Bloodlands

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Truth Corroded
Nom de l'album Bloodlands
Type Album
Date de parution 22 Mars 2019
Style MusicalThrash Death
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 To the Carnal Earth (ft. Terrance Hobbs)
 04:20
2.
 The Leeches Feed (ft. Ryan Knight)
 04:17
3.
 Conquest of Divide
 04:27
4.
 Victims Left Lepers
 04:23
5.
 Bloodlands
 00:32
6.
 The Storm
 05:49
7.
 Of Open Eyes and Willing Hands
 02:45
8.
 The End of He Who Reigns
 04:11
9.
 I Once Breathed (ft. Stephen Carpenter)
 09:44

Durée totale : 40:28

Acheter cet album

 buy  buy  29,35 €  buy  buy  33,82 €  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Truth Corroded


Chronique @ Formetal

05 Mai 2020

« La mode se démode, le style jamais. » (Coco Chanel)
Il est des groupes qui ont le vent en poupe et qui réussissent à se faire un nom dans le monde très exigeant du metal, en l'espace de quelques albums seulement. Non pas que leur succès soit usurpé, mais un peu comme s'ils s'étaient retrouvés du bon côté de ligne, au bon moment ; cette ligne exigue qui définit ce qui est à la mode de ce qui ne l'est pas. Par exemle, actuellement, lorsque l'on évoque les noms de Gojira, Lamb of God ou The Black Dahlia Murder, tout le monde (metalleux bien entendu) semble uni par le même sentiment de connivence qui signifie que l'on a compris de quoi il retournait. Par contre, si je vous dis Truth Corroded....

Et pourtant, s'il est bien un groupe talentueux et pugnace dont le travail n'est pas reconnu à sa juste valeur, c'est bien le cas de ce combo australien. D'ailleurs, depuis le très abrasif « The Saviours Slain » sorti en 2013, voilà près de six ans que ce gang originaire d'Adélaïde n'avait plus rien produit. Au regard de la fréquence de leurs précédentes sorties, oscillant plutôt autour des 2-3 ans, on pouvait légitimement se demander si ce groupe n'avait pas finalement décidé de jeter l'éponge. La faute peut-être à une notoriété qui peine à décoller, malgré leurs efforts à produire des albums de qualité et de nombreuses tournées en compagnie de grands leaders de la scène metal comme Suffocation, Nile ou même Sepultura. Et effectivement, si ce groupe riffe à tout va depuis plus de vingt ans, avec pas moins de 6 albums au compteur, force est de constater que ces wallabies sont, à l'heure actuelle, bien moins connus que leurs compatriotes de Mortal Sin, Bel'Akor ou Deströyer 666 pour ne citer qu'eux. Pour autant, je ne peux que vous conseiller de porter une attention toute particulière à leur dernier opus en date : Bloodlands (mars 2019).

Tout d'abord, cet album se présente sous les traits d'une pochette méchamment aguicheuse, à mon goût la plus réussie et évocatrice de la discographie du groupe, signée Gary Ronaldson (Benighted, Misery Index, De Profundis). Celle-ci est très bien avantagée par un visuel couleur de feu, évoquant un rituel tribal et morbide, qui sied bien au style de la musique pratiquée par le combo : du death groovy et carré, mâtiné de thrash véloce et accrocheur.
Notons aussi que le groupe, coutumier des changements de labels, a cette fois choisi de confier la promotion de son dernier rejeton au mastodonte américain Unique Leader Records que l'on ne présente plus, mais surtout dont les réalisations notoires en matière de metal extrême sont légion (Exocrine, Dawn of Demise, Gorod, Hideous Divinity, etc.). Nul doute que ce choix devrait leur permettre une bien meilleure visibilité, tant en matière de promotion qu'en produits dérivés et merchandising.

