Autumn Tears

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14/20
Nom du groupe Where Lovers Rot
Nom de l'album Autumn Tears
Type EP
Date de parution 11 Novembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Autumn Tears
Ecouter08:03
2.
 Star Crossed
Ecouter08:22
3.
 Crimson Dawn
Ecouter08:31

Durée totale : 24:56

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Where Lovers Rot



Chronique @ ericb4

15 Décembre 2016

Un glaçant propos cristallisant une graduelle mais réelle évolution...

Deux années suite à une initiale et discrète démo, le groupe de doom symphonique américain revient humblement dans les rangs. Et ce, à l'image de ce laconique EP auto-produit où se succèdent 3 longues pistes, de plus de 8 minutes chacune tout de même. Exercice auquel le combo nous avait déjà accoutumés et interpellés lors de sa première offrande. Celle-ci, tout comme la précédente livraison, octroie une qualité d'enregistrement de bon aloi, laissant échapper très peu de notes résiduelles, et un mixage ajustant convenablement, mais pas encore parfaitement, les parties instrumentales et vocales entre elles. En outre, si quelques finitions ternissent quelque peu certains passages, une réjouissante profondeur de champ acoustique autorise un parcours d'un seul tenant, en dépit de l'implacable champ de turbulences que l'on traverse.

Pour rappel, nos acolytes suivent les traces de Draconian, Tristania, The Flaw, pour l'empreinte doom gothique ; Theatre Of Tragedy, avec quelques relents de Nightwish et de classique, pour la touche symphonique. C'est donc au confluent d'influences aussi éclectiques que complémentaires que s'est construit et évolue le projet du quintet étasunien (l'expérimenté quartet initial (Sara Fallico (chant) ; Vladimore (guitare/claviers) ; Brian Rush (basse/chant) ; Jason Borton (batterie)) ayant intégré Elijah Losch, guitariste chez A Flourishing Scourge ; ex-Discorgia, ex-Mortal Plague). Chacune des plages empruntées nous faisant parcourir des espaces d'expression artistique différenciés et s'enchaînant selon une logique graduelle en assurant la cohérence, nous les aborderons successivement et séparément, en tentant de percevoir ce qu'elles ont pu apporter à l'oeuvre et qui mériterait que l'on s'y attache.

Tout d'abord, en guise de mise en condition, on entre au contact d'éléments telluriques infiltrant prestement le tympan. Tel un inaltérable torrent, les larmes du ciel se déversent sur nous aux abords du plantureux et envoûtant « Autumn Tears ». C'est dans un climat à la fois éthéré et orageux que ce low tempo progressif aux riffs acérés nous plonge, et ce, à mi-chemin entre les glauques espaces marécageux de Draconian et les complexes et fines harmoniques de Theatre Of Tragedy. Suivant le schéma classique de la belle (à l'angélique timbre de voix), et la bête (à la lueur d'une growleuse et vénéneuse empreinte oratoire), cette piste octroie à la fois de forts contrastes vocaux et une attractive profondeur de champ acoustique. En cela, la copieuse proposition marque un tournant par rapport à son aînée. Ce faisant, au fil d'une délicate mélodicité répondant à une exigeante écriture de portées, cette intrigante plage décharge une frissonnante mélancolie teintée d'une crispante et crépusculaire lumière, nous renvoyant à quelques glaçantes et cauchemardesques réminiscences, celles précisément dont ce brûlot s'en fait l'écho.

Dans une sinistre pénombre, notre voyage se poursuit sur une note plus glauque, pour ne pas dire engloutissante. Une étrange et pâle lumière nous parvient alors du plombant et gorgonesque low tempo « Star Crossed », à la fois entretenue par de puissantes attaques de growls caverneux et de visqueux gimmicks à la lead guitare. Par ailleurs, des arrangements nightwishiens bien distribués corroborent des séries d'accords peu convenues, parfois tortueuses, voire follement déstructurées, conférant à ce méfait une oppressante, et presque suffocante atmosphère. L'impression laissée d'une lente et pénible agonie nous traverse alors. Au loin, nous parviennent bien quelques célestes volutes, mais insuffisamment déployées pour que nos souffrances soient apaisées. Ou l'art de faire cohabiter le ying et le yang.

On achève notre périple d'une tout autre manière, par l'atmosphérique gothique fresque « Crimson Dawn » qui, non sans rappeler Anathema eu égard à son cheminement harmonique, se fait souvent caressante, voire reposante, parfois évanescente. Si les abyssales serpes oratoires du growler se font ouïr, les aériennes et magnétiques patines de la déesse donnent parfaitement le change, imprimant une douce lumière à cette tendre et énigmatique offrande dans le sillage mélodique conjoint de The Flaw et Tristania. Cette mer limpide à la profonde agitation intérieure recèle toutefois quelques passages techniquement complexes et une conclusion peu propice à la captation inconditionnelle de nos sens.

Bon an mal an, nos acolytes poursuivent leur route, comme ils l'ont commencée, au rythme de frappes lourdes, mesurées, dans une atmosphère crépusculaire, parfois déroutante, mais qui, sans forcer le trait, parviennent à nous happer dans leur folle tourmente. Si les sources d'influence tardent à être digérées, la combo livre néanmoins un propos les conjuguant opportunément, démarche qui lui confère une identité singulière. De plus, un brin de maturité supplémentaire transpire de ces gammes et de ces arpèges donnant au propos une dimension dont ne bénéficiait pas encore son aîné. Toutefois, à l'instar de ce dernier, il faudra à la sarabande diversifier encore son offre, varier ses effets et ses rythmiques, pluraliser ses atmosphères et ses joutes vocales, pour espérer s'illustrer dans un registre de plus en plus concurrentiel. Désormais, on en attend plus, à l'aune d'un album full length, par exemple, espace d'expression artistique encore inexploré par le combo ricain...

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