Aux Portes de la
Mort (2010) est la première production du tout jeune label HassWeg Productions, comme vous vous en doutez peut-être ce label est dédié corps et âme au Black
Metal le vrai, et promet le four aux trendies et autres posers…
La qualité de la scène Black française n’est plus à prouver et régulièrement, émergent quelques combos au potentiel intéressant. C’est indéniablement le cas de
Chadenn, pratiquant l’art du
Metal noir dans sa forme la plus pure sur ce premier album.
Avant tout, le visuel concocté par Diane Özdamar est un régal, avec un côté étrange et sordide à la
King Diamond couplé à un pouvoir blasphématoire fort. Musicalement, les parisiens sont largement influencés par
Darkthrone (old), avec qui ils partagent les côtés occultes et « Trve ». D’ailleurs il faut en avoir une sacré paire pour oser appeler le titre d’ouverture Black Métal, heureusement le titre est plutôt à la hauteur, sans atteindre on s’en doute la transcendance de leur modèle norvégien.
Le son est tout ce qu’il y a de moins travaillé, m’est d’avis que les sessions au studio du
Sar par Alain Claudel ont été plutôt vite réglées, d’où le côté authentique assez marqué à l’écoute, mais aussi un son de batterie approximatif, principal défaut du skeud à mon sens.
Si la marque
Darkthrone est indéniable, on ne peut réduire
Chadenn à un simple clone de plus, le travail de Lux à la guitare est un atout intéressant, offrant au passage de superbes parties Heavy
Metal sur Révélation. Bon, je ne suis pas persuadé que le batteur Odarec soit toujours bien carré quand il balance ses blast-beat mais nous ne sommes de toutes façons pas dans des parties ultra précises à la Pete Sandoval…
Après le un peu trop long Mille ans de Flammes, le triptyque Funeste Passage – Jugés par l’inverse – Front Païen est à mon humble avis la colonne vertébrale du disque, distillant les meilleures atmosphères et les parties les plus efficaces. Le premier s’avère le plus violent de l’album, le second propose des enchaînements de riffs imparables, toujours avec un léger côté Heavy sous jacent, et le troisième propose des linéaires entêtant du meilleur effet.
Aux Portes de la
Mort fourmille de bonnes idées, et celle de textes entièrement en français et présent dans le livret est un plus indéniable, reste maintenant au quatuor à canaliser un peu sa haine et se concentrer un peu plus sur la musique, car davantage de précision n’a jamais tué l’esprit du Black
Metal…
Un premier album brut de décoffrage, il faudra quelques coups de marteau et de burin pour dégrossir tout ça dans le futur mais pour un début ça le fait.
BG
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