Dans la plupart des cas, les groupes de power/speed metal sont issus du vieux continent ou des pays nordiques, rarement des US. Pourtant, même s'ils ne sont pas nombreux, certains combos originaires du pays de l'oncle Sam, comme
Jag Panzer ou Pharaoh, revendiquent fièrement le style.
Après 10 ans d'existence et maintenant 3 albums à leur actif, Pharaoh compte bien sortir de l'anonymat. Pour cela, un nouvel album, «
Be Gone », forgé dans la plus pure tradition du style et enfin, des shows live pour prouver au monde entier que les musiciens ne sont pas timides !
Loin des paillettes et des confettis de
Poison et de
Warrant ou des idées noires des grungeurs de Seattle, Pharaoh oeuvre dans le heavy/power metal pure souche, sans se préoccuper des qu'en dira t-on. Musicalement, les titres de «
Be Gone » se situent entre Iron Maiden et
Blind Guardian, en passant par
Helloween ou autre
Gamma Ray.
Le groupe est impressionnant par sa maturité et dévoile une mécanique relativement bien huilée : les rythmiques sont percutantes et proposent pour la plupart des riffs soutenus où Tim Aymar n'a plus qu'à poser sa voix puissante et éraillée pour finir de rendre le morceau 100% heavy. Techniquement parlant, c'est tout aussi élogieux : l'architecture des titres est travaillée, les breaks s'enchaînent sans accroc, les parties instrumentales sont légion, mélodiques et agressives, démontrant ainsi la grande cohésion et le savoir-faire indiscutable du groupe.
Et pourtant, même si tout cela est rudement bien exécuté et bénéficie d'une production de bonne facture, il n'en reste pas moins qu'aux premières écoutes le résultat est affligeant par ses côtés trop classiques et déjà entendus mille fois : « No
Remains » ou «
Rats And Rope » rappellent franchement
Blind Guardian ; «
Buried At Sea » semble tout droit sorti de « Virtual XI » de Maiden ; le refrain «
Red honour » pourrait tout aussi bien être chanté par
Andi Deris (
Helloween) ; ...
D'accord, il est normal de reconnaître et de ressentir les influences principales, mais là, quand même, c'est un poil tiré par les cheveux.
Et c'est dommage car une écoute plus poussée permet au final de découvrir et d'apprécier certains passages plus personnels, plus profonds qui restent, hélas, trop rares et trop dissimulés. C'est sûr qu'un grand nombre de personnes auront rapidement jugé Pharaoh comme un autre groupe de heavy, un de plus, qui à l'instar de
Custard maîtrise le style, la technique mais n'arrive pas à engendrer un quelconque intérêt alors que d'autres, comme
Bloodbound ou
Wolf y parviennent et, ceci, malgré le faît que le style pratiqué soit très prisé.
Pharaoh peut se vanter de maîtriser la technique et le style musical. Leur expérience a permis au groupe d'obtenir un professionnalisme indiscutable. S'ils arrivent maintenant à ajouter un brin de personnalité, d'identité et d'audace le résultat sera certainement dévastateur. Affaire à suivre de près.
pour info, le premier concert donné par Pharaoh l'a été au bout de plus de 10 ans d'existence du groupe.
MPK
en tout cas je te rejoins sur ta chro et ta note, meme si je trouve le jeu du grateux vraiment sympa et tirant un peu ce manque d'originalité vers le haut...
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