Articulé autour d’Andrew D’Cagna aux chants, de Quinn Lukas et Jesse Scott aux guitares, de James Babcock à la basse et de
Noah Skiba à la batterie, Ironflame est un groupe originaire de l'est d'Ohio et de l'ouest de la Pennsylvanie qui, avec ce
Blood Red Victory, son, déjà, troisième album en, à peine, quatre ans d’existence, nous propose de découvrir un Heavy Speed
Metal traditionnel passéiste.
A l’instar d’un certain nombre, dont d’aucuns, à commencer par moi, souhaiterait qu’une telle propension au dépouillement musical nous rapprochant toujours plus de l’essence originelle deviennent la norme, Ironflame cultive une simplicité jamais bien loin d’une efficacité assez redoutable et jamais bien loin, non plus, d’une authenticité tout aussi prépondérante en une expression épurée de toutes fioritures inutiles. D’ailleurs dès les prémices d’un vif et enlevé
Gates of Evermore, le quintet a déjà conquis son auditoire. Les remarquables Honor Bound et Seekers of the Blade viendront clôturer une première salve d’une séduisante vélocité et intensité. Le plus posé
Blood Red Cross, aux passages, et notamment l’entame, très britanniques (Iron Maiden), viendra, lui aussi, nous satisfaire. Tout comme un Grave and
Thunder au préambule très saxon (Accept) et au tempo moins vif. Citons, pour terminer cette liste non exhaustive, le splendide Grace and
Valor sur lequel les accélérations introduites par de parcimonieuses séquences de doubles grosses-caisses sont juste superbes.
Concernant les points qui pourraient, peut-être, être de nature à gêner un tant soit peu les majorités bien-pensantes évoquons ce mixage où parfois les basses seront discrètes même si, pour être tout à fait honnête, ce traitement, dont Andrew D’Cagna est l’un des principaux, si ce n’est le principal, artisan cadre parfaitement avec l’aspect délicieusement sobre et direct de cet ensemble. Et puisque nous en sommes à parler d’Andrew D’Cagna abordons ses chants dont certaines intonations nous rappelleront assez souvent celles de Matthieu Kleiber (
Karelia). Autant dire qu’il pourrait ne pas contenter tout le monde.
Notons aussi le soin avec lequel le groupe aura choisi d’illustrer ce nouvel opus. Cela dit, un simple coup d’œil à leurs autres productions, confirmera cette tendance à faire appel à des artistes de talents. Pour ce
Blood Red Victory c’est une des œuvres de l’Anglais Alan Lathwell, une esquisse baptisée
Demon Sword, qui aura été sélectionné. Dessinateur spécialisé dans l’Heroic-Fantasy, on peut retrouver pas mal de ses travaux aux frontons de réalisations diverses (livres, affiches, cartes à collectionner…). On peut d’ailleurs voir une autre de ses ébauches ornant le Conquer de
Rocka Rollas.
En faisant le bilan des différents atouts de ce disque, nul ne sera véritablement étonné d’apprendre qu’un puriste tel que Matt Rudzinski, dont l’intérêt pour les musiques aux qualités loin des canons actuels les plus inutilement rutilants n’est plus vraiment à prouver, et ce notamment fort de son travail au sein de ses deux labels que sont Tribunal Records et Divebomb Records, se soit intéressé aux Travaux d’Ironflame et ait décidé de soutenir le groupe.
Avec ce
Blood Red Victory, Ironflame nous livre donc un album dont il serait surprenant qu’il ne parvienne pas à séduire les adeptes convaincus des
Riot,
Nocturnal Rites, du Europe d’autrefois ou de Traveller. Un album hautement recommandable en d’autres termes.
Merci pour la chronique qui donne envie d'y jeter une oreille attentive.
Par contre, pour le style musical, on passe de Power Mélodique (fiche du groupe) à du Heavy Speed Métal traditionnel passéiste !!
Je ne regarde jamais dans quel style sont classés les groupes ici, je préfère me fier à mes oreilles.
Après, si tu veux juger par toi-même je viens de rajouter la vidéo de Seekers of the Blade à ma chronique. Tu pourras te faire ton propre avis...
Toujours ces soucis d'appellation. Le mot passéiste étant plus un qualificatif qu'autre chose ne se justifie pas à mon humble avis dans le definition.
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