Bloem

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17/20
Nom du groupe Fluisteraars
Nom de l'album Bloem
Type Album
Date de parution 28 Fevrier 2020
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Tere Muur
 05:28
2.
 Nasleep
 07:44
3.
 Eeuwige Ram
 06:21
4.
 Vlek
 07:02
5.
 Maanruïne
 07:04

Durée totale : 33:39

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Fluisteraars


Chronique @ Icare

27 Avril 2020

Un vent de liberté frais et salvateur souffle sur la musique de Fluisteraars, galvanisante et tout simplement belle

Fluisteraars, ou les chuchoteurs. Effectivement, depuis maintenant treize ans qu’il est actif, ce combo hollandais est plutôt discret, même si ses deux premiers albums, Dromers et Luwte, ont rencontré un succès certain dans l’underground en mélangeant habilement black metal traditionnel et sonorités plus aériennes et mélodiques.
Bloem est leur troisième album et sort une fois encore sur Eisenwald Tonschmiede. Le titre de l’oeuvre – Fleurs – et la pochette, aux antipodes des clichés black metal habituels, ne manqueront pas d’intriguer le lecteur qui découvre le groupe avec cette chronique et je ne saurais que trop conseiller à ce dernier de mener plus avant son exploration en s’immergeant dans ce qui reste l’essentiel chez un groupe de metal, à savoir la musique.

Tere Muur ouvre le bal, sonnant comme une sorte de true black metal solaire, étrangement mélodique, malgré le riff roulant et charbonneux et ce blast agressif. Cet oxymore vous intrigue ? C’est normal, Fluisteraars réussissant l’exploit de mêler les univers antinomiques de Darkthrone et Deafheaven (bon, j’exagère un peu, mais l’idée est là !), obtenant ainsi un morceau conquérant et rapide gonflé d’une fierté épique, et de ce qui pourrait ressembler à un sentiment d’allégresse. Oui, il y a un je ne sais quoi de lumineux et de presque joyeux qui se dégage de ce premier morceau, pourtant indubitablement marqué du sceau du black metal froid et cruel des années 90.
Nasleep suit en opérant ce même mélange des genres improbable : riff hypnotique qui fleure bon le blizzard norvégien, break plus lent et paisible faisant la part belle à une basse langoureuse, évoquant la majesté de la nature, passage atmosphérique et expérimental où chuchotements, hurlements, saxophone désaxé et effets électroniques schizophrènes mêlent leurs folies douces, puis ce passage central, presque ambiant avec ces quelques touches de clavier, simples et enchanteresses, qui coulent leurs mélodies ensorcelantes directement dans notre cœur de brute, avant cette reprise lente, chaude et délicieusement planante très post black metal, et qui conduit tranquillement le morceau jusqu’à sa fin sur plus de deux minutes d’apesanteur hors du temps et de l’espace…
Eeuwige Ram est quant à lui le titre le plus mélodique de l’album, morceau mid tempo atmosphérique au riffing lancinant qui dégage une sorte de nostalgie païenne. Les guitares, chaudes et soyeuses, portent idéalement le chant clair de Bob Bellema qui crie à pleins poumons son amour d’une nature omniprésente et toute puissante auquel, dans un monde idéal, l’homme devrait humblement se soumettre. La basse fait des merveilles, souple, sensuelle, faisant parfaitement corps avec la musique, accentuant considérablement son relief mélodique, et la fin du morceau s’élève vers les nuages, rehaussée par ces claviers qui imitent les sonorités épiques et conquérantes de cuivres. Une vague de mélancolie nous emporte, et malgré cette douce torpeur qui nous envahit, on sent flotter ce parfum de résignation qui flotte à la fin d’une bataille, d’une ère, d’un monde.

Le tout fusionne en un style unique, extrêmement fluide et naturel, qui ne heurte jamais l’oreille, affichant une cohérence et une aisance mélodique déconcertantes, de sorte que bien malin qui pourrait accoler une étiquette plus précise que le simple « black metal » de rigueur pour une galette comme Bloem (le fameux « post black metal », qui en soi ne veut pas dire grand-chose tellement il englobe de sensibilités musicales différentes, serait lui-même sacrément réducteur).
Ainsi, si quelques influences se font parfois ressentir (quelques passages à la Svarti Loghin, Drudkh sur la deuxième partie de Vlek, même si la tristesse aride des plaines ukrainiennes se mue peu à peu en cette caresse conjuguée du vent et du soleil propre au duo, un post black metal onirique à la Fen qui vient nous titiller l’oreille sur Maanruïne, le dernier titre), Fluisteraars parvient à créer une musique personnelle, unique, simple et touchante.
En fait, le troisième album des Hollandais ne souffre quasiment aucun défaut, si ce n’est sa durée, bien trop courte : avec 33 petites minutes au compteur, on se serait bien repris quelques fleurs supplémentaires pour garnir un peu le bouquet.

Pour conclure, Bloem est un excellent album mêlant habilement black metal traditionnel (les débuts de Nasleep et Vlek), post black, black atmosphérique et expérimental avec un savant dosage et une cohérence sans faille. D’une manière générale, ces cinq pistes nous insufflent des sentiments positifs (espoir, détermination et persévérance qui épousent parfaitement cette mélancolie et ce vague-à-l’âme omniprésents), et il souffle un vent de liberté frais et salvateur sur la musique de Fluisteraars qui, en plus d’être galvanisante, est tout simplement belle. Pour une fois qu’un groupe de metal se propose de vous emmener dans un champ de coquelicots plutôt que dans cette éternelle forêt sombre et enneigée déjà vue et revue, profitez de la ballade !

2 Commentaires

9 J'aime

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Etterna - 03 Mai 2020:

Vraiment excellent, belle découverte!

blankformatteddiskette - 01 Juin 2020:

Pas mieux !

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