Créé en 2010 par le musicien ukrainien Yaromysl (aussi actif chez
Goverla),
Zgard joue un Black pagan assez atmosphérique et mélodique et nous propose début 2013 son troisième album, à peine plus d'un an après son premier opus..
Première chose que l'on remarque, le travail effectué au niveau des guitares est plutôt satisfaisant, la capacité de Yaromysl à construire des ambiances solides et maitrisées à l'aide du riffing étant bien réelle. Ce dernier surprend d'ailleurs par sa relative variété et sa richesse (la partie centrale de When Breaking
Down all the Ideals par exemple marque par la qualité de la texture sonore créée par le jeu des guitares), le musicien ukrainien ayant tendance à complexifier sa musique en enchainant des séquences aux différences bien marquées au sein d'un même morceau. Si toutes les pistes de cet
Astral Glow ne bénéficient pas de ce traitement et que les structures utilisées restent par ailleurs assez classiques, il n'empêche qu'on tient là un des points forts de l'album qui permet à l'auditeur d'éviter de subir un effet de lassitude auquel on aurait pu légitimement s'attendre, le CD atteignant tout de même les 70 minutes. L'aspect strictement mélodique quand à lui apporte ni plus ni moins ce qu'on en attends dans ce registre, efficace mais sans réelle surprise au niveau des émotions développées. Un constat que l'on peut également faire à propos des hurlements du multi-instrumentiste, solides mais sans excentricités.
On pourra regretter par contre le manque d'agressivité de l'album, les quelques passages plus hargneux (sur Stars in the
Night Sky par exemple) se faisant trop rares et pas assez poussés.
Outre les guitares, Yaromysl fait appel à d'autres éléments pour créer ses atmosphères, une flûte (ou plus précisément un Sopilka) par exemple. Si celle-ci s'avère très classique et ne surprend pas vraiment, les mélodies et sonorités qui en sont tirées étant, tradition et folklore obligent, plus ou moins les mêmes que l'on retrouvera chez d'autres formations ukrainiennes officiant dans le même registre, elle bénéficie du fait que ses interventions restent mesurées pour gagner en impact et éviter de tomber dans un excès qui aurait pu nuire à l'ambiance générale.
Particulièrement marquant, on remarque aussi la présence de chœurs masculins très mis en avant sur Stars in the
Night Sky, en faisant l'un des points d'orgue de l'album. Chœurs que l'on retrouve aussi sur
Old Woods, dans une variante bien plus sombre et sinistre.
La clavier est également l'un des composants essentiels de l’atmosphère de ce
Astral Glow. Majestueux, mystique, il distille une ambiance que par moment on pourrait presque qualifier de cosmique, ce qui allié à l'aspect païen de la musique illustre à merveille les thématiques développées sur la pochette et le livret, combinant folklore et fascination pour les étoiles. De manière générale son utilisation est très maîtrisé, bien qu'on puisse regretter, de manière assez anecdotique, le court passage au piano un peu trop gentillet sur
Letargy Dream.
Un morceau qui d'ailleurs se détache quelque peu du reste de l'album par son sample de cardioscope en introduction, qui jure légèrement face aux sonorités plus naturelles (loups, vent, oiseaux divers...) auxquelles le musicien ukrainien fait régulièrement appel tout au long de l'album.
Précisons enfin que la production est très propre,
Solitude Productions oblige (ou plus précisément sa sous-division BadMoodMan Music), ce qui ne s'avère pas être une si mauvaise idée et va finalement assez bien avec la personnalité de l'album..
Un bon cru donc, qui devrait convaincre les amateurs de Black
Pagan à tendance atmosphérique.
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