Bellatorium

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Bellatorium
Nom de l'album Bellatorium
Type EP
Date de parution 07 Novembre 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Maria
Ecouter03:58
2.
 Falsedad
Ecouter04:22
3.
 Falsedad (Ac)
Ecouter04:13

Durée totale : 12:33

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Bellatorium



Chronique @ ericb4

03 Avril 2016

Un chatoyant message musical toutefois aussi laconique que titubant...

En Amérique Centrale et du Sud plane depuis plus d'une décennie déjà le spectre de Nightwish et consorts au point de voir s'illustrer moult formations metal symphonique à chant féminin, avec plus ou moins d'aura et de rayonnement sur cette scène pour certaines d'entre elles. Après les Argentins d'Abrasantia, Daemon Lost ou Enigmatica, les Mexicains d'Anabantha, Nostra Morte ou Fortaleza, les Patagoniens d'Elessär, les Brésiliens de Finita, Silent Cry ou Lyria, les Colombiens d'Aggelos, entre autres, c'est au tour des Boliviens de Bellatorium de s'inscrire dans cette mouvance pour y graver ses lettres de noblesse. A cet effet, formé en 2012 à Cochabamba, ce jeune quintet s'est laissé le temps de concocter son premier effort, à l'aune d'un EP éponyme sorti chez Vampire Records trois ans plus tard. Prudent dans sa démarche, afin de tester en amont son auditorat potentiel, le combo n'a écrit et composé que trois titres égrainés sur un laconique ruban auditif de douze minutes. Sera-ce suffisant pour tenir la concurrence en respect ?

Dans un registre metal symphonique gothique et mélodique proche de Diabulus In Musica ou d'Abrasantia, avec des relents de Nightwish et une touche de Sirenia à l'instar de l'empreinte vocale, le groupe (composé d'Eunice Sara (chant), Damariz Joana (chant), Alex (basse), Dennis (guitare) et Daniel Leonel (batterie)) y a ajouté une touche latina qui en fonde sa personnalité. Sur un mode rythmique contenu, le combo a opté pour un propos à la fois entraînant, suave et romantique, nous imprégnant d'un message musical cristallisant toute l'authenticité d'une civilisation jadis prospère. Les paroles, intégralement écrites en espagnol, sont un indice des intentions tacites du collectif bolivien, complétant l'offre instrumentale ainsi orientée. Si l'enregistrement des pistes laisse peu de notes résiduelles émerger, un persistant sous-mixage des lignes vocales se perçoit et quelques finitions restent encore à parfaire. Mais, entrons sans plus attendre dans les arcanes d'une œuvre singulière basée sur deux orientations rythmiques différentes et deux versions d'une même plage, lui conférant un regard complémentaire.

Dès l'entame de l'opus, on entre dans un bain orchestral aux doux remous et à la ligne mélodique finement esquissée. Aussi, l'entraînant et intrigant « Maria », mid tempo estampé symphonique gothique, fait gentiment crisser ses riffs et à peine rougeoyer sa rythmique le long d'un cheminement harmonique sécurisé, à l'empreinte latina marquée. Non sans rappeler Abrasantia eu égard à son atmosphère un poil éthérée, voire Diabulus In Musica dans ses harmoniques, ce titre nous plonge dans un paysage de notes séduisant, mais non aguicheur. Si le classique et cyclique schéma couplets/refrains s'offre à nous, quelques solaires sinuosités cristallisées dans des accords peu courus par ses homologues nous feront comprendre qu'une pointe d'originalité rejaillit, transfigurant ainsi cette partition d'inédites et orgasmiques portées. D'énigmatiques cliquetis synthétiques s'insèrent dans la toile et corroborent une sensible lead guitare au picking assuré, eu égard à une série d'arpèges bien inspirés et infiltrants. C'est dans un parterre de délectables nuances, de suaves modulations et en finesse que s'effectue la traversée, à l'instar de l'empreinte vocale feutrée et haut perchée de la petite sirène, non sans évoquer Ailyn (Sirenia), à laquelle répond en écho un growler tapi dans l'ombre. Un moment d'une grande force émotionnelle, s'il en est...

Non moins pénétrant, son voisin de piste joue sur une autre fibre artistique et technique pour nous rallier à sa cause. Une cloche tinte sur l'entame de « Falsedad », titre polyrythmique symphonique gothique, dans le sillage d'Elessär à l'aune de son ambiance mordorée, non sans évoquer Nightwish à leurs débuts, concernant les variations de tonalité et les plans harmoniques. D'une mélodicité travaillée, d'une précision d'orfèvre et au charme indéniable, cette piste nous embarque dans de sculpturaux couplets et des refrains immersifs à souhait. En outre, le convoi orchestral s'avère convaincant sans user de démonstration ostentatoire, ni d'effets qui en alourdiraient d'autant l'espace sonore. Ainsi, une belle profondeur de champ acoustique s'observe, permettant à la déesse de nous ensorceler par le truchement de ses angéliques et tièdes patines, qu'elle module à sa guise et avec une confondante justesse, à la croisée des chemins entre Ailyn et Tarja, avec un supplément d'âme qui en fonderait toute sa saveur et sa particularité.
Une insoupçonnée version acoustique de « Falsedad » nous est également octroyée, transformant cette élégante et sensuelle plage en une soyeuse ballade en guitare acoustique/voix au déroulé très agréable, délicieusement mise en habits de lumière par Maria qui, par ses célestes inflexions, plus immédiatement perceptibles que dans la version orchestrale, parvient à décocher une émotion subreptice chez l'auditeur. On comprend que le subtil slide du guitariste est alors sublimé par le rai oratoire de sa talentueuse comparse. On suit donc les tribulations de la belle où qu'elle se meut, avec l'indicible espoir d'y revenir pour goûter à nouveau à l'appel de la sirène.

Résultat des courses : On découvre un premier effort à la fois classique, répondant aux codes stricts du registre d'appartenance du groupe, et original, au regard d'une heureuse combinaison entre authenticité des harmoniques et chatoyante ambiance sud-américaine. Sinon, il s'avèrera nécessaire de reconsidérer les détails de production pour ne plus laisser transparaître de carences en matière de mixage, de densifier, en la diversifiant, l'offre si le combo souhaite véritablement porter l'estocade. Toutefois, on décèle un réel potentiel artistique et technique, à l'image d'une équipe fort soudée qui n'a pas plaint sa peine pour nous convier à une table aux subtiles saveurs dont elle a le secret. Aussi, on pourra conseiller cette menue rondelle à un public déjà sensibilisé au metal symphonique, gothique, atmosphérique et/ou mélodique à chant féminin, pour le plaisir de la découverte.

Pour l'heure, on comprend qu'il serait prématuré d'en conclure que ce skeud minimaliste a de quoi faire trembler ses concurrents locaux. C'est dire que cette jouissive offrande appelle de ses vœux une production plus substantielle, dans laquelle nos acolytes pourront plus largement exposer leur message, qu'ils sauront assurément communiquer, avec une touche toute personnelle en prime. Ils pourront alors rencontrer un public plus étoffé. On ne peut que le leur souhaiter...

2 Commentaires

1 J'aime

Partager
Flandre - 04 Avril 2016: Merci Ericb4.
Le titre à l'écoute que tu nous proposes, démontre toute la singularité affirmée de ce groupe.
Hâte de découvrir la suite...
ericb4 - 05 Avril 2016: Merci à toi. En effet, on a là un groupe au beau potentiel, qui doit encore prendre ses marques pour pouvoir inquiéter la concurrence. Mais on a de bonnes raisons d'espérer...
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Bellatorium