Après la sortie en
1980 de l'album
Lightning to the Nations (également surnommé White Album), de nos jours devenu un classique de la New Wave Of British Heavy
Metal, l'avenir semblait radieux pour
Diamond Head. Le groupe décrocha un contrat avec MCA Records en 1981, un grand pas en avant pour le groupe et en 1982, donnait naissance à son second album, intitulé
Borrowed Time. Après avoir frappé si fort deux ans auparavant, à quoi ressemblerait son retour ? Je vous propose d’y jeter une oreille ensemble.
Une chose est certaine,
Diamond Head offre ici une musique assez différente. La première chose que l’on remarque est la production, ici bien plus léchée et plus propre que sur leur précédente galette. Si vous aimiez le son légèrement approximatif de
Lightning to the Nations, vous risquez d’être assez surpris par cette nouveauté. Autre élément qui change : le tempo. Le groupe ralentit beaucoup sa musique et l’ensemble est bien plus posé. Évidemment, on aura souvent droit à de belles accélérations (comme sur
To Heaven from Hell), mais la tendance est bel et bien au ralentissement. Enfin,
Diamond Head décide sur cet album d’insister davantage sur la mélodie que sur l’efficacité des compositions, là où leur premier album était plutôt brut de décoffrage.
Concrètement, sur
Borrowed Time, nous avons 7 morceaux dont trois dépassent les sept minutes. On retrouve entre autres des versions réenregistrées de
Lightning to the Nations et
Am I Evil?, déjà présentes sur l’album précédent. La production donne une saveur nouvelle à ces morceaux et tout le monde ne sera pas d’accord sur quelles versions sont les meilleures (à titre personnel, j’accroche davantage aux versions originales, plus brutes). En tout cas, ce sont les morceaux les plus rapides de l’album, puisque les autres s’inscrivent davantage dans le style décrit dans le second paragraphe.
Alors que penser de ce disque ? Tout dépendra de vos attentes. Il est certain que si vous vous attendez à un style très similaire au premier album du groupe, vous pourriez être très déçu par le son très propre et par le style bien plus posé.
Diamond Head se montre bien moins fougueux ici et c’est une idée à garder en tête quand on aborde cette galette car sans cela, on risquerait de passer à côté des qualités de l’album. Certes, le propos est ici bien moins musclé, mais il ne faut pas s’arrêter à cet aspect.
Le groupe a exécuté avec sérieux son travail de composition et si
Borrowed Time ne rivalise pas avec son prédécesseur, il marche grâce à ses mélodies mémorables, que l’on retrouve dans les solos, dans le chant de Sean Harris, à qui ce style va comme un gant et les chœurs qui l’accompagnent. Les reprises des deux anciens morceaux tiennent parfaitement la route et l’intro d’
Am I Evil? prend une toute autre dimension, plus puissante et plus imposante que dans sa version originale. Certes, ça ne rend pas ce disque exceptionnel, mais cela est suffisant pour le qualifier de bon album. On pourra en outre reconnaître que certains des nouveaux morceaux ont tendance à tirer en longueur, comme Don’t You
Ever Leave Me, aux deux dernières minutes guère utiles où plus grand-chose n’arrive musicalement.
Au final, si vous êtes à la recherche d’un album posé, mélodique et plutôt calme,
Borrowed Time pourra vous convenir. Maintenant, si vous êtes plutôt en quête d’un album de Heavy brut de décoffrage, rapide et nerveux, il est certain qu’il faudra vous pencher vers d’autres groupes, comme
Battleaxe, par exemple. Et si vous souhaitez avant tout découvrir
Diamond Head, écoutez d’abord leur première offrande, une pépite de la NWOBHM.
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