Le « all star band » de l’extrême,
Scour, composé à ce jour de Phil H. Anselmo (ex
Pantera,
Superjoint Ritual,
Down) aux vociférations, de Derek Engemann (ex
Cattle Decapitation) et de Mark Kloeppel (
Misery Index) aux guitares, de Adam Jarvis (
Pig Destroyer et ex
Hate Eternal) à la batterie et de John Jarvis (Agoraphobic Noisebleed) à la basse, publie son nouvel Ep intitulé «
Black », faisant suite à «
Red » (2017) et «
Grey » (2016). Pour les néophytes,
Scour officie dans un
Black-metal brutal, enrobé de grindcore.
Après une sirène d’alerte rouge, la décharge nucléaire débute avec «
Doom » et il est clair que
Scour ne veut laisser aucun survivant et éradiquer jusqu’au dernier. Riffing typiquement
Black, blasts hystériques, la cadence est vraiment infernale et, cette ogive plante littéralement le décor de «
Black ». La majorité des missiles est du même acabit et, même si les connaisseurs seront ne terrain connu, car cet Ep est dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs, l’équité entre
Black-metal et grindcore, est plus ajustée, et, fait preuve d’une intensité véritable.
Cependant, et afin d’éviter l’asphyxie certaine à son auditeur téméraire,
Scour a incorporé des éléments plus aériens aux relents gothiques et mélancoliques avec « Microbes » et des variations rythmiques plus prononcées sur «
Flames » et « Propaganda », rendant le propos des américains moins linéaire et plus impactant.
Les protagonistes de la formation sont tous au diapason avec une paire de guitaristes aux riffs ciselés et tranchants, une section rythmique qui fait office de centrale nucléaire, avec une mention spéciale à Adam Jarvis, qui enchaine les cadences effrénées avec une grande facilité, on louera également sa vitesse d’exécution. Le père Phil est aussi à l’aise et alterne entre vocaux typiquement
Black , growls caverneux et pig squeal, prouvant que son organe est très large (sans mauvais jeu de mot).
Il est à noter que les bougres ont convié certaines de leurs connaissances à ce festin auditif avec Erik Rutan (
Hate Eternal) et l’acteur
Jason Momoa sur «
Doom » e,t Pat O’Brien (
Cannibal Corpse) sur «
Flames ». La production massive, qui est d’une précision chirurgicale, est l’œuvre de Ryan Vincent à l’Appolo Audio Alternative, la batterie et le chant, quant à eux, ont été mixé par Stephen « Big Fella » Berrigan (
Down,
Eyehategod).
Pourtant, la prise de risque artistique de
Scour est proche du néant, car le groupe applique le même schéma que sur «
Grey » et «
Red », avec notamment un instrumental en cinquième position. Donc l’effet de surprise est annihilé. Aussi, la violence brute de certains morceaux comme «
Doom » ou «
Nails » amène une certaine linéarité et une certaine redondance émane de l’ensemble, en comparaison à ses prédécesseurs (enfilez-vous les 3 Ep de suite pour le constater). On pourrait aussi regretter l’absence de covers, surtout que le quintette reprend du
Pantera en live, mes cages à miel saignent encore de la reprise furieuse de « Strenght
Beyond Strenght » lors du Hellfest 2017.
«
Black » est un condensé de violence froide, dénuée de compromission et d’empathie, dont toute résistance serait veine. Cet Ep est qualitativement supérieur aux deux précédents, mais il en reprend les mêmes ingrédients, réduisant à néant tout effet de surprise, et conduisant à de grosses similitudes avec ses deux ainés. Si
Scour veut continuer à perdurer, il va devoir se renouveler sous peine de créer une vraie lassitude. Wait and see.
Tres impressionnant P. Anselmo dans ce nouveau registre...
Excellent ! A quand un album?!
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