Liste des groupes Metal Progressif Ring Of Fire Battle of Leningrad

Ring Of Fire…
Ce nom ne vous dit probablement rien. Dans le meilleur des cas il vous projette dans un passé lointain. Qui aurait cru les voir revenir après une aussi longue absence ? Le groupe avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue avec trois albums en trois ans. Puis, plus rien. Les années passaient sans le moindre signe de vie. Le temps a fait son œuvre, effaçant progressivement ce nom de nos mémoires. On a bien cru que Ring Of Fire ne reviendrait jamais, qu’il n’était rien d’autre qu’un groupe éphémère, étouffé par les multiples activités de chacun des musiciens. Mais voici que le quintette se reforme et refait parler de lui après une décennie d’absence. Autant dire une éternité. Les américains reviennent avec un nouveau percussionniste mais surtout avec un nouveau bassiste. Timo Tolkki succède à Philip Bynoe. Un pilier en remplace un autre. Ring Of Fire a gagné la bataille de son existence.

Mais c’est un tout autre combat qu’a choisit d’évoquer le groupe à travers ce nouvel album. « Battle of Leningrad » prend d’emblée un caractère épique avec « Mother Russia ». Un premier riff de percussion cadencé et serein est entrecoupé d’une ligne de guitare éclatante. Puis Mark Boals fait son entrée, d’une voix ferme, rugueuse et puissante. L’auditeur est immédiatement transporté vers le champ de bataille. Le caractère puissant de ce premier morceau annonce déjà la suite de l’album. Les titres sont en effet composés dans ce même esprit de power progressif aux accents épiques, et sont bien mis en valeur par la qualité de la production. Ils s’enchaînent donc dans un confort auditif absolu et sans la moindre once d’ennui. Ring Of Fire a fait le choix de suivre un fil conducteur bien défini, mais le groupe parvient à donner à chaque composition un caractère singulier. On citera par exemple la dimension très technique et instrumentale de « They’re Calling your name » comme les changements de rythme de « Land of Frozen Tears » et de « Firewind ».

Après une première partie prometteuse, Ring Of Fire ne s’essouffle pas. Le groupe maintient une constance de qualité, dans un power progressif qu’il maîtrise parfaitement. La dimension épique se renforce, à l’instar d’un magistral et symphonique « Where Angels Play ». L’éponyme prend un caractère grandiose, que l’on ressent à travers le chant guerrier de Mark, des riffs de guitare lourds et pesants mais aussi par lignes symphoniques au second plan. Et lorsque les baisses d’intensité se font entendre, ce n’est que pour repartir de plus belle. Certes, le concept est classique mais il est très efficace, et en parfaite adéquation à ce power métal puissant que délivre les américains.

« Battle of Leningrad », c’est aussi une large place laissée à des séquences purement instrumentales, dans « No Way out » notamment, et cela va sans dire que le niveau technique est élevé. On retiendra les riffs impressionnants de « They’re Calling your name », aussi bien à la guitare qu’aux percussions ainsi que de nombreux soli que tout le monde ne peut pas sa targuer d’exécuter. Ces cinq musiciens d’expérience ont mis toute leur science au service d’un modèle de cohérence et de maturité. Ring Of Fire ne voit ne trop petit ni trop grand, ne vise ni trop haut ni trop bas. Et si les plus exigeants souligneront un léger manque d’innovation, ils ne nieront pas que le groupe a vu juste. Plaisant dès la première écoute mais loin d’être dénué de subtilité « Battle of Leningrad » est un album universel et très réussi. Voilà une équation difficile que le quintette a très bien résolue.

Les derniers accords de « Rain » se font entendre et l’album prend fin. Mais au-delà du simple album, « Battle of Leningrad » est un message extrêmement positif et rassurant. Ring Of Fire renaît de ses cendres. Une chose est désormais certaine. Le groupe a toutes les armes pour reconquérir les terres perdues pendant ces dix années, et, qui sait, pour étendre son royaume. La lutte sera longue mais la bataille est bien engagée. Espérons.

16/20