Archives : Volume 8

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Bulb
Nom de l'album Archives : Volume 8
Type Album
Date de parution 12 Juin 2020
Labels Century Media
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Archon Test
 01:11
2.
 Beating A...
 01:09
3.
 Beta (April Fools)
 05:00
4.
 Borthelcash (April Fools)
 11:52
5.
 Eat Me
 01:21
6.
 Fucking Fuck
 02:31
7.
 Fuf 1.5
 06:08
8.
 Heliovice
 06:02
9.
 HH2
 01:22
10.
 Just Beacause
 01:36
11.
 Not Enough Mana 1.5
 07:00
12.
 Odd
 01:19
13.
 Progressively
 01:56
14.
 Strange Idea
 01:30

Durée totale : 49:57

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Bulb


Chronique @ JeanEdernDesecrator

01 Septembre 2020

Une descente en scaphandre tout confort vers le passé de Bulb

Misha Mansoor est un de ces personnages de l'ombre, aussi discrets que talentueux, qui peuvent donner à chaque musicien s'escrimant sur son manche au fond de sa chambre (manche d'instrument, je précise) l'espoir de voir son fluide exploser au grand jour. Fluide créatif, vous m'avez compris.
De son premier morceau sorti sur le net sous le nom de Bulb en 2005, jusqu'à son sixième album "Hail Stan" en tant que guitariste de Periphery, ce jeune surdoué autodidacte a marqué le métal moderne des années 2010. On peut vraiment parler de Djent à son sujet, puisqu'il a lui-même popularisé le terme, bien que le style musical, caractérisé par l'usage de guitare sept cordes ou plus si affinités, sous accordée à saturation très high gain, ait été mis en forme par Messhugah bien avant lui.
A l'opposé de la tradition séculaire qui veut que les musiciens de métal se réunissent dans une salle de répète sentant bon l'humidité, la transpiration et la bière, Misha a réalisé qu'il pouvait très bien s'enregistrer en branchant sa guitare directement dans son ordinateur. Et faire partager sur le net sans aller en studio ni passer par l'étape CD. Ce n'était pas le premier à le faire, loin de là, mais le premier à en faire un crédo avant de créer son propre groupe pour décoller jusqu'au succès.
Misha Mansoor, bien qu'étonné qu'on s'intéresse encore à son adolescence musicale en quelque sorte, a décidé de ressortir ces archives en bonne et due forme, en plusieurs volumes retraçant chaque période. Les morceaux ont été laissés en l'état, mais mastérisés par son compère de longue date Ermin Harmidovic. Les albums archives sortiront à 15 jours d'intervalle, de juin à octobre 2020.

Le premier sorti est ce "Archive Volume 8", qui regroupe parmi les morceaux les plus récents de Bulb, mais n'exclut pas pour autant Periphery, nous le verrons tout à l'heure.

Je ne sais pas ce que donneront les exhumations les plus anciennes, mais ces titres "récents" ont une production sobre, puissante, claire et efficace. Les mooonstrueux sons de guitare de Misha Mansoor y occupent une place prépondérante. La batterie -à vue de nez il y a peu ou pas de drums programmés sur ces titres, sonne excellemment, et met en valeur le coté ultra rythmique de la musique de Bulb. La basse est loin d'être en retrait, et gronde sous le metal fondu.
On retrouve sans surprise la marque de Misha Mansoor, ces riffs à la lourdeur Meshugguesque, extrêmement groovy et techniques à la fois, qui essaient de surprendre l'auditeur sur leurs variations impromptues ("Archon test", "Fuf 1.5","Borthelcash (April Fools)" ) .
C'est une mine à ciel ouvert de riffs qui tuent, déjà largement pillée depuis des années par tous les suiveurs de la vague Djent. On trouvera ainsi une demi douzaine de pépites de une à deux minutes, taillées avec soin, qui n'ont pas encore été montées sur leur bijou. Certaines étant noires et acérées ("Beating a...", "Eat Me"), alors que d'autres sont cristallines et chatoyantes ("Just Because", HH22","Progressively").

Quelques compositions sont abouties, avec du chant, mais sont ici placés sous le signe de la farce -que la Farce soit avec vous dirait l'autre. "Beta (April Fools)", dont le registre va du growl à des minauderies dignes de Marroon 5, est récent, enregistré comme une farce récréative durant les sessions de "Hail Stan" et est sorti le 1er avril 2018. Il présente un manège de styles métal divers et variés, singeant le neo metal (rappé par Misha himself), le djent stéroïdé d'un Emmure, ou encore Avenged Sevenfold.
Le très death "Fucking Fuck" qui date de la tournée de 2013, est doté de vocaux évoquant un Corey Taylor furibard et potache ; ils sont en fait assurés par Spencer Sotelo et Misha. Quant à "Borthelcash (April Fools)", il date aussi d'un 1er avril, mais en 2014, et la blague est que ce n'est pas un morceau pourrave pour rigoler, mais bien un superbe instrumental à la "Racecar" (shutter épique du premier Periphery). On sent un plaisir évident pris par les protagonistes à pousser la blague le plus loin possible, au deuxième ou troisième degré, et à jouer avec tous les codes du metal.

Mais il est temps de revenir à quelque chose de plus sérieux, et aux compositions les plus ambitieuses de Bulb. Il nous gratifie de quelques longues pièces de digressions instrumentales dont il a le secret ("Fuf 1.5", "Not Enough Mana", l'aérien et mélodique "Heliovice" ou"Borthelcash" et son riff moteur addictif, qui alterne avec de longues errances bizarroïdes). C'est le cœur de la musique de Misha Mansoor, et c'est là où il fait vraiment parler son imagination et sa virtuosité.
Bulb passe du riff heavy as f...k à des envolées de guitares luxuriantes, avec une maîtrise froide de tueur à gages. D'autres instruments, synthés, pianos ou bruitages, agrémentent les compos, avec une audace assumée.
On réalise en les écoutant l'influence que Bulb a eue sur le Metal Instrumental ces dix dernières années, dont il a réécrit les fondements, quasiment.
Bulb se montre encore plus expérimental, allant jusqu'au Jazzy avec batterie déstructurée et piano ("Odd"), ou aux mixtures incongrues. "Strange Idea" le bien nommé finit ce volume 8, avec des mélodies rappelant les musiques de films muets du début du vingtième siècle, jouées au piano, sur fond de boîte à rythmes techno.

On pourrait croire que cette ressortie des enregistrements de Bulb relève de l'anecdotique ou de la collectionnite pour les fans hardcore du surdoué du Djent. Cependant, "Archive Volume 8" entame une descente en scaphandre tout confort depuis les délires de Periphery vers le passé de Bulb. C'est un peu celui du métal moderne des années 2010, dont l'influence n'est pas encore prise à sa juste mesure. On en est tout juste sortis.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Bulb