Attarghan

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16/20
Nom du groupe Glasya
Nom de l'album Attarghan
Type Album
Date de parution 19 Fevrier 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Attarghan
 01:43
2.
 From Enemy to Hero
 04:59
3.
 Way to Victory
 05:21
4.
 Retaliation
 05:15
5.
 First Taste of Freedom
 04:30
6.
 Journey to Akhbar
 04:39
7.
 Queen's Temptation
 03:50
8.
 Battle for Trust
 05:58
9.
 The Sound of 10 000 Feet Marching
 04:39
10.
 Within the Sandstorm
 06:01
11.
 We Weren't Meant to Be
 04:34
12.
 At the Empire's Gate
 00:48
13.
 Eye to Eye, Sword to Sword
 06:12
14.
 A New Era Has Come
 05:49
15.
 The Legend Lives On
 01:54

Durée totale : 01:06:12

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Glasya


Chronique @ ericb4

28 Fevrier 2022

Un luxuriant et envoûtant mouvement insufflé par le sextet ibérique...

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par le discret sextet portugais créé voilà déjà cinq ans à Lisbonne. En effet, suite à son introductif et premier masterpiece, « « Heaven's Demise », il faudra patienter la bagatelle de trois années avant de le voir revenir dans les rangs. Et ce, à l'aune d'un second effort de même acabit répondant au nom de « Attarghan » ; une galette généreuse de ses 66 minutes, signée, cette fois, chez le puissant label italien Scarlet Records. Ce faisant, le collectif lisboète nous octroie un set de 15 compositions estampées metal mélodico-symphonique gothique, aux relents orientaux, dans la veine de Nightwish (première période), Xandria (première mouture), Delain, Diabulus In Musica, Epica, Ex Libris, Imperia et Amberian Dawn. L'opus laissant dès lors entrevoir une alternative atmosphérique qui en fonderait précisément son originalité, ou, du moins, son caractère propre, un bis repetita serait donc à exclure. A l'aune de ce concept album, le combo ibérique sera-t-il dès lors en mesure de tenir la dragée haute aux Beyond The Black, Elvellon, Walk In Darkness et autres Metalwings ?

Dans cette nouvelle aventure, nous embarque la majeure partie de l'équipage du précédent navire, à savoir : Eduarda Soeiro, mezzo-soprano à la tessiture proche de celle de Manuela Kraller (ex-Xandria, ex-Haggard) ; Bruno Prates (ex-Enchantya) et Hugo Esteves aux guitares ; Davon Van Dave (Urban Tales, ex-Heavenly Bride, ex-Tearful, ex-Shadowsphere) aux claviers et arrangements ; António Durães (Painted Black, ex-Attick Demons) en remplacement de Manuel Pinto (Rest In Me, ex-Enchantya) à la basse ; Bruno Ramos (ex-My Deception) à la batterie. Pour l'occasion, ont été sollicitées les empreintes vocales de : Rim Bouali (Rest in Me), Caterina Nix (Chaos Magic), Corvus (Desire, ex-Extreme Unction...), Lavinia Roseiro, Leonel Silva (Hourswill, Timescale...), Marco Pastorino (Even Flow, Temperance, Virtual Symmetry...). Sans oublier le fin toucher d'archet des violonistes Inna Calori et Catarina Póvoa. Le groupe ayant préservé une technicité instrumentale à la fois maîtrisée et judicieusement exploitée, et conféré une dimension plus symphonisante que naguère à son projet, la part belle semble ainsi avoir été faite aux duos. Bien lui en a pris...

Une belle brochette d'artistes qui a pour corollaire une production d'ensemble de fort bonne facture, dont un mixage parfaitement équilibré, à nouveau dispensé aux The Pentagon Audio Manufacturers. à Lisbonne, par Fernando Matias (ex-bassiste de Mourning Lenore, connu pour avoir produit certains albums de Disaffected, Enchantya, Gwydion, Hourswill, Ironsword...), et un fin mastering laissé aux mains expertes d'un certain Darius van Helfteren, sollicité à cet effet par Epica, Judas Priest, Ex Libris, Mayan, Nemesea, Xandria, Within Temptation, Autumn, parmi tant d'autres. Jouissant d'une belle profondeur de champ acoustique et d'un soin particulier apporté aux menus détails, c'est dire que l'opulent méfait offre des conditions d'écoute quasi optimales, autorisant de fait le parcours d'un seul tenant de la galette. De plus, le combo a, une fois encore, requis la large palette graphique de Pedro Daniel (Phobos Anomaly Design), connu pour avoir oeuvré auprès d' Ava Inferi, Corpus Christii, Enchantya, Lightless Moor, entre autres. Message fort serait ainsi lancé à leurs homologues. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral, en quête de pépites intimement enfouies dans sa cale...