Mais trêve de considérations commerciales, parlons plutôt musique. Si leurs précédentes productions étaient fortement ancrées sur une base thrash extrême, façon Chimaira, The Haunted, Dew-Scented ou encore Exhorder (pour les plus anciens d'entre nous), Truth Corroded intègre à son Bloodlands, sur une base musicale toujours aussi thrashy, des sonorités qui empruntent plus ostensiblement au death metal, alternant passages lourds ou carrément brutaux en nous assénant des accélérations foudroyantes (« To the Carnal Earth », les démarrages toniturants de « Of Open Eyes And Willing Hands » ou de «The end of He Who Reigns » ). ll faut dire que, outre sa formation de base composée entre autres de l'excellent guitariste Chris Walden, Jason North et sa voix douce comme du papier de verre a su diablement s'entourer de musiciens de grand standing pour nous concocter un tel album, capable de concasser des cervicales jusqu'à leur dernier craquement : la simple énonciation de Terrance Hobbs (Suffocation, Mortuary), Ryan Knight (Arsis, The Black Dahlia Murder) ou le marteleur Kevin Talley (Dying Fetus, Six Feet Under, Khasm), nous indique aisément que la déflagration qui va nous être servie risque de secouer. Mais attention, n'allez pas imaginer non plus que l'album sonne comme un album de pur brutal death, car ce n'est pas du tout le cas. Si l'allure imposée est souvent frénétique à coup de blasts et de double pédale, Bloodlands lâche régulièrement des passages mid-tempi plombés et surpuissants (les titres sus-cités, « Victim Left Lepers ») ou bien sait se faire plus groovy, notamment avec des refrains imparables et rapidement mémorisables (« The Leeches Feed », « Conquest of Divide ») qui fleurent bon les teutons de feu Dew-Scented. Et bon sang que c'est bon !

On aura même droit à quelques accords de guitare claire par l'intermédiaire du court éponyme « Bloodlands » qui sert finalement d'intro à ce qui est pour moi un des morceaux phare de l'album, « The Storm », emblématique de toute la puissance et de la musicalité que le groupe est capable de produire en jouant sur l'aternance des passages death/thrash/heavy. De manière discrète mais néanmoins savoureuse, nous pourrons aussi y entendre ça et là une voix féminine en fond que l'on retrouvera aussi sur « I Once Breathed », dont les interventions apportent un souffle de douceur bienfaisant, presque réconfortant.

Vous l'aurez compris, Bloodlands sait se montrer brutal mais est également capable d'être subtil et très musical. L'apport pour cela d'un Stephen Carpenter (Deftones) explique aussi ce relent de groove et de musicalité, comme sur le véritable morceau de bravoure heavy/death de plus de 9 minutes 30 ("I Once Breathed") qui vient clôturer l'album de manière dantesque, dans une atmosphère épico-atmosphérique somptueuse et tout à fait inattendue pour le genre. En guise de petit bémol, ce titre aurait sûrement gagné à s'arrêter aux alentours des 6-7 minutes, les trois dernières traînant un peu en longueur et n'apportant plus grand chose de neuf, si ce n'est une impression de redondance qui amenuise l'intérêt que celui-ci promettait au départ.

Outre ce détail, on peut tout de même se dire que ces expérimentés et tenaces Australiens, dans un quasi anonymat en nos contrées, nous ont livré un album de thrash/death de très grand calibre, que je conseille à tous les metalleux en quête de puissance et de feeling musical. Alors, prévenez vos voisins et votre entourage, car si vous ne connaissez pas encore ce groupe, vous risquez bien de sauter comme des kangourous à l'écoute de ce Bloodlands.

3 Commentaires

8 J'aime

Partager
Goneo - 07 Mai 2020:

Voilà un groupe que j'ai découvert avec cet album, et surtout grace à leur signature chez Unique leaders (un label que j'aime bien et que je suis de près). Tout à fait d'accord avec ta chronique, Truth corroded déploi une sacrée force de frappe bien aidé par une prod béton. Je mettrai la même note, par contre cela vaut quoi par rapport à celui ci leurs précédentes réalisations ?

Formetal - 07 Mai 2020:

Je ne connais pas leurs premières productions. Je possède Saviour slain et j'ai écouté Worship. Ils sont bons aussi, dans la même veine. Saviour slain est rapide et agressif. Il ne te décevra pas, mais je lui préfère tout de même Bloodlands qui tourne en boucle en ce moment: plus varié, plus émotionnel. Mais j'ai lu des avis qui disaient le contraire... Alors, comme toujours, le mieux est de se faire sa propre idée.

Goneo - 08 Mai 2020:

Ok merci faudra que je me penche dessus.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire