrémentée de breaks et de quelques soli à grands coups de vibrato.
Le couple rythmique Beatty / Barrett envoie ainsi ses tempos propices au headbang, soutenant le riffing punk-hardcore d’Ellesmere / Sumner et la voix bourrine de Jones, avec ses growls si particuliers frisant l’extinction de voix à chaque éructation. Ainsi, depuis
Mother Earth jusqu’à
Life Erased, en passant par l’entraînant An
Horrific End,
Brutality of War ne comporte aucun artifice, expédiant en pleine face son crust durant ses 30 minutes.
Rebelle jusqu’au bout des ongles,
Disgust livre ainsi un album direct, efficace et terriblement destroy. Comblant les fans du crustcore de
Doom (UK) et
Disrupt, et du hardcore/grind british des premiers
Napalm Death et
Extreme Noise Terror,
Brutality of War laissera en revanche tous les amateurs de technique pure et de belles mélodies dans l’indifférence la plus totale.
Fabien.
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