Formé à Milwaukee dès 1990,
Morta Skuld fait partie de ces groupes deathmetal nord américains à la discographie assez consistante, logés de surcroît chez un label aux épaules suffisamment larges, mais ayant traversé les années 90 en toute discrétion faute à un style trop générique. Repéré par l’écurie Peaceville (via sa division Deaf Records), le quatuor sort trois albums avec le label anglais, aucun n’ayant particulièrement marqué les esprits malgré une qualité constante et une conduite sans grand reproche.
Le principal défaut de notre groupe du Wisconsin réside précisément dans l’interchangeabilité de ses morceaux et de ses albums, ce manque d’identité forte l’empêchant d’espérer une grande reconnaissance. Le milieu des années 90 n’a pas non plus été une période favorable pour le deathmetal, souffrant d’une désaffection durant quelques années, après avoir tant enflammé la scène extrême quelques temps auparavant. En roue libre par manque de soutien, beaucoup de groupes death ont ainsi laissé des plumes durant cette période, à l’image de
Morta Skuld se retrouvant après le contrat de son troisième album
For All Eternity sans label attitré.
Ayant pourtant du matériel suffisant pour boucler un nouvel album, notre groupe au line-up inchangé décide d’autoproduire l’enregistrement de son quatrième disque baptisé
Surface, et de le sortir par ses propres moyens en 1997 via le label M.S. Recordings monté pour l’occasion. Dès l’année 1998, l’affaire se relance lorsque l’écurie nord américaine Pavement Music récupère le groupe sous son aile, permettant une couverture mondiale grâce à l’association en Europe avec le label
System Shock. Ceci n’empêche pas le disque de connaître une seconde vie tout aussi discrète, ni
Morta Skuld de jeter l’éponge peu de temps après, pour retenter timidement l’aventure dans un autre registre thrash moderne sous le nom de MS2.
Intrinsèquement, malgré de manque d’originalité et de renouvellement,
Surface reste un disque tout aussi solide de
Morta Skuld, à l’image du bon morceau
The Killing Machines très représentatif de ce deathmetal US en middle tempo, au double pédalage insistant, aux guitares lourdes et tronçonnantes, au chant guttural profond et aux leads soignées, bénéficiant d’une articulation et d’une interprétation solides, ainsi que d’une bonne capture pour ne rien gâcher. Bref, un ultime album à recommander aux deathsters appréciant déjà la première partie de carrière de
Morta Skuld chez Deaf/Peaceville, et des groupes états-uniens comme
Malevolent Creation,
Oppressor,
Demented Ted ou
Psychic Pawn.
Fabien.
Au vu de cette pochette assez indus, j'avais un peu peur que le groupe change son fusil d'épaule, mais pas du tout. Morta Skuld continue son Death bien rodé. Assez pépère, toujours très linéaire et sans fulgurance particulière
Je crois que je préfére For All Eternity tout de même. Mais Morta Skuld dégage une sympathie, une envie de bien faire, qui fait que je n'arrive pas à en dire du mal ou à leur reprocher leur musique pas si marquante.
Déjà sortir ce genre de Death en 97. Le quatrième album en plus, alors que tout le monde s'en fout, et par leurs propres moyens témoigne d'une motivation solide et d'un entêtement respectable. Puis les leads et la voix de Gregor sont pas si mal en fait.. aaaah ce groupe est quand même cool.
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