Body

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16/20
Nom du groupe Horskh
Nom de l'album Body
Type Album
Date de parution 19 Janvier 2024
Labels Wire Control
Style MusicalElectro Industriel
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Tension
 02:00
2.
 Do it
 03:05
3.
 Interface
 03:20
4.
 Body Building
 03:40
5.
 XlungX
 03:29
6.
 Curse
 01:09
7.
 Turbine on
 03:51
8.
 Useless animal
 02:44
9.
 Laying down in the mud
 02:31
10.
 Distorted again
 02:42
11.
 It spreads
 02:28

Durée totale : 30:59

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Horskh


Chronique @ JeanEdernDesecrator

25 Fevrier 2024

Pogo sur le dancefloor d'un donjon salace

Le métal industriel c'est comme le blues, un genre musical où la substantifique moelle se trouve figée dans l'ambre d'un âge révolu. Mais depuis quelques années, quelques groupes essaient de donner un coup de jeune au genre, comme Health, Lament Cityscape, ou encore les français de P.H.O.B.O.S. Horskh en fait aussi partie, et est une bonne synthèse de tout ce que peut représenter le métal industriel, entre Ministry, Marilyn Manson, Rammstein et Nine Inch Nails ; si une âme innocente vous demande ce que c'est, faire écouter ce disque sera plus parlant qu'un long discours.

Formé en 2009, ce trio de Besançon est composé de Bastien Hennaut (Chant, guitare, claviers), Jordan Daverio (basse, claviers), et Briou à la batterie. Nanti de plusieurs EP, le groupe a sorti deux albums, "Gate" en 2017, et "l'excellent "Wire" en 2021. Malgré la covid, ils ont eu l'occasion de jouer pour défendre ce dernier, avec des pointures hexagonales telles que Igorrr, Perturbator et Carpenter Brut.

Bastien (chant, guitares, machines) a pris le temps de composer la plupart des chansons, avant de les affiner avec Jordan et Briou, à l'exception de "Do It", né en répete lors d'une tournée. Il est aussi à l'origine de l'artwork, qu'il a créé à l'aide d'une IA ; cependant, il a fait de multiples essais et combinaisons, étudié la manière de générer les images, et approfondi jusqu'à pouvoir obtenir un résultat qui lui plaise, qu'il a ensuite été retravaillé avec un vrai graphiste. C'est Thibault Chaumont (Igorrr, Ulver, Carpenter Brut,…) qui a mixé et masterisé "Body" au Deviant Lab. Ce nouvel album, autoproduit, est sorti le 19 janvier 2024 sur leur propre label.


Je me demandais bien ce qu'ils pourraient faire après un album aussi réussi que "Wire"… difficile de faire mieux dans le genre !
La voie choisie est plutôt un retour fondamentaux d'un Ministry époque "Psalm 69", direct et sans atermoiements. Les morceaux sont courts, chacun est le plus souvent fondé sur une grosse idée forte, un refrain et un break, et au total, les onze titres de "Body" dépassent tout juste la demi-heure. Mais la densité de chaque titre donne l'impression que le temps passé dans la bulle de l'album a été littéralement comprimé.

Des titres comme "Body Building" ou "Turbine ON" sont dépouillés à l'extrême, exosquelette qui bouge mécaniquement à l'infini autour de son mantra, représentatifs de la direction prise par Horskh sur ce disque. On peut y voir une quadrature du cercle avec comme points : humain, société de consommation, obsession de la performance et machine.

Un morceau au groove inoxydable comme "Do It" met en valeur la facette EBM (Electronic Body Music) du groupe, qui pourrait tout à fait finir sur le dancefloor d'un donjon salace. Sur "Interface" ou "Laying Down in the Mud", apparaissent aussi des racines plus torturées, à chercher du coté du grunge, une des influences du combo. Le groupe se permet des surprises pince sans rire, comme "XlungX" qui ne se fait vaporeux que pour mieux vous perforer de manière frénétique. Comme sur leur premier album, un intermède zarbi avec quelques notes obsédantes, ici "Curse", coupe l'opus en deux avec un gros point d'interrogation.


L'emballage sonore concocté par Thibault Chaumont est aussi puissant que sophistiqué, avec au centre un trou noir d'EBM halluciné : le beat est la colonne vertébrale des compositions, kick et snare se pompent l'un l'autre, dans une orgie de compression, avec une texture très travaillée. C'est surtout dans les breaks, roulements et petites finesses pas digitales que le batteur Briou s'extirpe de la toute puissance du beat. Bastien Hennaut et Jordan Daverio se partagent les parties de guitares : les riffs sont massifs et ultra simples, leur son et leur distorsion sont synthétiques mais chauds comme un circuit intégré qui crame. Il semble y avoir peu de mélodies au premier abord, dans ce désert de câbles électrifiés, mais elles n'en sont que plus pernicieuses. Les samples et les ambiances sont plus discrets que sur "Wire", sauf à certains moments stratégiques où ils prennent tout l'espace avant de s'évanouir.
Bastien Hennaut pousse vers les extrêmes la version cybernétique de lui-même, augmenté au niveau des cordes vocales par un bon nombre d'effets distorsifs. La rage et l'humanité transparaissent, dans la façon dont ses cris plaintifs se perdent dans l'espace, malgré ces traitements déshumanisants ("Tension", "Useless Animal").
Le point final de l'album est étrange au possible avec un "It Spreads" déconstruit, expérimental et d'une obscurité sans espoir, avec un titre pareil, ça fait penser à une bande son anxiogêne à coller sur le flip du début de la période covid, par exemple.


Autant j'étais rentré comme dans des chaussons en kevlar dans l'étrangeté sophistiquée de leur premier codé "Wire", celui-ci m'a dérouté par sa simplicité et son aridité. Cependant, au final, j'ai fini par l'aimer presque autant, alors que j'avais aux premières écoutes, avouons-le, une petite déception ; ce n'est pas un deuxième "Wire", et l'évolution musicale du groupe est logique. Horskh confirme avec "Body" son talent pour réinterpréter un genre, le metal industriel, qui n'a pas encore fini son histoire, et en deviendrait même, sait-on jamais, une valeur sûre.


1 Commentaire

3 J'aime

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Molick - 25 Fevrier 2024:

Très bon ce Horskh, le précédent était déjà fort sympathique. J'aime beaucoup la vibe 90's de leur rock indus qui me fait penser à du NIN ou du Pitchshifter.

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