Le troisième album de
Lecherous Nocturne, Behold Almight Doctrine, vient juste de sortir après 5 années d’absence et la réaction du public est déjà mi-figue mi raisin. Le groupe de Caroline du Sud, souvent comparé à
Hate Eternal sur ses deux précédents albums, a constamment souffert de changements de line-up et ce n’est donc pas une si grande surprise finalement d’avoir eu à attendre si longtemps pour pouvoir les écouter à nouveau.
Pas de surprise également si je vous dis donc que ce
Behold Almighty Doctrine ne suit pas précisément l’héritage laissé par ses deux prédécesseurs.
Avec The Age of the Miracles has Passed, la plupart des amateurs de la scène
Brutal Death avaient vu en
Lecherous Nocturne un joker de luxe pour intégrer le gratin du genre. Les deux premiers albums étaient respectés et nombreux étaient ceux qui attendaient que
Behold Almighty Doctrine puisse finalement devenir l’album majeur du groupe. En d’autres mots, si les premiers albums avaient montré un énorme potentiel, ce troisième album se devait d’être la consécration de
Lecherous Nocturne, celui qui devait faire passer le groupe du statut de prétendant à celui de roi parmi les autres rois que sont
Hate Eternal,
Nile ou
Krisiun.
Le verdict n’est cependant pas aisé. Comme écrit plus haut, la réaction des fans est plutôt mixte. Certains iront jusqu’à dire que le groupe, dont l’essence est encore très brutale, a perdu un peu de sa verve. Avec des morceaux comme Bring the
Void ou Judgements and Curses, lourds et puissants à souhait, vous avez entre les mains exactement ce à quoi l’on pouvait s’attendre du groupe mais d’autres comme Lesions from
Vicious Plague ou encore
Creation Continuum contiennent également des breaks ou des parties plus lentes qui permettent de temporiser. Personnellement, j’estime que ces parties qui font respirer l’album apportent plus à la musique de
Lecherous Nocturne qu’elles ne la pénalisent.
Behold Almighty Doctrine n’est certes peut-être plus le festival de riffs qu’on pouvait observer sur les précédent albums. En revanche, là où le groupe proposait avant un aller-simple vers l’enfer à grande vitesse, il inclut plus d'arrêts qui contribuent à produire une atmosphère particulièrement inquiétante. L’intro et l’outro vous donneront les jetons et l’interlude au piano (Prelude N. 2) procure à l’album un climat horrifique. Il réside sur ce
Behold Almighty Doctrine un sentiment de terreur muette, de danger imminent, comme si quelqu’un, ou quelque chose, se tenait tapi dans l’obscurité attendant patiemment de vous dévorer. Et ce travail sur les atmosphères est particulièrement heureux.
Evidemment, les fans qui espéraient une version encore plus brutale des deux albums précédents seront (et pour certains sont déjà) déçus car non,
Behold Almighty Doctrine ne surpasse pas ces ainés en termes de brutalité. Certains se plaindront aussi que
Jason Hohenstein était un meilleur chanteur que Lollis mais je ne m’aventurerais pas sur ce terrain miné de déterminer lequel des deux est effectivement le meilleur. Cela ajoute certainement du sel sur la plaie pour les fans d’antan qui observent dépités un album en deca des précédentes réalisations.
Le plus gros problème de
Behold Almighty Doctrine reste cependant – je n’évoquerai pas la pochette hideuse (n’est pas Dan Seagrave qui veut…) – et comme sur les albums précédents sa très courte durée. 27 minutes… avec intro, interlude et outro comprises. Ce qui ne manquera pas d’apporter de l’eau au moulin des détracteurs qui finalement ont du attendre la bagatelle de 5 années pour un total effectif de 23 minutes de musique. J’aime personnellement ces 23 minutes de musique mais je ne peux moi-même m’empêcher de penser que c’est effectivement bien trop court et qu’ils avaient suffisamment de temps pour offrir quelque chose de plus à se mettre sous la dent.
Pour conclure, j’estime que ce disque est un bon disque qui tient la route. Le
Brutal Death qui n’a pas peur d’expérimenter avec les atmosphères est presque une espèce en voie de disparition et je suis reconnaissant à
Lecherous Nocturne d’avoir tenté d’ouvrir cette brèche, même si c’est juste le temps d’un album. J’aurais donc à cœur d’attendre de futures réalisations du groupe mais je ne peux malheureusement pas garantir qu’avec ce nouvel album ils ne perdront pas une partie de leurs fans entre temps.
Leur seul intérêt est de gagner un peut d'admiration et quelques requêtes d'ami.
Tout ça pour dire que le petit truc que l'on reproche à Matai n'est rien comparé au comportement pitoyable de certains.
Pour celle ci, je savais que ce n'etait pas spécialement le crédo de Matai, donc je ne l'ai pas lu entière, j'ai lu dans les com's cette mauvaise référence, donc n'ai fait que la survoler alors je ne permettrais pas d'en dire trop.
Si une chronique contient de vraies erreur comme par exemple faire passer un groupe de power pour du black, alors dans ce cas il faut le signaler aux personnes compétentes du site.
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