Actif de 1987 à
1994,
Necropsy fait partie de ces tous premiers groupes deathmetal issus de Finlande aux côtés de
Xysma,
Funebre,
Phlegethon,
Belial ou
Amorphis, j’en passe et des meilleurs. Tout comme ses furieux compatriotes d’
Abhorrence ou
Rippikoulu, pour ne pas en citer toute une flopée, le groupe originaire de Lahti ne sortira quant à lui aucun album complet, en restant sur une carrière remplie de démos et EP. Sa réalisation la plus marquante de cette période reste à mon sens son remarquable EP
Never to Be Forgotten paru sous la bannière de Seraphic
Decay Records, l’un des spécialistes des vinyles EP deathmetal au début des années 90 aux côtés de Relapse Records. Pourtant prometteur, le groupe disparait ensuite durant de longues années, jusqu’en 2008 précisément.
Quatorze années après sa séparation,
Necropsy effectue son retour, grâce à la volonté des frères Janne et Tero Kosonen, respectivement guitariste et growler, seuls rescapés de la formation originelle. Remis uniquement sur rails pour assouvir ce plaisir manifeste de jouer du deathmetal dans la grande tradition, le groupe au line-up rapidement complété sous forme de quintette prend trois ans pour écrire et enregistrer enfin son premier album après tant d’années, signant parallèlement avec le tout petit label finnois Tritonus Records pour la sortie du bien nommé
Bloodwork en été 2011.
A l’image de sa pochette sans aucune prétention,
Bloodwork renferme un deathmetal sans artifice ni fioriture, seul prétexte à une déjection d’hémoglobine durant ses quarante minutes. Le niveau technique de nos interprètes a en revanche considérablement gagné depuis leur retour, l’articulation parfois perfectible ou timide des débuts laissant place cette fois-ci à des rythmiques d’une précision remarquable,
Necropsy larguant des titres comme les excellents
Ritual Bath et Sublime Indifference suffisamment tranchants pour hacher menu les victimes les plus récalcitrantes.
Si certaines formations d’attaque après tant d’années comme
Goreaphobia ou
Interment sont délibérément ancrées vers le passé,
Necropsy s’inscrit quant à lui plus manifestement dans l’air du temps, tout en restant imprégné de cette culture typique du début des années 90. On se retrouve ainsi face à un cocktail détonnant, dégageant la force et le parfum old school de
Blood Red Throne ou
Bloodbath, la férocité et le côté plus tapageur de
Deranged, ainsi que le groove et le dynamisme des jeunes anglais de
Cerebral Bore, le tout servi par une production au poil, qui ferait rougir nombre de célèbres ingénieurs actuels.
Exploration through the
Flesh aux leads & accélérations fulgurantes, All my
Dead Friends et Issue with
Eyes aux saveurs mélodiques typiquement finlandaises,
Ritual Bath aux riffs tranchants, Sublime Indifference aux rythmiques fracassantes, ou encore les géniaux Constrained Murdermind et Cleaverland tout aussi percutants, sont ainsi autant de preuves du talent & du savoir-faire indéniables de
Necropsy, et de son efficacité à toute épreuve, sans compter le growl au vitriol de Tero Kosonen complétant idéalement cette rythmique lourde et ce riffing tout aussi imparable.
Sans détour ni prétention, la bande emmenée par son compositeur Janne Kosonen renvoie en cette année 2011 un bon paquet de formations deathmetal au placard avec un
Bloodwork inattaquable. Ici, ni un côté démonstratif ou au contraire une adoration vers le passé sont de mise,
Necropsy se contentant d’envoyer du lourd avec une efficacité et une précision redoutables, sans recherche d’une originalité à tout prix.
Bloodwork est simplement un album possédant la couleur du sang et dégageant une terrible odeur de souffre, nous donnant une sacrée définition d’un deathmetal sans artifice, et comptant à titre personnel parmi mes gros coups de cœur du cru 2011 et parmi les disques qui vieillissent si bien sur ma platine.
Fabien.
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