Le
Doom avait jusqu’ici traversé les ages sans faire beaucoup de vagues, attirant presque exclusivement un gros noyau d’initiés, mais l’avènement d’Internet ainsi que les retours médiatisés de
Candlemass notamment, ont braqué les projecteurs sur une scène peu habituée à être en pleine lumière. S’en suivit une recrudescence de groupes voulant eux aussi montrer leur savoir faire en
Doom et jurant leurs grands dieux que leur amour pour le grand
Black Sabbath datait de
Mathusalem…
Cependant vu le pédigrée des musiciens chevronnés qui forment
Argus, on ne peut leur faire ce procès d’intention. Après une entrée en matière convaincante sur son premier album éponyme, les américains de
Argus signent pour Cruz Del Sur, label italien montant en matière de Heavy /
Doom (
Atlantean Kodex,
While Heaven Wept,...) et proposent Boldly Strided the
Doom (2011), attendu au tournant par les connaisseurs et doté d’une fort belle pochette de Brad Moore.
Le Heavy /
Doom de
Argus navigue parfois dans des eaux (grasses) presque Stoner, rappelant un peu le début de carrière de
Grand Magus, ceci est particulièrement flagrant sur le premier morceau A
Curse on the World, avec sa rythmique principale en béton armé. La voix de Butch Balich comporte d’ailleurs des similitudes avec celle de Janne Christoffersson : puissante et Heavy mais conservant un côté Rock’n’Roll / râpeux.
Epique est un mot parfois employé à toutes les sauces, mais il sied parfaitement à la musique du quintet, notamment sur Durendal, morceau de bravoure au riffing Heavy
Metal très Iron Maiden /
Running Wild. Décidément le cœur de l’album est vraiment le pilier de ce disque avec dans la foulée 42-7-29, où soli héroïques côtoient riffs en acier, passages au piano et refrains marquants. Le titre éponyme montre une facette beaucoup plus Heavy / Speed que ne renierait pas leur compagnon de label
Crescent Shield.
Souvent étalés sur 6-8 minutes, les morceaux de
Argus prennent le temps de réciter les thèmes musicaux, l’apogée de cet exercice ayant lieu sur les 11 minutes de
Piece of Your Smile : avec un gros son de guitare
Death Metal et un growl profond, on obtiendrait presque un morceau de
Funeral Doom sur la première partie. C’est aussi ce qui fait la force de BSTD : une qualité constante du côté le plus
Doom (
Piece Of Your Smile)) comme du côté le plus Heavy (Boldly Strided the
Doom).
Apôtres de la pureté Heavy 80’s, du côté sombre sabbatien et de la production équilibrée entre puissance et authenticité, Boldly Strided the
Doom est pour vous. Sans pour autant livrer un disque extraordinaire,
Argus tire ici le meilleur de son style grâce à des compositions ficelées à la perfection.
Espérons simplement que
Argus ne soit pas surcôté, c’est le risque….
BG
"Qui a dit que le genre était mort?" Pas toi fort heureusement, je t'aurais tiré les oreilles, mais j'entends souvent dire de gens qui aiment donner des leçons que le genre n'a pas évolué depuis vingt ou d'autres calomnies du genre.
Pour ma part en doom trad', en dehors du style particulier de Cathedral, j'ai eu du mal a plonger dans quelque chose de vraiment marquant. Alors j'aime assez ces artistes comme Argus qui, à défaut d'innover, ne manque pas d'inspiration, mais tu vas m'dire, c'est valable aussi pour les autres genres, donc pas de soucis héhé
Et oui il est bel et bien sorti (9,99€), par contre on ne le trouvera pas au Leclerc du coin...
Si j'ai bien saisi, tu n'approuves pas vraiment ce qui ce trame dans le doom depuis 2000, pourtant BG a assuré que tu allais me balancer un paquet d'artistes à couper le souffle!!
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