2018 avait marqué le grand retour de …and Oceans, combo de black sympho des années 90 qui avait fini par tomber dans l’oubli depuis leur dernière réalisation,
Cypher, remontant tout de même à 2002. Les Finlandais avaient remis méchamment les pendules à l’heure, se payant le luxe de sortir l’ album le plus rapide et extrême de leur longue carrière, et bon nombre d’amateurs du combo, qui ne s’attendaient pas à un comeback aussi intense, s’étaient pris une bonne calotte derrière la tête, dont votre serviteur...
Au moins, en 2023, nous voilà prévenus, et heureusement pour nous, car, autant le dire tout de suite, le sextet n’a pas changé son bazooka d’épaule : le morceau éponyme, qui démarre les hostilités, commence par quelques notes ambiant angoissantes avant de nous pulvériser sous une avalanche de blasts furieux, propulsant un riff tranchant et des claviers glaciaux. Pendant quelques instants, on se croirait presque dans un combo de space metal à la
Darkspace, avant que le chant black de Mathias Lillmåns, grave et articulé, ainsi qu’un refrain à la mélodie appuyée et facilement identifiable, nous fassent revenir de notre première impression et nous rappellent à qui nous avons affaire. C’est un fait, …and Oceans n’a pas perdu la fureur qui l’habitait sur
Cosmic World Mother dont ce
As in Gardens, So in Tombs, est une suite logique, tant au niveau thématique (en gros les flux d’énergie liés à l’esprit, tant dans les phases de renaissance spirituelle que de réincarnation) que musical.
Pour autant, il serait injuste de reprocher à ce sixième opus d’être linéaire et de manquer de subtilités : malgré un niveau d’agressivité largement accru depuis ses débuts, le combo nordique n’a perdu ni son sens de la mélodie ni sa volonté d’expérimenter, et on retrouve avec plaisir certains passages sortant un peu des sentiers battus (ce passage au clavier avec bidouillages technoïdes qui donne cette impression de fête foraine hantée sur l’opener éponyme, ces petites touches électro sur les courts passages centraux de
Cloud Heads et Inverse Magnification Matrix, la sensualité gothique et caressante qui ouvre Wine Into Water, au riffing orientalisant)…
Du coup, les 58 minutes de l’album passent sans problème,
As in Gardens, So in Tombs étant une œuvre variée, entre brûlots incendiaires qui défoncent tout sur leur passage (au hasard, The Collector and His Construct au riffing imparable à la…
Dark Funeral !), titres plus lents et moins agressifs (Likt Törnen Genom Kött, Wine Into Water), envolées spatiales et oniriques (la deuxième partie de Carried on Lead
Wings, The
Earth Canvas) et mélodies profondes, lancinantes et épiques (le très bon Inverse Magnification Matrix, le début d’Ambivalent
God, au superbe riffing) quand ce n’est pas toutes ces facettes qui fusionnent en un seul titre !
Bien sûr, étant donné le style pratiqué, on ne pourra pas s’empêcher de penser à certaines grosses pointures (qui a dit
Dimmu Borgir ?), mais vu la nouvelle direction prise par Shagrath et sa bande, on n’est pas fâché d’entendre les Finlandais reprendre le flambeau d’un black sympho de haute volée à la fois violent, sombre, profond et toujours mélodique. D’ailleurs, … and Oceans se distingue de ses homologues norvégiens par une sobriété musicale assez stricte, loin des grandes orchestrations parfois clinquantes mises au goût du jour par le quintette d’Oslo, se contentant de claviers et quelques effets pour nous aspirer dans leur univers aussi onirique qu’effrayant.
Vous l’aurez sûrement compris à travers ces quelques lignes,
As in Gardens, So in Tombs est un excellent album, qui nous envoie un black à claviers à la fois riche, rapide, agressif, envoûtant et subtil. Qu’on se le dise, …and Oceans confirme son grand retour et semble plus en forme que jamais, cet éternel second couteau semblant enfin avoir toutes les cartes en main pour s’imposer définitivement sur le trône du black symphonique…
Sanctity, elevated, winged
Dealer of life and death
Transcendent manifestation of strength
Coercion in absolute silence stands
Godhead, winged nymph of
Styx
Divider of life and death
Force, strength and emulation sold
Golden feathers turned to lead
Mention Spéciale à leur batteur: Kauko Kuusisalo ! Ce qui donne envie de réécouter son travail dans Gloria Morti et surtout leurs 2 derniers Opus: Lateral Constraint et Kuebiko!!!
J attends son arrivée par colis demain ou lundi avec grande impatience. Je re écoute the dynamic gallery... en ce moment, un grand album de black qui était assez différent du groupe actuel. Mais un Come back des plus réussis avec un line up 5 étoiles !!
J'ai trouvé ça très bon également, par moment ça me rappelle le Emperor des débuts, une très bonne surprise pour moi merci pour la chronique.
Après une 3e écoute je suis de plus en plus séduit, les claviers apportent un contraste des plus intéressants par rapport à la virulence des guitares, ce and oceans fera très certainement parti de mes tops albums de l'année.
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