Beyond the Gates

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15/20
Nom du groupe Elysian Gates
Nom de l'album Beyond the Gates
Type Album
Date de parution 01 Mars 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Shadows
 04:52
2.
 Out of Control
 05:05
3.
 Endless Rain
 04:44
4.
 Once
 06:41
5.
 Paradise Lost
 09:43
6.
 Visions
 05:17
7.
 Carry On
 05:00
8.
 Equinox
 05:17
9.
 Silent Outbreak
 06:45
10.
 Endless rain (Alt. Version) (ft. Faye Reiser)
 04:44

Durée totale : 58:08

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Elysian Gates


Chronique @ ericb4

08 Août 2023

Un projet qui a gagné en maturité ce qu'il n'a nullement perdu en efficacité...

Sept longues années déjà soufflées avant de voir le combo luxembourgeois revenir dans les rangs... Une éternité pour sa fanbase ! Porté par « Crossroads », son second et vibrant album full length, le collectif s'est précisément laissé le temps nécessaire à la pleine maturité de ses gammes comme à l'affûtage de sa production d'ensemble avant de réapparaître subitement, tel un phoenix renaissant de ses cendres. Ce faisant, nos acolytes nous livrent un troisième effort du même acabit, répondant au nom de « Beyond the Gates », auto-production généreuse de ses quelque 58 minutes où s'égrainent dix pistes substantielles, bénéficiant chacune d'un mix parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation, signé Christian Moos (Spacelab Mixing), et d'une belle profondeur de champ acoustique. Aussi, ce nouvel élan serait-il le digne héritier de son proche aîné, ou une heureuse alternative lui conférant précisément toute sa singularité ? Une heureuse fusion des deux options, peut-être ? Cet opulent effort autorisera-t-il l'accès de l'inspiré collectif au rang de valeur confirmée de ce si couru registre metal ?

Dans cette nouvelle aventure, et après quelques changements de line-up, le groupe conjugue dès lors les talents de : Noémie Leer (Rude Revelation), interprète/violoniste à la chatoyante empreinte vocale ; Mike Christmann aux guitares ; Thierry Sadler aux claviers et à la programmation ; Jean Nyssen à la basse et à la programmation ; Steve Krippler à la batterie. Avec le concours, pour l'occasion, de vocalistes aguerris, dont Cynthia Knoch (Lola Marie & Les Chats Noirs), soprano aux saisissantes envolées lyriques, Faye Reiser (Faye & The Mockingbirds), chanteuse aux puissantes et troublantes inflexions et Veikko Hempalainen, frissonnant growler ; un joli parterre d'invités auquel s'ajoute le fin touche d'archet du violoniste Christophe Reitz (Zero Point Five). Excusez du peu !

De cette fraîche mais déjà étroite collaboration émane un message musical d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif, dans la lignée de Delain, Xandria, Nightwish, Nemesea, Elis et Krypteria, soit dans la droite lignée atmosphérique de son illustre devancier. Est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative serait au bout du chemin ? Jouissant également du brio technique et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, et revêtant parallèlement d'inédits arrangements instrumentaux, c'est dire que ce set de compositions à la fois pimpantes, épiques et romantiques, marcherait sur ses traces sans pour autant s'y réduire exclusivement. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les arcanes du navire...


A l'instar de son prédécesseur, ce troisième opus happera prestement le tympan du chaland à l'aune de ses passages les plus enflammés. Ainsi, c'est d'un battement de cils que l'entêtant refrain jaillissant des entrailles du ''delainien'' up tempo « Shadows » se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation. Mis en exergue par les prégnantes impulsions de la sirène, recelant un bref mais grisant solo de guitare, et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, on ne saurait davantage éluder l'aérien et entraînant « Visions » au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques et de son fondant refrain ; recelant d'inattendues accélérations, mais aussi un délicat coup d'archet, au moment où la belle décoche aussi bien de célestes inflexions que des growls glaçants, c'est dire que le ''delainien'' manifeste a misé ses espoirs de l'emporter par le truchement de saisissants contrastes atmosphérique, rythmiques et vocaux, Pari gagné. Enfin, s'il emprunte quelques chemins de traverse le rendant de fait plus ambigu, l'enfiévré et ''krypterien'' « Equinox » ne recèle pas moins un chavirant refrain ainsi qu'un break en piano/voix des plus pénétrants.

