Tout d’abord, pour ceux qui ne connaitraient pas
Betraying The Martyrs, c’est un groupe Parisien de
Deathcore formé en 2008, donc un groupe très récent. Mais ici, «jeune groupe» ne veut pas dire «groupe d’amateurs». En effet, dès 2009, ils enregistrent un premier EP de 5 titres The
Hurt, the Divine, the Light, produit par Stephan Buriez (
Loudblast) assez convainquant et efficace. Le groupe revendiquait leur style à l'époque comme "Christiancore" (en rapport avec leur religion qui leur tient à cœur, mais aujourd'hui le message n'est plus le même). Peu après, les tournées s’enchaînent, dont une en Europe qui fut très positive grâce au très bon accueil dans les pays étrangers. Enfin, avant la sortie de l’album qui fait l’objet de cette chronique, les parisiens ont signé chez Listenable Records (
Gojira, …) et Sumerian Records (
Asking Alexandria,
Born Of Osiris, …). Autant dire que pour un jeune groupe, ils s’entourent de valeurs sûres et se font connaitre déjà très bien. Mais la vie de nos Parisiens n’a pas toujours été rose, ils ont été victimes d’attaques de l’opinion publique, mais ils y ont survécu. Beaucoup les accusent d’être également un groupe trop présent sur les réseaux sociaux. Et depuis peu, on compte de nombreux retards (Sortie de l’album prévue en Mai 2011, puis le 19
Septembre 2011, puis le 26
Septembre 2011 ; Le clip de Man Made
Disaster qui fut décalé par Listenable au dernier moment ; …). Mais tout cela va vite être oublié, car
Breathe in Life s’annonce déjà comme la grosse surprise du
Metal français de cette fin d’année 2011.
Un début d’album tout en douceur avec
Ad Astra, avant le déluge de puissance et de mélodie façon
Betraying The Martyrs. Cette intro, tout en orchestration, est digne d’un
Dimmu Borgir (influence notable de presque tous les musiciens), elle offre une montée en intensité et en émotion et laisse vite place à la première chanson de l’album.
Martyrs commence brutalement, comme un sacré poing dans la face qu’on ne voit même pas venir. La voix d’Aaron sent bon le scream
Deathcore typé Phil Bozeman (
Whitechapel), et là où BTM apporte un nouveau souffle au genre se situe en partie par les parties chant de Victor (Clavier). On a donc là un morceau typique de
Deathcore avec la brutalité qu’il faut, mais également un clavier orchestral et une voix claire qui font de BTM un groupe qui se démarque déjà parmi tant d’autres. On est loin de l’époque du premier EP. Man Made
Disaster arrive très rapidement. Un morceau rempli d’émotion, mais qui possède également une violence inouïe, dont un breakdown qui en fera headbanguer plus d’un. Une chanson assez surprenante, assez différente du reste de l’album, mais toute aussi efficace !
Plus l’album avance, plus on s’aperçoit que l’on a affaire à une nouvelle valeur sûre en matière de
Metal français (et dieu sait comme on en a besoin !).
Because of You possède les mêmes ingrédients, une structure d’une puissance énorme, un refrain chanté très accrocheur et une fin tout en mélodie. S’en suit l’un des coups de cœur de cet album, Tapestry of Me. Les ingrédients ne changent toujours pas, mais l’ambiance de cette chanson est particulièrement intense et différente des autres. Le refrain est une nouvelle fois, de toute beauté, tout comme les parties mélodiques au clavier. Ensuite vient l’interlude instrumental de l’album, Liberate Me
Ex Inferis. Une chanson très surprenante, car après le mélange que BTM nous offre jusqu’à présent, nous voilà avec une rythmique très lente mariée avec de la Dubstep (style d’électro très lent et brutal, particulièrement à la mode de nos jours). Surprenant, mais pas désagréable !
La partie de l’album qui suit nous confirme que l’on a affaire à une valeur sûre qui va faire beaucoup entendre parler d’elle dans les mois à venir. Très légère déception tout de même pour Leave It All Behind (on a l’impression ici que BTM a mal utilisé la recette des autres morceaux qui pourrait devenir légèrement lassante au fur et à mesure. Cependant, la fin du morceau est splendide) et Azalée (ballade exclusivement chantée par Victor, la sonorité est très surprenante pour un tel groupe mais, malheureusement, elle est en désaccord total avec les autres chansons). Mais au contraire, les chansons
Life Is
Precious, Love
Lost et When You’re Alone nous montrent une intensité à son plus haut niveau, portée une nouvelle fois par des mélodies aux claviers splendides et des parties chantées tout aussi plaisantes (particulièrement avec
Life Is
Precious, probablement la meilleure chanson de l’album). On finit donc avec When You’re Alone, la chanson la plus violente. Les deux voix qui s’ajoutent (dont Kevin Traore du groupe
As They Burn) et des riffs particulièrement lourds poussent cette brutalité au plus haut. L’album se termine donc en apothéose.
En conclusion, que dire ? Si ce n’est qu’on ressort totalement surpris de cette écoute, même heureux, car on se prend une vraie claque pendant presque tout le long de l’album. Une si grande maturité pour un groupe si jeune est un vrai exemple. Est-ce que cet album se résume comme un enchaînement de chansons purement
Deathcore ? Non, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce groupe unique (on est bien loin de l’EP de 2009). Leurs multiples influences, leur état d’esprit (dans les textes et les ambiances) et leur sensibilité à la mélodie créent une alchimie jamais vue auparavant. On a donc ici une nouvelle valeur sûre du
Metal français. On attend l’accueil que va recevoir cet album, et on espère le meilleur avenir pour ce groupe unique.
Concernant les paroles, je suis dans l'absolu d'accord avec toi Rotting, mais je préfère, quel que soit le sujet, la qualité des paroles.
Donc un album, pour moi, pas "mauvais" non plus mais absolument pas original et que je n'arrive pas à écouter d'une traite, ni à écouter avec plaisir.
Rien de révolutionnaire effectivement, mais vraiment excellent et une bonne maîtrise de leur style, et un son impeccable.
En revanche, la voix claire me rebut un peu, faut dire que c'est principalement ça qui m'a mis à l'écart du Métalcore pendant un moment x)
Les growls sont superbes, c'est bien bourrin, donc à moyenne dose ça passe très bien :) à grosse dose le chant clair aurait tendance à me saouler par contre.
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