Black Drop in Clear Water

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15/20
Nom du groupe Entropia (FRA)
Nom de l'album Black Drop in Clear Water
Type Album
Date de parution 15 Septembre 2012
Enregistré à ConKrete Studio
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Black Drop
2. Le Horla
3. My Own Eschaton
4. Keeper of Truth
5. Throne
6. Man of Thousand Faces
7. Red Room
8. Omega
9. And Far Beyond ...

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Entropia (FRA)


Chronique @ Matai

09 Novembre 2012

Entropia a le talent nécessaire pour faire partie des potentiels challengers

Si les Français d'Entropia avaient commencé leur partie en optant pour du metal à chanteuse sans grande personnalité, ce qui est de plus en plus courant ces temps-ci, ils ont tout de même trouvé le moyen de changer de voie et sortir des sentiers battus. La preuve en musique avec le dernier EP en date, prouvant qu'Entropia n'était pas qu'un vulgaire ersatz mais, au contraire, une formation qui pouvait progresser, avec une chanteuse plus hargneuse que jamais, alternant judicieusement chant clair lyrique et chant hurlé. Cependant, comme dans toute partie, rien ne se passe forcément comme prévu : les choix, quels qu'ils soient, sont à double tranchants et il faut savoir rebondir afin de ne pas perdre le fil de l'aventure. Même si Marie quitte le groupe, le guitare Jérôme Bougaret prend les commandes du chant.

Voici donc la nouvelle facette d'Entropia. Plus masculine et plus extrême. L'enregistrement se fait au Conkrete Studio et ainsi se dessine le nouveau chemin des Français avec « Black Drop in Clear Water » dont l'artwork plutôt clair détonne avec les productions précédentes. La musique n'est pas plus lumineuse pour autant. Le groupe trace sa voie du côté du black/death symphonique/gothique, quelque part entre Cradle Of Filth et Carach Angren. Il renforce son jeu avec les cartes « travail » et « production » afin de jouir d'un son moins amateuriste. Sa musique est mieux maîtrisée sans être technique, plus sombre sans être ténébreuse, mélodique sans être pompeuse, et surtout gothique sans faire dans l'exagération. Les orchestrations prennent plus d'ampleur tandis que les riffs et le rythme se durcissent, soutenus par un chant death de bonne facture mais trop saccadé et trop monocorde, et les choeurs de Marie.

Les dés sont lancés et l'introduction fantomatique de « Black Drop » laisse la place à « Le Horla », mélangeant les riffs black et la voix death à des orchestrations puissantes. Les accélérations sont les bienvenues ainsi que les passages plus calmes où apparaît de temps à autre un violon rappelant le erhu de Chthonic. L'agressivité du jeu continue avec « My Own Eschaton » et un « Keeper of Truth » particulièrement réussis, mariant avec brio le tranchant du metal extrême avec la douceur, la fantaisie et le côté virevoltant des orchestrations.

Ces dernières sont de très grande qualité et on sent le travail accompli derrière. Toutefois, Entropia a choisi de nous attaquer avec elles – en finesse évidemment. Elles sont beaucoup plus grandiloquentes, happant les guitares sur la majeure partie des titres. Même si elles dégagent une ambiance gothico-impérialiste parfaite, proche des musiques de film (« And Far Beyond », entre autres), on peine à remarquer l'aspect black metal, d'autant plus que la production, trop clean, tend à le cacher.

Il n'empêche qu'Entropia, en continuant sur sa lancée, pourrait gagner la partie car il a le talent nécessaire pour faire partie des potentiels challengers. Même si le black symphonique français a beaucoup connu – et connaît – des hauts et des bas, il se pourrait que ces petits Auvergnats se trouvent une place de choix sur une scène en constante mutation. Ce « Black Drop in Clear Water », bien qu'encore imparfait et dans l’emprise de ses influences, pourra sans doute ravir une certaine catégorie d'amateurs de black symphonique, à savoir ceux qui préfèrent la modernité et les touches gothiques.

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Chronique @ Eternalis

28 Octobre 2012

Entropia devient, peu à peu, un bel exemple de notre nation.

La vie réserve parfois des surprises, et l’évolution des choses se veut parfois purement inimaginables.

Lorsqu’Entropia a vu le jour, il y a de cela quelques années, c’était avant tout une entité très proche de la mode des groupes à chanteuses, explorant un univers gothique et sombre mais musicalement encore quelque peu immature et impersonnel. Après un album et quelques ep, "Obscure Rising" avait surpris son monde puisqu’il intensifiait durement le propos, la jolie vocaliste Marie Rouyer s’inspirant de la diablesse Angela Gossow pour intégrer dans ses parties lyriques des vociférations bien plus extrêmes et brutales, collant parfaitement au monde d’Entropia. Il ne manquait alors plus qu’une véritable production digne de ce nom pour que les français puissent complètement éclore, et ainsi donner naissance à un véritable fleuron du genre.