A l'image des plus magmatiques de leurs pistes, nos compères bien souvent parviennent à aspirer le tympan. Ainsi, passée l'éponyme et cinématique entame surmontée d'un abyssal récitatif en voix de gorge, « Attarghan », les éléments ne sauraient tarder à se déchaîner, à commencer par son voisin de bobine. Aussi, sous couvert d'un poignant duo mixte en voix claires, les cristallines inflexions de la belle offrant un saisissant face à face avec les serpes oratoires de Marco Pastorino, le rayonnant et ''nightwishien'' up tempo « From Enemy to Hero » ne mettra qu'une poignée de secondes pour se jouer de toute tentative de résistance à son assimilation.

Sur un même modus operandi mais un tantinet moins tubesques, d'autres espaces d'expression pourront à leur tour nous assigner à résidence. Ainsi, à mi-chemin entre Xandria et Nightwish, le mid/up tempo syncopé « Way to Victory » recèle un refrain immersif à souhait mis en exergue à la fois par les angéliques ondulations de la sirène et une frissonnante muraille de choeurs. Dans cette énergie, et non sans rappeler Diabulus In Musica, l'orientalisant « Retaliation » se fait à la fois mordant et énigmatique. Sous-tendu par les puissantes et magnétiques impulsions de Leonel Silva et de grisants et inaliénables gimmicks guitaristiques, le brûlot ne ratera pas davantage sa cible. Plus échevelant encore, dans l'ombre d'Imperia se glisse « A New Era Has Come » ; up tempo heavy symphonique interpellant tant par son caractère enjoué que par la fulgurance de ses accélérations.

Lorsqu'ils nous immergent au sein d'amples pièces en actes symphonico-progressives, s'ils tendent à complexifier leurs schèmes d'arpèges, nos acolytes n'en révèlent pas moins de séduisants atours. On retiendra, d'une part, l'épique et ''nightwishien'' « Battle for Trust », qui, au fil des 6 minutes d'une chevauchée fantastique, se plaît à nous bringuebaler pour mieux nous retenir, un fine. Nous plongeant dans une véritable tempête de sable, le bien-nommé, trépidant et altier « Within the Sandstorm », lui, se voit encensé par les attaques en profondeur de Corvus et magnifié par ses choeurs en liesse. A la croisée des chemins entre Epica et Xandria, le luxuriant et intrigant « Eye to Eye, Sword to Sword », pour sa part, livre ses riffs épais adossés à une frondeuse rythmique ainsi qu'un enivrant refrain mis en relief par les magnétiques modulations de la diva et sa garde rapprochée.

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus mesurée, la troupe trouve à nouveau les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre « First Taste of Freedom », entraînant mid/up tempo à la confluence de Delain et Xandria ; mis à l'honneur par un duo féminin en voix claires bien habité, les chatoyantes modulations de Caterina Nix donnant cette fois le change aux fluides patines de la déesse, et livrant un bref mais flamboyant solo de guitare, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Difficile également de se soustraire aux vibes enchanteresses exhalant des entrailles de « Journey to Akhbar » ; orientalisant mid/up tempo encensé par les enivrantes volutes de Rim Bouali auxquelles répondent point pour point les envolées lyriques de la princesse. Plus classique, le ''nightwishien'' « The Sound of 10 000 Feet Marching », quant à lui, révèle une énergie communicative tout en accusant quelques linéarités mélodiques. Enfin, c'est au cœur d'un conte des Mille et Une Nuits que l'on se croirait plongé à l'aune de « Queen's Temptation », envoûtant low tempo infiltré de percussions tribales et tout en légèreté, agrémenté en prime d'un récitatif en voix mixtes, où la troublante empreinte vocale de Lavinia Roseiro fait mouche où qu'elle se meut.

Nous adressant plus rarement ses mots bleus, la troupe n'aura pas pour autant laissé pour compte l'aficionado du genre intimiste. Ce qu'elle prouve à l'instar de « We Weren't Meant to Be », ballade opératique et romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient nullement reniée ni Nightwish, ni Xandria. Mise en habits de soie par les poignantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, la tendre aubade fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Tout aussi mesurée, la cinématique outro « The Legend Lives On » termine le voyage comme nous l'avons commencé, sous forme d'un récitatif en voix masculine, doublé, cette fois, d'une enveloppante chorale, sur fond de puissants et métronomiques roulements de tambour.


En définitive, le combo portugais nous convie à un propos à la fois volontiers épique, souvent frondeur, parfois intrigant, un brin romanesque et complexe, pouvant dès lors nécessiter quelques écoutes circonstanciées avant son éventuelle assimilation. Bénéficiant tout comme son aîné d'une ingénierie du son aux petits oignons, laissant désormais entrevoir une technicité instrumentale et vocale parfaitement huilée, l'opus témoigne également de quelques prises de risques consenties par nos acolytes. Ayant veillé à diversifier ses ambiances, ses phases rythmique et surtout ses joutes oratoires, le collectif a également davantage varié ses exercices de style qu'autrefois. Il faudra encore à nos compères s'affranchir de l'empreinte par trop pesante de leurs maîtres inspirateurs pour permettre à leur projet de gagner en épaisseur artistique. Bref, un luxuriant et envoûtant mouvement qui laisse à penser que le combo détient-là une belle carte pour s'imposer parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Wait and see...

Note:15,5/20


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