Quand elle desserre un tantinet la bride, la troupe parvient non moins à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste, d'une part, « Out of Control », ''xandrien'' mid/up tempo aux riffs épais ; mis en habits de lumière par les trois vocalistes invités, jouissant d'un flamboyant solo de guitare et de sémillants arpèges d'accords, ce hit en puissance poussera assurément à replonger le pavillon en bout de parcours. Le tympan pourra non moins se voir happé par « Carry On », frissonnant et charismatique mid tempo syncopé, dont les frappes lourdes et métronomiques rappelleront « Beauty of the Beast » de Nightwish, issu de leur album « Century Child ». Autre titre aisément inscriptible dans les charts à mettre à l'actif de l'inspirée formation.

Lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères trouvent à nouveau matière à nous assigner à résidence. Ce qu'illustre « Endless Rain », ballade aux airs d'un slow qui emballe et sous-tendue par de sensibles gammes pianistiques, que n'auraient nullement reniée ni Delain ni Xandria. Octroyant un fondant refrain magnifié, soit par les ensorcelantes patines de la maîtresse de cérémonie, soit par les chatoyants médiums de Faye Reiser, et agrémenté d'un fin legato à la lead guitare, l'instant privilégié sera assurément au rendez-vous des attentes de l'aficionado d'espaces tamisés.

Mais, à l'image de son aîné, ce méfait fait la part belle aux pièces en actes metal symphonico-progressives. A commencer par le ''nightwishien'' low tempo progressif « Once » ; une fresque à la fois féline et chevaleresque, déroulant ses quelque 6:41 minutes d'un épisode opératique et romanesque, investi par les hypnotiques ondulations de la soprano. On regrettera toutefois la soudaineté d'un break à 4:30 minutes de notre parcours, imposant une longue minute de vide intersidéral avant la survenue du legato final. Se faisant tantôt enfiévré, tantôt romantique, le ''xandrien'' « Silent Outbreak », pour sa part, réserve alors de grisantes montées en puissance de son corps orchestral sans pour autant y perdre de sa sensualité. Et la magie opère, là encore. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses exhalant du polyrythmique « Paradise Lost » ? Au fil de ses 9:43 minutes d'un spectacle épique, ce rayonnant effort multiplie les coups de théâtre tout en s'écoulant le long d'une engageante rivière mélodique, sur laquelle se greffent les angéliques empreintes de nos trois sirènes. Et ce ne sont ni ses sémillantes rampes synthétiques, ni les larmes opportunes de son violon mélancolique, ni ses galvanisantes frasques guitaristiques et percussives, qui nous débouteront de ce masterpiece aux airs d'un Nightwish des premiers émois, loin s'en faut.


On ressort de notre périple gagné par un doux sentiment de plénitude, le combo ayant habilement conjugué les talents de ses membres pour nous offrir une œuvre aussi fortement chargée en émotion que rutilante eu égard à son ingénierie du son. Variant aujourd'hui ses joutes oratoires à l'envi pour un résultat tenant toutes ses promesses, s'avérant également plus ''nightwishien'' en l'âme qu'autrefois, mais aussi plus abouti en termes de finesse d'écriture, ce troisième élan marquerait une certaine évolution compositionnelle par rapport à son illustre prédécesseur. A condition de consentir à l'une ou l'autre prise de risque et de faire montre d'un zeste d'originalité supplémentaire, sans pour autant y perdre de sa superbe, le collectif luxembourgeois pourrait bien à terme rejoindre le cercle très fermé des valeurs de référence de ce registre metal. Cependant, à l'aune d'un projet qui a gagné en maturité ce qu'il n'a nullement perdu en efficacité, la troupe développerait une force de frappe suffisante pour espérer rejoindre les valeurs confirmées dudit registre. Bref, un groupe à suivre de près, de très près...

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