Bloodstone

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16/20
Nom du groupe Sycomore
Nom de l'album Bloodstone
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2020
Style MusicalSludge Metal
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Bloodstone (Intro)
 01:36
2.
 Over My Shoulders
 03:33
3.
 Forever Old
 04:15
4.
 Power Of Romance
 03:33
5.
 Knight Coat
 06:42
6.
 Fifty-fifty
 05:15
7.
 Fireball
 03:17
8.
 The Enemy
 06:02
9.
 The Web
 06:20

Durée totale : 40:33

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Sycomore


Chronique @ JeanEdernDesecrator

01 Fevrier 2020

Un bon esquimau parfum Enclume


"Un anorak te manque, et tout est dépeuplé." Proverbe esquimau, 1975


Ce conseil donné par une sage centenaire Inuit alors que je partais sans mon anorak jouer aux boules de neiges au Pôle Nord (à 6 ans, on se fixe de vrais objectifs), m'a évité une semaine de morve au nez. Ma grand-mère me renvoya faire piteusement demi-tour vers un bol de chocolat chaud. C'est dire qu'un anorak ne se remplace pas facilement.

Si Anorak, le talentueux groupe nordiste, est bel et bien perdu pour la France après trois excellents albums de toutes les couleurs du sludge/thrash/neo/hardcore/grind qui Converge, Mastodonne ou Carcasse, on y a gagné d'autres vêtements musicaux pour se réchauffer l'hiver.

Sycomore, formé en 2015 autour des rescapés le batteur Guillaume Maillard ,Tim Drelon qui a troqué la basse contre et la guitare et le chant. Le bassiste Desta ayant complété le line up. Le premier Lp "Phantom Wax " a repris la plupart des éléments présents dans Anorak, en étant plus focus, dans un unisson puissant, avec une touche de Gojira en sus.
Le deuxième album "Nectar", à la pochette chamarrée comme un plateau de fruits tropicaux, est sorti en 2018. On y voyait un allégement sensible de la charge de poudre, sans pour autant délaisser les accès de brutalité, et des interventions de chant clair parfois planant façon stoner. J'ai pensé à un mélange de Mastodon et Kruger, enrichi de plein d'éléments disparates au gré des plans.

Avec une récente signature sur le label Argonauta et une tournée en 2019 qui les a amenés jusqu'en Espagne, Sycomore enchaîne une troisième grossesse à peine le moule refroidi. Et on pouvait légitimement se demander quelle direction les Amiénois prendraient après deux LP si différents.

Le groupe opère clairement un retour à la formule de son premier album "Phantom Wax" : puissance, simplicité et concision. Sycomore joue comme un vrai trio, en allant à l'essentiel. Chaque titre tourne sur des riffs copains comme cochons en petit comité. Parfois en lourdeur massive, comme sur "Over my Shoulders", dont les vocaux parlés donnent un air de Machine Head vicié ou "Fifty-fifty", moitié noise, moitié sludge metal.
Sur le site du groupe, après tout, Sycomore se revendique sobrement Sludge Crossover. Le coté crossover s'entend par les riffs typiquement hardcore-metal qui parsèment ce troisième disque, mais il s'entend aussi comme mélanges, chemins de traverse, entre ses racines et d'autres styles : noise, grindcore ("forever Old"), groove metal ascendant Biohazard (The Enemy", taillée pour le live et les moshpits ), etc... Cela donne à chaque titre une couleur particulière.
L'album est assez porté sur le mid tempo, tantôt lourd écrasant à la Unsane ou groovy à la Helmet , tantôt heurté et destructuré (la fin chaotique de "The Web").

A tout moment, Sycomore se réserve le droit de vous lâcher une grosse enclume de Damoclès sur la gueule, sous forme de violentes accélérations death/grind ("Forever Old, "Knight Coat",...). J'en profite pour louer la qualité des blasts, qui n'ont rien avoir avec les bouillies de baguettes d' hyperactifs sous stéroïdes recalées à coups de quantisation qui polluent nombre de disques actuels. Ceux de Guillaume Maillard sont dynamiques et vivants, presque organiques et, chose rare, on arrive à décomposer à l'oreille la répartition des coups. D'ailleurs, ses parties de batterie riches et variées apportent tout ce qu'il faut pour relever l'assaisonnement des compositions.
Le chant est peut-être un poil en deçà du reste, mais bétonne à mort, ce qui est le lot de 95% des trios à guitariste-chanteur. Il est bien nécessaire pour quand on a juste deux bras et un gosier de privilégier une priorité. Il y a moins de chant clair que sur le deuxième album "Nectar", mais les quelques lignes mélodiques dont le timbre m'évoque celui d'Away de Voivod, donnent des espaces de respiration bienvenus dans cette musique aussi sombre et étouffante que l'artwork abstrait de la pochette.
Le parties de guitares couvrent un large éventail de territoires, servies par un bon gros son bien badass. Seules certaines harmonies, arrangements ou certains breaks sont ostensiblement doublés, le rendu de la partie six-cordes étant massif le reste du temps.

Si les premiers titres de l'album sont tournés vers l'efficacité, quitte à manquer un peu de folie, les titres de la deuxième moitié sont plus tordus, tels le furibard death sali d'accords dissonants "fireball" , l'enlevé et groovy "the enemy", où l'importance de la basse m'a rappelé nos regrettés Sleeppers nationaux.
Il y a aussi quelques moments plus légers comme le refrain engageant de "Power of Romance", qui devrait pouvoir se chanter en choeur avec le public en concert. Car il est évident que cet album a été réalisé avec le souci d'être joué live.

Ce troisième album de Sycomore, s'il pouvait apparaître au premier abord comme une régression, est plus une relance en revenant sur ses fondamentaux. Il laisse augurer de sacrés bons gigs et un quatrième album encore meilleur, s'il arrive à révéler toute son âme.


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