L’
Argus ou plutôt la Cote
Argus est un truc qu’on se trimbale depuis 1927 et qui donne une valeur aléatoire à nos poubelles à roulettes. C’est intéressant mais, non seulement on s’en bat les oreilles et ce n’est surtout pas le sujet. Notre
Argus à nous voit le jour en 2005 et est autrement moins barbant...Le groupe de Franklin en Pennsylvanie débarque en cette belle année 2013 avec son troisième opus,
Beyond the Martyrs. Un rythme de sorties calé tous les deux ans, faudra qu’on consulte l’
Argus des montres pour voir si tout cela est bien normal...
C’est une fois de plus Brad Moore, connu pour ses collaborations avec Place of Skulls,
Sixty Watt Shaman ou encore Züül, qui se colle à l’artwork de l’album. Il connait d’ailleurs très bien
Argus, puisqu’il c’est lui qu’on retrouve derrière les deux premiers albums du groupe,
Argus (2009) et
Boldly Stride the Doomed (2011). Le dessin est intitulé
Alien Gateway to the Gallery of the
Martyrs et on est dans la continuité de l’artwork du premier opus. L’ensemble est coloré, fourmille de détails et on se surprend même à chercher la signature du graphiste...
Ca commence comme une procession funèbre. C’est lent, y a du vent, le son est cradingue pour la guitare qui nous pond les premiers riffs. On est à la limite du son clair et de la distorsion. Vient se superposer une deuxième guitare avec une mélodie répétitive. Tout ceci nous amenant, en compagnie de la batterie et après une sympathique montée en puissance vers le véritable départ du titre. Là, on change de crémerie pour passer dans un Heavy limite speed, mais pas que. Le groupe sait aussi emprunter adroitement les chemins du
Doom traditionnel, voire de la NWOBHM .
Dans ce
Beyond the Martyrs, la paire de guitariste,
Jason Mucio et Erik Johnson nous fait de temps en temps le coup de l’unisson à la Maiden, comme sur By Endurance We Conquer ou plus flagrant sur quelques parties de No Peace
Beyond the Line et Cast
Out All Raging Spirits qu’on pourrait croire sorties de
Piece of Mind. On devrait d’ailleurs ainsi citer la plupart des titres puisque cette complicité entre les deux six-cordistes est vraiment omniprésente. Niveau soli, c’est technique sans être soporifique, toujours très mélodique.
Argus sait aussi alourdir le tempo comme au bon vieux temps (les couplets de The
Hands of Time Are Bleeding) et lorgne aussi du coté de
Candlemass, voire de
Atlantean Kodex sur The Coward’s
Path et son penchant
Doom épique. Une part plus sombre est aussi développée cette fois ci (Trinity).
Ce qui fait plaisir, c’est que la basse est bien présente et nous claque le baigneur sans vergogne (By Endurance We Conquer). Comme les guitares, le son est assez typé Iron Maiden (No Peace
Beyond the Line). La batterie n’en fait pas trop et l’association rythmique des deux pose bien les bases des morceaux, sur lesquels les guitaristes n’ont plus qu’à s’amuser.
Le chant de Brian “Butch” Balich est au poil, ni trop aigu, ni trop grave et surtout, il ne manque pas de puissance. Son expérience avec son précédent groupe,
Penance, lui a été précieuse.
Pas d’envolées lyriques qui, de toutes façons, auraient fait tâche avec les morceaux proposés ici. On peut aussi noter la partie narrative pendant la fin lourde et lancinante du titre Trinity qui traite de l’arme atomique. Elle est tout à fait appropriée puisque c’est J. Robert Oppenheimer lui même, le père du projet Manhattan et donc de la bombe que l’on entend.
Argus en reprenant d’ailleurs quelques phrases dans ses paroles : Now I’m become death, the destroyer of worlds. De la poésie pure dans un monde de bisounours...
Peu de choeurs hormis quelques OhOhOH d’un gout relativement douteux sur Cast
Out All Raging Spirits, la seule faute de gout du jour.
On a parlé plus haut de la NWOBHM et l’exemple le plus représentatif ici est le morceau Four Candles
Burning, au format plus court que les autres titres de
Beyond the Martyrs, dans une construction très classique, couplet, refrain, couplet, etc. Il n’en reste pas moins excellent. On terminera avec le titre éponyme, instrumental, qui reprend à peu prés tout ce que l’on a décrit plus tôt (hormis pour le chant, bien sûr). L’alternance
Doom Trad/Heavy/passage acoustique étant la encore extrêmement bien maitrisée.
Argus n’a pas inventé l’eau froide mais c’est un groupe qui a su digérer 35 ans d’influences pour en ressortir avec une recette qui tient plus que bien la route.
Enfin un album qui n’est pas surcoté...
Sinon, c'est le troisième album :-)
Je compare avec AK, parce que j'estime que ça a avoir un peu quand même, AK jouant du Heavy teinté de doom et Argus du Heavy Doom, et ils sortent en même temps sur le même label.
Et on parlera bcp plus de AK que d'Argus, bien sûr...
Pour info, sur leur site on peut lire:
"European Tour Dates Announced
I just uploaded some dates for Europe, we don't have all the details in on all these shows so I'll update as I get info. I hope everyone that's interested in seeing is able to make it out to see us on one of these dates. Looking forward to meeting some fans and experiencing Europe again."
Wait and see ...and hear ?
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire