At the End of Time

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14/20
Nom du groupe DüsterLust
Nom de l'album At the End of Time
Type EP
Date de parution 20 Octobre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Shatterer
Ecouter01:42
2.
 We Want More
Ecouter04:51
3.
 At the End of Time
Ecouter04:12
4.
 Black or White
Ecouter03:34
5.
 Lords of Destruction
Ecouter05:12
6.
 Rebirth
Ecouter01:23

Durée totale : 20:54

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DüsterLust



Chronique @ ericb4

03 Fevrier 2019

Une œuvre dans un mouchoir de poche, entre autres...

Nous ayant laissés sur une impression mitigée à l'aune d'un lacunaire « Düster Lust », son premier album full length, le trio allemand originaire de Francfort s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions. Ce faisant, le bassiste et vocaliste Heiko Seibert et le claviériste, batteur et growler Philip Seibert, créateurs du projet, en 2010, accompagnés de la mezzo-soprano Regina Beatrix Rumpel, reviennent sur la pointe des pieds, munis, cette fois, d'un EP 6 titres inédits égrainés sur un ruban auditif de 21 minutes tout au plus. Cette modeste ogive sera-t-elle de nature à leur ouvrir de plus larges horizons que sa friable aînée ? Quelque huit années suite à sa sortie de terre, la formation germanique pourra-t-elle alors se poser en redoutable challenger face à une concurrence galopante dont se nourrit aujourd'hui le metal symphonique à chant féminin ?

S'il est resté fidèle à ses aspirations rock'n'metal symphonique et progressif, dans la lignée de Xandria, Dark Sarah et Nightwish, le collectif teuton ne s'y est pas réduit exclusivement. De plus, il a peaufiné son ingénierie du son et densifié son corps oratoire. Ainsi, laissés aux mains expertes du guitariste Kai Stahlenberg (Hopscotch, Läs Vegäs), l'enregistrement se révèle de qualité supérieure à ce qu'il fut naguère et le mixage apparaît, pour sa part, bien plus équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Pour une mise en relief de l'espace oratoire, sur certaines pistes ont été sollicitées les empreintes vocales des choristes Michél, Robin et Evelyn. Comme pour mettre les petits plats dans les grands, tout comme Xiphea et Oknos, le combo a confié l'artwork de la jaquette d'inspiration fantastique aux graphistes Dave Mola et Verena Isabella Fontana (Starfountain Design).


Passée la dispensable et laconique entame instrumentale surmontée d'un récitatif en voix de gorge « The Shatterer », le spectacle se révélera des plus enjoués. Ainsi, le bal s'ouvre sur le tonique et jovial « We Want More », up tempo d'obédience metal symphonique aux véloces et inaltérables frappes sèches et aux riffs épais. Corroborées par une chorale virevoltante et répondant aux attaques de son acolyte de growler, les cristallines inflexions de la sirène attireront irrémédiablement le tympan. Doté d'harmoniques dans la lignée d'un Xandria des premiers émois, d'arrangements ''nightwishiens'' et d'ondulants gimmicks guitaristiques, le brûlot évolue sur une ligne mélodique des plus engageantes. La magie opère donc sans avoir à forcer le trait. Tout aussi offensif mais à l'architecture instrumentale plus complexe, dans l'ombre de Revamp, l'épique « Lords of Destruction », pour sa part, nous octroie notamment une sidérante montée en puissance du corps orchestral et un bref mais vibrant solo de guitare. On dépit de sa prégnante impulsivité, on regrettera toutefois un cheminement d'harmoniques et un refrain éminemment répétitifs, auxquels s'ajoute une ligne mélodique des plus ternes.

Parfois, nos compères empruntent quelques chemins de traverse, nous propulsant alors en d'intrigants instants. Ainsi, doté de séries d'accords peu convenues et suivant une sente mélodique qui pourrait désemparer plus d'un pavillon non averti, le ''xandrien'' mid tempo « Black or White » demeure aussi énigmatique qu'infiltrant. Dans ce champ de turbulences, évoluent les gracieuses modulations de la déesse, auxquelles répondent, tels un seul homme, des choeurs au pas assuré. Réservant un refrain plutôt avenant et paré d'arrangements d'excellente facture, le manifeste pourra, à sa façon, capturer l'âme de celui qui y aura plongé.

Lorsqu'il nous mène en d'intimistes espaces, l'inspiré trio nous octroie ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, l'émotion sera au rendez-vous des attentes de l'aficionado du genre à l'aune de « At the End of Time » ; aérienne et mélancolique ballade a-rythmique mise en habits de soie par les angéliques volutes de la maîtresse de cérémonie. Bref, un guitare/voix pétri d'élégance et enjolivé par des choeurs en tapinois que n'auraient nullement renié ni Nightwish ni Dark Sarah.

Classiquement, la traversée s'achève comme elle a commencé, à l'aune d'un bref instrumental d'obédience cinématique. Ainsi, délicatement orné de choeurs et voguant sur une mer synthétique d'huile, l'aérien « Rebirth » vient fermer la marche, et, par là-même, nous caresser le tympan. Bref, une modeste mais sereine outro clôturant la petite goélette, pianissimo...


Force est d'observer que le trio allemand a élevé d'un cran le niveau de ses exigences depuis sa précédente offrande, livrant, cette fois, un menu mais seyant et complexe opus. Judicieusement positionnés, les choeurs viennent renforcer le corps oratoire de leur présence, le duo mixte témoignant, par ailleurs, de prestations plus abouties aujourd'hui qu'hier. Techniquement plus efficient, le méfait se dote également d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut. Cela étant, on aurait souhaité un propos plus varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, des exercices de style plus diversifiés, et des lignes mélodiques un poil plus fédératrices.

Aussi, à l'instar de la menue rondelle, s'avère-t-il encore prématuré pour le combo teuton de venir se mesurer aux Elvellon, Beyond The Black et autres Sleeping Romance ou Once. Bref, une œuvre dans un mouchoir de poche qui marque une évolution certaine par rapport à son prédécesseur, mais ne permettant pas encore au collectif de mettre le pied à l'étrier des valeurs montantes de ce si concurrentiel registre metal. Peut-être à l'aune d'une prochaine et plus substantielle livraison ?...

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