Belfry

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17/20
Nom du groupe Messa (ITA)
Nom de l'album Belfry
Type Album
Date de parution 06 Mai 2016
Labels Aural Music
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1. Alba 04:35
2. Babalon 07:17
3. Faro 01:31
4. Hour of the Wolf 07:29
5. Blood 10:25
6. Tomba 03:56
7. New Horns 06:25
8. Bell Tower 03:23
9. Outermost 08:42
10. Confess 04:12
Total playing time 56:45

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Messa (ITA)


Chronique @ Icare

08 Juin 2016

Messa renvoie tous ces groupes de hippies fumer des joints dans leurs champs de pâquerettes

Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un grand fan de ce revival de groupes heavy doom oculto-psychédéliques à chanteuses. Non pas que la musique soit mauvaise en elle-même, loin de là, mais d’une manière générale, les groupes qui officient dans ce créneau sont quand même assez similaires, et en ce qui me concerne, un engouement si soudain et inattendu a bien souvent des relents d’opportunisme un peu trop flagrants pour être totalement sincère.
C’est donc avec quelques a priori que je découvrais Messa, tout jeune groupe italien formé en 2014 et sorti comme qui dirait de nulle part, et que je m’attelais à l’écoute de leur premier album, Belfry signé chez Aural Music qui a décidément le nez creux.


Alba s’ouvre sur des notes de guitare ultra saturées et trainantes qui se muent bientôt en un bourdonnement drone hanté par ce qui ressemble à des choeurs évanescents en fond. Coulis de basse vibrant, claviers intemporels et évanescents, cette entrée en matière qui ressemble à un bœuf de neurasthéniques sous LSD instaure d’emblée une ambiance de transe hallucinée et chimique qui enveloppera ces 57 minutes de leurs volutes épaisses. Mais les hostilités commencent réellement avec Babalon, balançant un riff ronflant, gras, baveux et monstrueux de feeling et d’efficacité, gonflé par un son très grave et saturé et une multitude d’effets sur les guitares. S’ensuit un arpège solennel et minimaliste, quelques légers coups de cymbale, puis la voix de Sara émerge du brouillard, d’une légèreté impalpable et irréelle, empreinte d’une mélancolie touchante et angélique, avant que la belle donne plus de voix lorsque ce riff obsédant resurgit des amplis. Ce refrain est à vous foutre la chair de poule, impossible de ne pas le chanter, il vous hante et vous habite, et on sent que la prêtresse est réellement possédée par la musique et vit ce qu’elle chante. Quand en plus, on a un excellent solo vintage qui envoie et une reprise mortelle à 5,56 minutes avec ce nouveau riff envoûtant et psychédélique à souhait qui vous enveloppe dans les vibrations béates de son fuzz, on se dit que l’on tient certainement l’un des morceaux doom de l’année, ni plus ni moins.

Et la bonne surprise, c’est que ça ne s’arrête pas là ! Entre chaque vrai morceau, Messa propose des interludes mi drone mi ambiant très réussis qui servent à épaissir cette ambiance de shabbat sous acides et à lier les différents titres entre eux, et chacun des longs morceaux travaillés par le groupe s’apparente à un petit chef-d’œuvre, rappelant parfois le meilleur de Blood Ceremony en plus lent, sombre et heavy : ainsi, Hour of The Wolf, parfaitement introduit par Faro, démarre en douceur sur ces arpèges de basse à la mélancolie contagieuse à déprimer un croque mort et la magnifique voix de Sara, chaude et gorgée d’émotions, ainsi que quelques notes de guitares ensorcelantes, avant que n’explose un riff bien heavy, lourd et saccadé. La voix de la chanteuse se fait alors plus puissante et rock, toujours parfaitement juste même dans ces intonations plus rugueuses, rappelant un peu Johanna Sadonis de The Oath, et les Italiens envoient le bois pour un titre énergique à l’exécution sans faille. Là encore, un putain de solo gigantesque propulse ce titre sur orbite comme à la grande époque, et putain, le constat est sans appel : Messa sait jouer du heavy doom rock burné capable de vous faire planer et headbanger en même temps, et enterre toute la concurrence en à peine deux titres.

Allez, encore un petit mot sur Blood et après, promis, j’arrête. Tiens, mange toi ce gros riff gras et pachydermique lourdissime et laisse toi envelopper par les incantations de la Grande Prêtresse, ésotériques, nasillardes et réellement habitées, à te foutre la chair de poule, et provenant de très loin comme enveloppées dans les vapeurs d’encens lénifiantes de cette messe dégénérée. On frissonne de plaisir et d’horreur et on imagine l’Italienne nue sous sa longue robe cérémonielle blanche, un couteau sacrificiel à la main, et prête à faire couler son propre sang dans l’extase de la transe pour satisfaire des divinités invisibles que seuls les élus peuvent percevoir...
C’est à ce moment-là que ce saxophone au chant à la fois feutré, aigre et mystérieux vient nous prendre par la main pour nous guider à travers le labyrinthe enfumé de nos visions mi horrifiques mi oniriques. Tout se mélange, voix enchanteresse et lointaine transperçant cette béatitude ouatée, guitares égrainant inlassablement leurs notes hypnotiques, et percussions montant en puissance au fur et à mesure que le morceau évolue. Un titre véritablement progressif et psychédélique, une élévation sensorielle et spirituelle qui nous enlève sur ses ailes multicolores et qui ferait passer les hippies de Blue Pills pour un groupe de garage. Ces 10,25 minutes se terminent par un superbe passage enlevé proche d’un metal oriental progressif du plus bel effet, et le retour annoncé de ce gros riff massif histoire de bien nous faire redescendre...


Bon, je crois que vous avez compris. Belfry est une bombe, un point c’est tout, et, exploit dans ce genre sursaturé, arrive à imposer en un album un style à part, résolument sombre, occulte, halluciné, puissant et planant à la fois, renvoyant tous ces groupes de hippies fumer des joints dans leurs champs de pâquerettes. Vous avez toujours rêvé d’entendre un mix entre Electric Wizards, Pentagram, The Oath, Blood Ceremony et Jex Thoth? Précipitez-vous sur cet album, qui est certainement l’un des meilleurs de toute cette scène revival doom et profitez en à fond, car pour une fois, voilà une substance sacrément addictive que vous n’êtes pas obligés de savourer avec modération.

4 Commentaires

13 J'aime

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ironscorp - 09 Juin 2016: Je ne suis pas un adepte du doom, mais je me suis laissé guider par ta chronique.
Je ne le regrette pas. Une belle découverte.
Merci
Flandre - 19 Juin 2016: Merci Icare pour ta chronique qui m'a donné envie d'aller voir de plus près le phénomène.
Quelle belle surprise cet opus:brillamment construit, avec un style atypique, un mélange magique de doom, de dark ambient, de blues, de prog, de rock psyché 70's... Une petite merveille! Merci
LoL999 - 05 Avril 2021:

Belle chro pour un album plein de charmes, merci pour la découverte !

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