Ah, le war metal. Cette bande de poètes doux et rêveurs qui chantent l’union, la tolérance et la paix.
Caveman Cult fait partie de ces chantres de l’amour et nous ravit les sens de ses sérénades bucoliques depuis 2014 et sa première démo auto produite,
Rituals of Savagery.
Après trois ans d’hibernation depuis le dernier EP, Supremacia
Primordial, il était grand temps de repartir à la chasse, et nos
Neanderthal sortent de leur caverne pour nous offrir leur second rituel « longue durée » (avec seulement 21 minutes, les guillemets sont de rigueur…),
Blood and Extinction.
Vous l’aurez bien évidemment compris, les Américains font partie de ces quelques hordes qui essayent de repousser les limites de l’extrême et pour qui la musique semble uniquement s’apparenter à une volonté d’annihilation totale.
Déjà, l’artwork cradingue et le logo clouté dans la grande lignée de
Conqueror ne laissent que peu de place à l’imagination, et pour le coup, si les noms de
Black Witchery,
Revenge, Sarcofago et
Bestial Warlust vous parlent, vous devriez prendre un sacré pied.
On a donc sans surprise un black bestial avec un accordage très grave et un riffing aussi simplissime qu’irrésistible qui défonce tout sur son passage (d’ailleurs, un deuxième gratteux est venu grossir les rangs de la tribu et ça s’entend), un déferlement de sauvagerie primaire complètement jouissif, gros coup de massue dans la gueule qui, à chaque impact sonore, transforme un peu plus notre crâne en une bouillie sanguinolente dans laquelle surnagent quelques morceaux de cartilage et de cervelle.
Dire que
Blood and Extinction va plus loin que
Savage War Is Destiny ne me semble pas très judicieux tant le premier massacre des Floridiens était radical et extrême, néanmoins, ici, le son est bien plus profond et puissant, descendant encore plus dans les graves, décuplant l’impact de ces riffs terrassants, désormais parfaitement discernables, et aidant les hurlements à se détacher plus nettement de l’ensemble. Certains regretteront peut-être l’aspect plus cru et chaotique de l’album précédent, mais c’est un fait : avec ses 21 petites minutes au compteur, ce nouveau blasphème est encore plus ramassé et efficace. Un blast lourd et assommant vient nous exploser le crâne du début à la fin, martelant des riffs graves, baveux et headbangants dont l’écho grondant donne l’impression que
Blood and Extinction a été enregistré dans une grotte sombre à des kilomètres sous terre, les éructations sauvages d’ Alvar Antillon alternent leurs insanités sanglantes en anglais et en espagnol (Conquistador de Hierro me rappelle
Morbosidad) et quelques soli infernaux viennent éjaculer leur notes hurlantes sur ce magma musical pour parachever le tout (le début d’
Eternal Warfare, tellement jouissif, la fin de Violencia Arraigada, Putrid
Earth).
Alors oui,
Caveman Cult, c’est du bourrin de chez bourrin, c’est ultra répétitif et il n’y a pas énormément de variations musicales, mais pour le style, nos hommes des cavernes font tout de même preuve de quelques subtilités – attention, le terme est à prendre avec des clous rouillés ici – parvenant à éviter l’écueil de la linéarité totale (le début d’
Eternal Warfare avec son solo hurlant, les hurlements grinds de Plunder and Bondage, un
Cannibal Feast encore plus rapide et intense que le reste de la galette). On peut donc dire que ce dernier méfait reste relativement facile d’accès pour le style, et que tout en restant intègre à leur ligne de conduite, les quatre chasseurs de Miami parviennent à arracher des membres et broyer de l’os avec une folie meurtrière relativement méthodique et contrôlée.
Vous l’aurez compris,
Blood and Extinction n’en reste pas moins un condensé ultime de black bestial barbare et sans pitié, une ode à la destruction totale, les Américains poursuivant sans pitié leur inexorable œuvre de laminage et d’annihilation comme si leur survie en dépendait.
Avec des prédateurs comme ceux-là, pas étonnant que les mammouths aient complètement disparus de la surface de la Terre. Ici, on ne parle pas des Cro Magnon mais bien des balbutiements des premiers homo erectus, à une époque où seule la loi du plus fort régnait et où les conflits se réglaient à grands coups de gourdin dans la gueule. Uuuuuuugh !
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