Actif depuis 90, le quatuor originaire du Milwaukee donne ici suite à son premier album
Dying Remains (1993) avec
As Humanity Fades (
1994) toujours chez Deaf Records (Peaceville).
Alors que des combos de plus en plus brutaux comme
Incantation ou
Suffocation repoussent sans cesse les limites de la bestialité du Death
Metal, d’autres se concentrent sur l’impact des rythmiques et l’efficacité des morceaux, c’est le cas pour
Morta Skuld qui ne cherche pas forcément à jouer à la vitesse de la lumière. Les plus jeunes d’entre vous qui ne jurent plus que par la technique et la vitesse de
Beneath The Massacre ou
Origin ne seront certainement pas emballés par
As Humanity Fades.
Pourtant ce skeud vaut bien un détour auditif et le duo Dave Gregor et
Jason O’Connell ont un sens indéniable de la composition. Dès Unknown Emotions, les bases d’un Death
Metal dans les règles de l’art sont posées et on sent que chaque riff a été travaillé, étudié, calculé, et placé au meilleur endroit possible. La basse de
Jason Hellman est très en avant (ceci est particulièrement flagrant sur A
Century Of
Ruins où les parties slappées de No
World Escape) dans le mix, appuyant un peu plus l’effet des mid-tempo, omniprésent sur l’album.
La voix de Dave est également guttural comme il se doit afin de soutenir l’ensemble même si elle est parfois un peu linéaire à la longue. Il en va de même pour le jeu de batterie de Kent Truckenbord qui se contente d’un accompagnement adéquat sans partir comme un bolide mais avec tout de même une double pédale omniprésente.
Des titres comme Different Breeds, truffé de breaks, apporte un peu de variété à l’album et on notera également des soli très travaillés bien au dessus de la moyenne du Death
Metal de l’époque. Cependant au bout d’un moment d’écoute les morceaux finissent par un peu tous se ressembler, la faute à un tempo trop souvent cantonné au alentour de 140.
Cet album n’a pas révolutionné le petit monde du Death, mais les musiciens de
Morta Skuld font preuve ici d’une grande inspiration dans les compositions et d’une conviction inébranlable, perceptibles sur les bons A
Century Of
Ruins, Different Breeds ou Relics.
Pour vous aider à vous faire une opinion, si vous avez déjà jeté une oreille a l’excellent When The Sky Turns Black de
Brutality et bien ce
As Humanity Fades en est une version un peu plus monolithique.
Morta Skuld a sorti ici un disque qui incarne le Death
Metal en en appliquant consciencieusement et intelligemment les principes mais qui manquait un peu de variété et de folie pour faire du combo l’un des leaders du genre. Les américains n’en resteront cependant pas là et récidiveront avec
For All Eternity l’année suivante.
BG
Par contre, tu écris "toujours chez Deaf Records (futur Peaceville)"
Deaf n'était pas une "sous-unité" de Peaceville qui existait déjà depuis quelques années en 1993 ? Sur ma copie, c'est marqué c Deaf 1993 p Peaceville 1993, d'ailleurs ils ont au moins sorti les deux premiers Darkthrone et Autopsy avant 93
"DEAF 15 CD" sur la tranche.
"C1994 VILE MUSIC P 1994 PEACEVILLE
Tu es sûr qu'il est inscrit 1993 sur ton exemplaire ?
Voici la liste DEAF Records 90-94 pour les historiens :
DEAF 01 Agathocles / Drudge
DEAF 02 Prophecy Of Doom / Axegrinder
DEAF 03 Atavistic - Vanishing Point
DEAF 04 Baphomet – Inheritors of the Dead (annulé)
DEAF 05 Pitch Shifter - Industrial
DEAF 06 Therion Of Darkness
DEAF 07 Impaler - Charnel Deity
DEAF 08 Accidental Suicide Deceased
DEAF 09 Vital Remains - Let us pray
DEAF 10 At The Gates The Red In The Sky Is Ours
DEAF 11 Morta Skuld - Dying remains
DEAF 12 Various - Deaf Metal Sampler
DEAF 13 Banished - Deliver me unto pain
DEAF 14 At The Gates - With Fear I Kiss
DEAF 15 Morta Skuld As Humanity Fades
DEAF 16 Isengard Vinterskugge
Quant au label Peaceville, pour apporter des précisions à The Knot, le label existe depuis la seconde partie des années 80 et regroupait à ses débuts des formations crust/HC comme Deviated Instinct, Doom ou Electro Hippies. Le label s’est ensuite métallisé avec les signatures d’Autopsy, Paradise Lost et Darkthrone. Voici quelques références death-doom-black emblématiques du label entre 89-92 :
VILE12 Autopsy - Severed Survival
VILE17 Paradise Lost - Lost Paradise
VILE22 Darkthrone - Soulside Journey
VILE25 Autopsy - Mental Funeral
VILE26 Paradise Lost - Gothic
VILE28 Darkthrone - A Blaze in the Northern Sky
VILE29 Autopsy - Fiend for Blood
VILE32 My Dying Bride - As the Flower Withers
VILE31 Baphomet - The Dead Shall Inherit
VILE33 Autopsy - Acts of the Unspeakable
VILE36 Anathema - The Crestfallen
Quant à Evil Omen Records, BG, ce n’est pas une division d’Osmose Productions. Il s’agissait du propre label de Ludovic Lejeune, qui possédait un contrat de distribution avec l’écurie d’Hervé Herbaut, tout comme Listenable Records fondé par Laurent Merle, lui aussi distribué par Osmose durant ses jeunes années. Evil Omen Records n’a sorti que six références entre 94-99 :
EOR001 Vociferous & Machiavellian Hate
EOR002 Mythos -Pain Amplifier
EOR003 Demoniac - Prepare for War
EOR004 Enthroned - Prophecies of Pagan Fire
EOR005 Demoniac - Stormblade
EOR006 Conqueror - War Cult Supremacy
Fabien.
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