Suite à son premier et flamboyant album studio, «
Silver Lining », le combo suédois cofondé en 2019 à Malmö par le pluri-instrumentiste, vocaliste et producteur Jan Akesson (
Stonelake, Jan Akesson's
Shadow Rain...) et Terese ''Tezzi'' Persson, chanteuse aux puissantes inflexions (non sans rappeler celles de Janet Gardner (
Vixen)), était attendu au tournant. Le temps pour nos acolytes de peaufiner leurs gammes et leurs arpèges tout comme leur production d'ensemble ; les voici donc de retour dans les rangs, avec, sous le bras, leur second opus de longue durée, «
Ascendancy », que deux années séparent de son illustre devancier.
Signé tout comme ce dernier chez le puissant label italien Frontiers Records, ce set de 11 partitions s'égraine, lui, sur un ruban auditif de 42 optimales minutes. Après son prometteur aîné, ce nouvel arrivage serait-il à même de propulser le collectif scandinave parmi les valeurs montantes du metal mélodique à chant féminin ?
A nouveau assisté du batteur Jens Westberg (acolyte de Jan Akesson chez
Stonelake et Jan Akesson's
Shadow Rain), le groupe nous infiltre, là encore, au sein d'un metal mélodique mâtiné de hard rock typé années '80, assorti de sonorités modernes, mais dénué des symphonisants effluves du précédent méfait. Aussi parcourt-on un propos volontiers pulsionnel, éclectique et délicat, où se combinent de subtiles nuances mélodiques, des riffs aussi massifs qu'engageants et une empreinte vocale délicieusement corrosive, aisément identifiable et des plus pénétrantes. Avec le concours, pour l'occasion, du claviériste Mikael Hylén. Resté méticuleux quant à la qualité de ses enregistrements, le groupe nous octroie un effort ne laissant filtrer que d'infimes sonorités résiduelles tout en témoignant, à son tour, d'une belle profondeur de champ acoustique. Une optimale mise en musique nous intimant de suivre nos compères dans leurs aventures...
A l'instar du précédent effort, c'est à la lumière de ses portées les plus magmatiques un brin modernistes que le combo marquerait ses premiers points, et non des moindres. Aussi le tympan sera-t-il prestement happé par «
Ashes to
Ashes », up tempo metal mélodique moderne aux riffs acérés et aux puissants coups de boutoir, à la croisée des chemins entre
Battle Beast et Volturian ; eu égard à son refrain catchy encensé par le corrosif grain de voix de la sirène et agrémenté d'un vibrant solo au synthé signé Mikael Hylén, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret.
Tout aussi mordants mais, cette fois, dans une orientation heavy mélodique classique, deux passages aptes à nous retenir plus que de raison nous sont adressés. Ce qu'atteste, d'une part, « Larp », up tempo à la confluence entre
Kobra And The Lotus et
Ela, au regard de son entêtant refrain typé hard rock 80s et de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés. Dans une même dynamique, sous le joug de ses riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique et des inaltérables et rugueuses attaques de la frontwoman, le tonique «
Down » génère, lui, une énergie aisément communicative.
Quand le rythme de leurs frappes se fait un poil moins véloce, nos compères trouvent à nouveau matière à nous assigner à résidence. Ainsi, au carrefour entre
Crystal Viper et
Burning Witches, « Remedy » et « Forever with Me » se posent tels de rayonnants mid/up tempi livrant des couplets bien customisés, mis en relief par les rocailleuses oscillations de la déesse, et recelant chacun un fringant solo de guitare. Et, dans un cas comme dans l'autre, la sauce prend sans tarder. Difficile également d'éluder les truculents gimmicks guitaristiques dont nous abreuve l'entraînant mid/up tempo syncopé « Small
Deeds ». Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche...
Plus en retenue encore, d'autres plages sauront à leur tour nous rallier à leur cause. Aussi, retiendra-t-on sans mal « Our Time » tout comme « I Hold My
Life », de tubesques mid tempi dans la veine de
Battle Beast ; nourris d'une ligne mélodique des plus enveloppantes et inscrivant dans leur trame un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les troublantes inflexions de la belle, ces deux efforts pousseront assurément à une remise en selle dès l'ultime mesure envolée. Un zeste plus organique et « jamesbondien » en l'âme, le mid tempo «
Silent Revolution », pour sa part, imposera sans ambages ses truculents arpèges d'accords sur lesquels se greffent les sensuelles impulsions de la princesse. Enfin, sous couvert de rampes de claviers dans la lignée de
The Birthday Massacre et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, le synthétique « Parasites » prendra non moins le chaland dans ses filets.
Lorsque les lumières se font plus douces, nos acolytes parviennent là encore à happer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce qu'illustre « Leave Me », power ballade aux airs d'un slow qui emballe, où les poignants harmoniques esquissés se placent dans la mouvance de l'introductif album ; une caressante ritournelle calée sur une sente mélodique certes convenue mais des plus efficaces, où les félines volutes de la maîtresse de cérémonie font mouche où qu'elles se meuvent. Bref, un instant privilégié que l'aficionado de moments intimistes ne saurait esquiver sans éprouver de tenaces regrets.
Résultat des courses : nos compères nous livrent un message musical aussi cadencé qu'enjoué et des plus efficaces. Ayant veillé à diversifier leur propos sur les plans rythmique et atmosphérique, nos acolytes ont parallèlement soigné leur ingénierie du son et varié les exercices de style. A l'instar de son aîné, ce deuxième essai transpire la féconde inspiration mélodique de ses auteurs tout en faisant montre d'une technicité instrumentale éprouvée. Mis en relief par la magnétique empreinte vocale de la belle et ne concédant pas l'ombre d'un bémol harmonique, ce sémillant set de compositions trouvera à n'en pas douter un débouché favorable aussi bien auprès du fan de la première heure que d'un tympan déjà familiarisé avec les vibes de leurs maîtres inspirateurs. Et ce, en dépit d'une fibre symphonique ayant aujourd'hui cédé le pas à d'organiques sonorités estampées metal moderne. Sans nous décocher-là un autre coup de maître, le combo suédois ne nous octroie pas moins un second mouvement aussi frémissant que rayonnant...
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