Fort d'un premier album éponyme en 2013, d'un EP 4 titres très intéressant "
Endless Howl", paru l'année dernière le quatuor
Barishi originaire de Brattleboro, (Vermont États-Unis), revient avec un nouvel album intitulé
Blood from the Lion's Mouth, plus mature et convaincant que le très bon éponyme. En effet, le groupe misera sur un son vintage plus massif voir moderne, réussissant l'exploit de mettre en valeur une instrumentation aux relents psychédéliques des années 70. Tout cela avec un sens inné du détail dont des atmosphères, mélodieuses ou brutales suivant le morceau et faisant mouche à chaque fois.
Avant de commencer la lecture de ce ténébreux manifeste de
Metal hypnotique et alambiqué, faisons les présentations du groupe. À commencer par les trois fondateurs: Graham Brooks à la guitare, Jon Kelley à la basse et Dylan
Blake à la batterie. Le trio sera vite rejoint en
2012 par le chanteur Sascha Simms, véritable frontman au style épileptique et au chant crié proche de celui des vocalistes de groupes du genre
Metal expérimental appelé aussi Djent, tels que The Dilinger
Escape Plan,
Meshuggah, ou lorgnant vers le Black avant-gardiste d'un
Vulture Industrie et
Arcturus des débuts.
Que nous réserve donc ce
Blood from the Lion's Mouth? Tout d'abord ne cherchez pas une quelconque intro ou des long morceaux à tiroirs représentatifs du
Metal Prog, il n'y en a point. L'album débute par "Grave of the Creator" à la lente intro montant crescendo puis part sur des rythmes lourds et rapides qui dès 2:44 ralentiront pour nous servir un break où des interventions de guitares de Graham Brooks, viendront tisser leur toile pour un rendu très technique et professionnel. Le titre suivant, "
Master Crossroads, Baron
Cemetery" soutenu par ce même chant criard, nous plongera dans les abîmes avec une atmosphère angoissante, et cela dès les premières notes. Quant à la piste suivante "Bonesetter", elle nous fera voyager vers les frontières du Black
Metal Atmosphérique, avec son intro progressant lentement vers un tempo plus enlevé le tout accompagné des cris et vocalises démoniaques de Sasha Simms.
Dans un registre similaire et plus enlevé, nous aurons le titre "The Great Ennead" doté de guitares incendiaires et techniques soutenues par une rythmique et un
Blast Beast dévastateur, le tout appuyé par le chant écorché et possédé de Sasha Simms tout à fait dans son élément, tout comme son compère et guitariste Graham Brooks.
Par moments le groupe adoucira son propos avec une section rythmique plus lente en mid-tempo, comme l'atteste le très atmosphérique et presque lancinant "
Dead Move in
Silence". Le titre commence lentement par une longue intro instrumentale, dévoilant de légères harmonies de guitares, accompagnées d'un son de basse ronde. Au bout de plus de la moitié du morceau arrive un chant crié, s'insinuant progressivement, sur un couplet refrain répétitif et qui s'étendra jusqu'à la fin de 6:01 interminable minutes. Certains titres se distingueront par une rythmique lourde empruntée aux groupes tels que
Tool, et
Mastodon, à commencer par "The Deep", aux passages noirs, voire âpres ou mélancoliques, donnant cette impression de combat entre anges et démons. Pour conclure cette écoute, je mentionnerais bien "The
Spectral Order" avec ses accélérations de batterie en polyrythmie, soutenues par un riffing abyssal et répétitif, idéal pour conclure ce manifeste de
Metal Progressif, barré et tourmenté.
Barishi, avec
Blood from the
Lion Mouth, nous invitera au voyage dans les abîmes les plus sombres, en nous proposant des morceaux percutants au chant tourmenté, parfois plus lents, limite Black Atmosphérique mêlant intelligemment riffs et harmonies de guitares sépulcrales accentués par un chant mélancolique et plaintif. Sans oublier une instrumentation très technique et bien exploitée, ce qui donnera plus de substance à l'ensemble de l'opus.
Au final, cet album pourrait intéresser les fans de
Metal tumultueux tel que celui des groupes de Rock Psychédélique comme The
Baroness, ou du genre
Metal Progressif déstructuré (Djent) et aussi varié qu'un
Hail Spirit Noir, voire
Ihsahn et Dilinger
Escape Plan, surtout au niveau du chant crié où du côté d'Anekdotem pour le côté atmosphérique et mélancolique.
Assez d'accord avec toi au sujet des morceaux, mais comment explique tu la note que tu donne à l'album ?
J'ai noté 15/20, car sans être un chef d'oeuvre ou un incontournable du genre, cet excellent album possède assez de points fort et d'élements originaux pour que je lui accorde cette belle note.
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