Mais le temps en décida autrement, et Marie quitta le groupe pour des motifs personnels. Loin de se laisser abattre, Jérôme Bougaret, mentor du combo, décida d’assurer lui-même le chant et de laisser par la même occasion tomber les accents mélodiques de ses précédentes productions. Dans le même temps, les musiciens se rendent dans le désormais célèbre Conkrete Studio (Eryn Non Dae, Jenx, Gorod…) pour enregistrer et livrer un second album full-length.
C’est donc, aussi anxieux qu’impatient de découvrir la tournure des évènements, que "Black Drop in Clear Water" est arrivé sur la platine. Dès les premières secondes, le constat est clair, Entropia a cette fois-ci dévoilé et assumé son visage le plus sombre, sa face black gothique véritable, très inspiré par les orchestrations de Cradle of Filth et l’ambiance parfois filtrante et désespérée d’un The Vision Bleak. Un gros travail a été effectué concernant les orchestrations et les chœurs, bien plus massifs que précédemment, ainsi que sur les compositions se voulant plus techniques et violentes que sur "Obscure Rising".

"Black Drop" ouvre le bal dans une ambiance très proche du vieux Cradle ("Humana Inspired to Nightmare" n’est pas loin), gothique et fantomatique, avec cette sensation de se retrouver sur des terres hantés. La pression monte crescendo jusqu’à "Le Horla", s’ouvrant sur un riff et un blast beat typiquement black metal, n’étant pas sans évoquer également Carach Angren. Le chant de Jérôme est bien maitrisé et c’est avec plaisir que l’on retrouve Marie sur les chœurs, toujours dans l’entourage et dans le cœur du disque malgré son impossibilité de pouvoir soutenir l’intégralité des parties vocales. Une mélodie au violon, lancinante et romantique, se marie parfaitement à l’agressivité rythmique et vocale, comme une âme errant sur les terres maudites d’un lieu hanté. "My Own Eschaton" poursuit sans temps mort grâce à une emphase lyrique encore plus importante et la mise en avant de cuivres. On ressent évidemment qu’il ne s’agit que de samples, mais le bond en avant reste impressionnant, tout en sachant qu’il ne s’agit encore que d’une autoproduction. Olivier « Hellboy » se veut implacable derrière les futs, jouant tout en variations afin d’apporter du dynamisme aux compositions. Une dimension de musique de film émane des orchestrations, même si on pourrait regretter parfois le manque de tranchant, ou de surplus de violence, de Jérôme au chant, restant un peu linéaire sur son timbre de voix.

"Throne" conserve cette ambiance grandiloquente et mélancolique, traduisant la dualité entre la rugosité rythmique et la douceur mélodique des symphonies. L’ombre de Nightwish n’est désormais plus du tout présente, mais ce titre rapproche encore un peu plus Entropia de Cradle of Filth dans les narrations vocales et la manière de conter les mots, comme Dani le fait depuis des années de façon si distincte. La montée des cuivres, débouchant sur une accentuation de la violence et de l’intensité, noircit l’atmosphère et nous laisse imaginer l’intensité de ces passages lorsqu’ils seront interprétés en live. Il en va de même pour "Man of Thousand Faces" évoquant la martialité et la grandiloquence éthérée du dernier Dimmu Borgir, "Abrahadabra", notamment par l’intervention de ces parties de piano à l’intérieur même de la composition, en superposition des guitares et des vocaux. Comme un voile, une mélodie subliminale…

Globalement, le son d’Entropia a énormément évolué, et si l’évolution peut paraitre tout de même logique vis-à-vis du précédent ep, le bond en avant et le changement de sexe derrière le micro a tout de même considérablement noirci l’expression du groupe. "Keeper of Truth" par exemple, avec une fois de plus cette opposition entre la brutalité des blasts, des riffs et du chant avec la délicatesse des lignes de piano, apaisantes et douces et teintées d’une forte ambiance gothique et solennelle. L’art des français se rapprocherait donc, par certains aspects, également à celui des italiens de Graveworm.
"Red Romm" est, à ce titre, très antinomique entre ses parties, s’ouvrant sur un superbe plan piano/voix avant de se plonger dans les bas-fonds du metal extrême.

"Black Drop in Clear Water" fait donc office d’excellent second véritable album, et porte en lui une forte envie et une volonté de créer un univers malgré les déboires personnels. Si des influences sont encore et toujours perceptibles, Entropia parvient progressivement à s’en affranchir pour créer un son lui étant propre. "And Far Beyond", l’ultime morceau, en est un bel exemple puisqu’il allie à la perfection les différentes facettes du groupe, et démontre une fois de plus l’imposant travail ayant été réalisé sur les chœurs et les arrangements classiques (la dernière minute est grandiose). Si la production n’est également pas parfaite, peut-être un peu trop crue pour l’ambition et la complexité du style pratiqué, le saut en avant est là encore énorme et il est presque certain qu’il en sera encore de même la fois prochaine, avec un son plus dense et ferme. Mais que les fans de black metal symphonique ne s’y trompent pas, Entropia devient, peu à peu, un bel exemple de notre nation.

6 Commentaires

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Eternalis - 28 Octobre 2012: Tu as reçu le disque aussi Tiph ?
Matai - 28 Octobre 2012: Oui, le groupe avait fait une demande de chronique dans le module des chroniqueurs ;)
Dromedario - 29 Octobre 2012: Moi je la trouve pas si longue cette chronique, elle passe comme une lettre à la poste.
En plus le style que le groupe pratique (selon la chronique) est un style que j'adore, je pense devoir me procurer ce CD très prochainement :)
OliFant - 29 Octobre 2012: Je trouve la chronique excellente également. Je vais jeter une oreille là-dessus, ça a l'air plutôt sympathique décrit comme ça ! Merci !
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