Asha

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15/20
Nom du groupe Saratan
Nom de l'album Asha
Type Album
Date de parution 28 Août 2015
Labels Fonografika
Style MusicalFolk Death
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Hvare Khshaeta 07:31
2. Asha 06:31
3. Dakhma - the Tower of Silence 11:34
4. The Chinvat Bridge 06:16
5. Khvarenah 05:32
6. Sacred Haoma 06:25
Total playing time 43:49

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Saratan


Chronique @ Matai

17 Octobre 2015

Un "Asha" lourd et ethnique mélangeant le melo death et le folk arabe

Originaire de Pologne, de Cracovie plus précisément, Saratan a un parcours très atypique. Il a débuté sa carrière en 2003 avec un néo-thrash très incisif en sortant un album tous les deux ans. Il a signé chez Massacre Records et s'est entouré des fameux frères Wiesławski pour l'enregistrement aux studios Hertz. Et soudain, il décide de changer d'orientation pour se diriger vers l'oriental metal. Oui, vous avez bien lu. La bande à Adam Augustynski réussit le pari fou d'officier dans un style largement sous-représenté, dans un pays où le death et le black sont les rois. Et quand on parle d'oriental metal, on a souvent tendance à penser aux pays du Maghreb, du Proche et du Moyen-Orient, mais c'est une erreur! Des groupes comme Kartikeya en Russie, The Horn en Australie ou Arkan et Acyl en France ont suffisamment prouvé qu'il était possible de jouer cette musique sans avoir à provenir de Tunisie, d'Israël ou d'Arabie Saoudite. Et avec ce "Asha", Saratan nous le montre une fois de plus !

"Saratan" vient de l'arabe et signifie cancer, "Asha" correspond apparemment à un concept important dans la doctrine zoroastrienne, une des anciennes religions de l'Iran. Pour coller à ce concept, le groupe a réorganisé son line-up de sorte à ce que chacun puisse autant jouer de l'instrument métallique que de l'instrument traditionnel. Quand on se penche sur le livret, on se dit qu'un travail de fou a été abattu sur cet album. Les instruments sont très nombreux : tar, setar, baglama cura, kamancheh, darbuka, rig et tombak (autrement dit, mandolines, percussions, flutes...) et des guests sont aussi de la partie notamment Maciej Kowalski et Tymek Jedrzejczyk pour les chants ethniques.

Et musicalement, c'est très bien fichu ! On se retrouve avec un death oriental à la Arkan / Aeternam, avec quelques touches de thrash. Concrètement, il s'agit d'un metal extrême complété d'instruments traditionnels et de chants ethniques. Le chant est partagé entre le growl de Jaroslaw et la douce et chaleureuse voix de Maggie. On se retrouve avec un duo du style Florent Jannier/Sarah Layssac ou Kobi Farhi/Shlomit Levy, en témoigne un "Hvare Khshaeta" tempétueux et destructeur, faisant la part belle aux instruments traditionnels et à la dualité des vocaux.

Saratan maîtrise parfaitement bien ses instruments et le voyage est à l'honneur sur ce "Asha", chaque morceau représentant une péripétie différente. De la déflagration black de "The Tower of Silence" à la lourdeur du titre éponyme, en passant par la ballade "Sacred Haoma", les six titres mélangent avec brio le metal et la musique folklorique arabe. Les sitars et les percussions complètent les guitares et les growls pour un voyage aussi ténébreux que lumineux, aussi froid que chaleureux.

Cet album est aussi plus progressif que les précédents, les morceaux dépassant très souvent les six minutes. Les Polonais peuvent ainsi multiplier les phases orientales et développer des motifs plus variés. On appréciera les onze minutes de "The Tower of Silence" qui nous transportent directement en Orient avec ces harmonies typiques et tous ces sons qui font naître des images dans notre esprit. On appréciera aussi les chants de "Sacred Haoma" pour un dépaysement garanti.

Cependant, ce côté prog est une grosse faiblesse dans la musique de Saratan. Avec la longueur, les titres ont tendance à se répéter et les schémas ont tendance à se ressembler. On se retrouve en fait avec deux cas de figure: la moitié des morceaux débute avec une mélodie folk orientale, balance la sauce métallique, fait un break ethnique, et repart en trombe. L'autre moitié démarre directement par un death metal tranchant avant un nouveau break ethnique et une fin crescendo. Prévisible donc ! Autre point faible, le chant de Maggie. Même si elle chante très juste, avec sa voix enchanteresse, il est dommage qu'elle ne soit pas plus impliquée dans le projet. Une bataille vocale avec le growler Jaroslaw aurait été plus intéressante que quelques harmonies parfois clichesques en arrière-plan. Seules deux pistes la mettent bien en valeur : "Hvare Khshaeta" et "The Chinvat Bridge".

Le virage musical de Saratan est de plus en plus intéressant et le quatuor semble plus inspiré avec son oriental metal actuel que son néo-thrash du passé. Les quatre membres sont talentueux et nous le prouvent avec ce "Asha" lourd et ethnique, mélangeant très bien le melo death et le folk arabe. Malgré ses défauts, le charme est bien présent, ainsi que ce sentiment de voyage spirituel. L'année n'aura pas été très remarquable en sorties de ce type, sauf pour ce Saratan qui devrait facilement se positionner en tête de liste.

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