Plus c’est long, plus c’est bon !! Même si cet adage ne se vérifie pas systématiquement, force est de constater que huit longues années séparent le monstrueux « Redesekration » (qui succédait au non moins énorme «
Terrorfront »), de la dernière livraison d’
Infernal War, intitulée «
Axiom ». Ce dernier fut enregistré et mixé par M de Kriegsmachine et MGLA, qui s’était notamment chargé des méfaits de
Voidhanger (side-project de
Herr Warcrimer et Zycklon)) et du split partagé entre
Infernal War et Kreigsmachine.
La formation polonaise n’a jamais été réputée pour la finesse de son propos, en accouchant de disques d’une brutalité et d’une violence rarement atteintes, grâce à un batteur tentaculaire, le bien-nommé Stormblast. Cependant, les prémices d’une légère évolution apparaissaient sur «
Conflagrator » (Ep, 2008) avec la présence plus importante de ralentissements rythmiques, n’atténuant en rien la puissance dévastatrice d’
Infernal War. Après la découverte intégrale de «
Axiom », il est clair que les Polonais ont décidé de suivre le sillon tracé par cet Ep car les cassures et les ruptures de rythme y sont bien plus importantes qu’à l’accoutumée comme les breaks massifs de « Coronation », « Into
Dead Soil », « Eater Of
Hope » ou «
Nihil Prayer ». Ces césures donnent énormément de dynamisme à «
Axiom », annihilant toutes formes d’ennui ou de lassitude. Aussi, ces alternances augmentent la force impactante des compositions des Polonais et, celle-ci est décuplée lorsqu'elles sont associées aux accélérations fulgurantes. Jetez donc une oreille à « Eater Of
Hope », « Paradygmat » ou «
Axiom » pour en être convaincus.
Infernal War a forgé sa réputation par la violence de ses morceaux et, même s’il a quelque peu évolué (toutes proportions gardées, bien sûr), il conserve intact son savoir-faire en matière de brutalité primaire. A l’écoute de «
Axiom », l’auditeur aura l’impression d’être aux commandes d’un
Panzer, écrasant tout sur son passage et prenant le soin de ne laisser aucun survivant. Il ressort de ce disque une puissance phénoménale au travers d’un riffing massif («
Axiom », « Camp 22 », « Transfigure » ou « Militant
Hate »), de breaks lourds (« Cronation » ou « Nhil Prayer ») mais également au travers de rythmiques frénétiques inhérentes au style comme sur « Camp 22, « No forgiveness », «
The Parallel Darkness » ou encore « Paradygmat », pour ne citer que ces compositions, qui feraient passer le «
Panzer Division Marduk » pour un album de berceuse (toutes proportions gardées, là encore) et, qui laisse votre serviteur, pourtant aguerri au genre, complètement pantois. La violence est, ici, élevée à son paroxysme, le groupe ne s’embarrassant pas de fioritures inutiles (aucune intro ou outro ne sont présentes), l’ambiance étant uniquement axée sur la sauvagerie et la férocité de la musique développée sur «
Axiom ». D’ailleurs, le morceau-titre constitue la parfaite synthèse du talent de composition d’
Infernal War.
La production est au diapason puisque le quintette n’aura jamais bénéficié d’un aussi gros son. Chaque instrument est parfaitement audible, faisant de «
Axiom », un véritable rouleau compresseur. Aussi, les musiciens jouent comme si leur vie en dépendait avec une mention spéciale à Stormblast, batteur « multi-membres », qui fait office de centrale nucléaire, auquel nous pouvons associer la paire du guitariste, qui délivre des solos de haute volée (« Into
Dead Soil », «
The Parallel Darkness » ou « Eater Of
Hope »), et
Herr Warcrimer qui vocifère toute trippes dehors avec une grande conviction, même si son organe vocal manque de personnalité.
Si votre serviteur veut jouer les rabats-joie, il dirait que tout est très bon mais que, hormis les quelques ralentissements et le fait que les membres du groupe se présentent au naturel, sans corpsepaint, l’évolution entre « Redesekration » et «
Axiom » reste minime. Après huit ans d’absence, j’ai l’impression que les Polonais ont plutôt joué la carte de la sécurité, mais, au vu de la qualité de «
Axiom », on le leur pardonnera aisément.
Plus c’est long, plus c’est bon ? Eh bien, oui ! Malgré la longévité du groupe,
Infernal War a su conserver toute sa vélocité. «
Axiom » est un condensé de haine brutale, crachée au faciès de cette humanité hypocrite. Si « Redesekration » avait déjà placé la barre très haute, cette dernière offrande le surpasse totalement et, les ralentissements rythmiques qui sont plus présents, renforcent encore plus l’agressivité des compositions d’
Infernal War qui accouche, avec «
Axiom », d’un disque presque parfait.
Infernal War, meilleure formation de brutal-black ? La question se pose désormais.
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